Le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida n’a pas tardé à réagir pour faire la lumière sur ce que l’on pourrait appeler ‘’affaire Bédiala : les malades de l’Ulcère de Buruli sans soins’’, suite à une publication d’un confrère de la place. Dans un rapport de mission sur la situation de la prise en charge de l’Ulcère de Buruli dans l’aire sanitaire de Bédiala (District sanitaire de Daloa), dont nous avons reçu copie, Prof. Henri Assé, Directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre l’Ulcère de Buruli, a dit sa part de vérité sur la question de la prise en charge des personnes souffrant de ce mal et internés dans l’aire sanitaire de Bédiala. Selon le rapport, « contrairement à ce qu’a fait croire l’association ‘’Légitime Espérance’’, une ONG qui mène des activités en toute illégalité dans les districts sanitaires, pour soutenir en France une récolte de fonds dont la destination réelle est inconnue, la lutte contre l’Ulcère de Buruli est correctement menée dans l’aire sanitaire du CSU de Bédiala depuis 2009 ». Et de préciser que, « tous les malades dépistés bénéficient d’une prise en charge gratuite et de proximité ». En effet, selon Prof. Assé, « l’article publié révèle la détresse et l’abandon de nombreux malades d’ulcère de Buruli et fait cas de 3 décès, faute de soins, et de l’existence de 33 nouveaux cas ne bénéficiant d’aucune prise en charge ». C’est donc face à ce tableau « dramatique » que des instructions urgentes ont été données par Prof. Thérèse N’Dri Yoman, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, au Programme national de lutte contre l’ulcère de Buruli, pour une évaluation précise de la situation. En vue d’une riposte sanitaire adéquate. Selon le rapport, « c’est en janvier 2012 que l’association ‘’Légitime Espérance’’ a contacté le Directeur départemental de la santé de Daloa, en vue d’une ‘’mission de prospection sur l’ulcère de Buruli’’ dans le district, le 30 mars 2012 ». « Le jour de l’activité, de nombreuses anomalies, dont un retard de 7 heures au démarrage, une pression quasi permanente sur les ASC, à l’effet de gonfler le nombre de malades et amplifier le problème, une orientation du discours vers un dénigrement du système sanitaire ivoirien ont été constatées », déplore-t-il. Au regard de tout cela, Prof. Henri Assé soutient que « l’association Légitime Espérance, par ses déclarations et agissements, tend à discréditer le système sanitaire ivoirien ». Mieux, il propose « qu’une enquête soit menée sur l’origine douteuse des consommables pharmaceutiques en possession de l’ONG, consommables pharmaceutiques qui ont été remis au CSU de Bédiala, en plus des autres dons d’une valeur de 54.100 FCFA, ainsi que sur les pratiques frauduleuses de cette association illégale ».
Jules CESAR
Jules CESAR