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Économie Publié le jeudi 26 avril 2012 | Le Nouveau Réveil

Procès de la filière café-cacao : Douche froide pour le juge Coulibaly et le procureur Oulaï, hier

© Le Nouveau Réveil Par abidjan.net
Les dirigeants du café-cacao
Le procès pénal mené contre les ex-dirigeants des cinq structures de la filière café-cacao a connu, aux auditions d’hier, mercredi 25 avril 2012, un dénouement spectaculaire qui a mis les parties en branle. En effet, cité à la barre pour être entendu sur "l’audit organisationnel" des structures incriminées, le magistrat-hors hiérarchie, Soundélé Charles, a fait des déclarations inattendues, en sa qualité de mandataire de l’Ige (Inspection générale d’Etat). Interrogé par le procureur Oulaï sur "la nature juridique" et par le bâtonnier Adjé Luc sur la question de la "libéralisation" desdites structures, le témoin de l’Ige a révélé que "ce sont des sociétés très privées, à l’exception de deux d’entre elles que sont l’Arcc et le Fgccc, et qu’elles n’ont pas, toutes, réalisées les missions pour lesquelles, elles ont été créées par l’Etat". Des révélations qui ont créé une chaude empoignade verbale entre le ministère public (représenté par le parquet tenu par le procureur Oulaï), le collège du tribunal (présidé par le juge Ahmed Coulibaly), la partie civile et le conseil des avocats de la défense. "Pourquoi donc l’Etat se constitue-t-il partie civile et poursuit les anciens dirigeants des structures qui sont déclarées privées, alors que ce n’était pas à lui de poursuivre pénalement "ceux dont il a fait des prévenus ?", se sont indignés, à la fin des audiences, certains avocats de la défense. Qui poursuivent :"Le juge et le procureur savent très bien que ce procès est fini, si on détermine la nature juridique des structures en cause. Or la nature juridique des ces structures vient d’être reconnue par le représentant de l’Inspection générale d’Etat, lui-même. Vous avez, vous-mêmes, vu comment le juge et le procureur, qui cherchent visiblement autre chose que la manifestation de la vérité, ont été ébranlés par ces révélations de taille. La vérité, c’est qu’au fond, l’Etat a voulu doubler les institutions de Bretton Woods". Une question capitale sur laquelle le bâtonnier Adjé Luc a rebondi, face au représentant de l’Inspection générale de l’Etat, en citant des extraits de phrases de l’ancien chef d’Etat : "Dans le journal Fraternité Matin des 17 et 18 octobre 2007, le Président Gbagbo a déclaré que lorsque l’Etat perçoit son Dus (Ndlr : Droit unique de sortie) sur l’exportation, le reste n’est plus son problème, mais celui des paysans, la filière café-cacao étant libéralisée", a indiqué le bâtonnier Adjé. Qui a, en conséquence, posé au tribunal l’embarrassante question : "Quand l’Etat, qui a libéralisé la filière café-cacao, perçoit ainsi son Dus, le reste de l’argent des structures privées, de la filière, lui appartient-il ? Quel est donc le sens des poursuites pénales contre les prévenus ?". Comme on le voit, des rebondissements promettent de faire des éclairages attendus dans ce procès. Les auditions reprennent le lundi 30 avril 2012.
SYLVAIN TAKOUE
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