Après la mise en chômage technique de 1000 agents de la Sotra : La direction générale annonce de bonnes nouvelles

La Sotra et son redressement, bilan et perspectives». C’est le thème autour duquel ont tourné les échanges, au cours du déjeuner de presse que le directeur général de la Sotra, Méïté Bouaké, a animé, hier, 12 avril, à l’Ivoire golf club de la Riviera. «J’ai entendu dire que le prix des tickets de bus sera augmenté et j’ai été étonné d’apprendre ces rumeurs d’augmentation. Ce qui est plutôt prévu, c’est l’augmentation du nombre des bus», a-t-il déclaré pour démentir, d’entrée de jeu, ce qui passait, depuis quelque temps, pour une information dans l’opinion publique. Avant de poursuivre : «Depuis 1994, il n’y a pas eu d’augmentation du prix des tickets de bus. C’est l’Etat qui autorise les augmentations à ce niveau et les prix de tickets sont administratifs. Si vous regardez ce qui est écrit dans la convention de concession, vous verrez que la Sotra est en droit de penser à une augmentation des tarifs de tickets, qui dépend des facteurs de carburant et des pièces de rechanges, lesquels facteurs mettent financièrement la Sotra à rude épreuve». Parlant ainsi de la situation financière et infrastructurelle de la Sotra, le directeur général Méïté Bouaké a dit avoir trouvé cette entreprise publique en pleine déliquescence, à sa prise de fonction, le 18 avril 2011. «Nous avions à cœur de rendre à nouveau la Sotra crédible vis-à-vis de sa clientèle, de ses fournisseurs stratégiques, et autres. Car sur 966 autobus, seuls 90 étaient en état de marche, soit 10% de la flotte, 300 véhicules ayant été pillés et détruits. L’effectif était pléthorique : de 1166 agents, la Sotra en est arrivé à 3689 agents pour 322 véhicules en ligne, au 30 décembre 2011, soit un sureffectif de 2079 agents», a-t-il révélé. Au niveau des infrastructures, le tableau est, selon Méïté Bouaké, peu reluisant. «Les centres-bus d’Abobo, de Yopougon et de Port-Bouët étaient totalement inexploitables, parce que pillés et endommagés», a-t-il dit avec consternation. Concernant la situation financière de l’entreprise, il a révélé que «le fonds propre était négatif de 10 milliards F Cfa, en fin d’exercice 2011. Avec plus de 100 milliards de dettes aux fournisseurs stratégiques, 4 milliards F Cfa de dettes sociales vis-à-vis du personnel (pour des projets sociaux non réalisés), et une trésorerie négative de 8 milliards (dettes bancaires, échéances des emplois)». Le directeur général Méïté Bouaké a déclaré, en outre, que les indicateurs de gestion étaient passés à 35% de baisse d’activités, ce qui mettait, selon lui, la Sotra en situation de «quasi cessation de paiement». Face à cet échec de la politique d’exploitation, il a déclaré avoir pris le taureau par les cornes en menant des actions vigoureuses de reformes. «Les reformes sont toujours douloureuses», a-t-il dit à ce sujet. «Mais il fallait prioriser la survie de l’entreprise». «C’est pourquoi, nous avons mis en place un plan d’urgence pour l’investissement de 4,7 milliards F Cfa et des mesures d’économie pour engranger des ressources en interne». Selon lui, ce plan prévoyait l’achat de 300 autobus d’occasion qui devaient coûter 13 milliards F Cfa et qui a finalement permis à l’Etat d’économiser 10 milliards F Cfa. Au nombre des mesures de reformes, 1000 agents ont été mis en chômage technique, «même quand 300 parmi eux, machinistes et mécaniciens, ont été rappelées». «Depuis que je suis en fonction, les infrastructures de Port-Bouët sont rouvertes, celles de Yopougon sont en exploitation ainsi que les gares. Nous payons 140 millions F Cfa d’impôts par mois à la Cnps sur les arriérés de 20 milliards, ainsi que les pensions des retraités. Plus de 550 autobus sont aujourd’hui en ligne et les recettes augmentent», a-t-il indiqué, avant d’annoncer, au titre des perspectives : «Nous lançons un plan stratégique, dénommé "contrat Sotra 2016", pour permettre à la Sotra d’être à la dimension de l’ambition de relance économique du chef d’Etat». Ainsi, concernant ce plan, selon lui, l’année 2012 sera consacrée au redressement, 2013, à la phase de développement, fin 2013, plus de 1000 autobus seront en ligne ainsi que plus de 50 bateaux-bus. A ses dires, à l’horizon 2016, 2000 véhicules sont annoncés avec 100 bateaux-bus dans le transport multimodal de plus de 500 millions de passagers par an. «Pour un coût global d’investissements de plus 150 milliards F Cfa», a annoncé le directeur général Méïté Bouaké.