Tout le monde doit être logé à la même enseigne. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’audience d’hier, relative au procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao et qui voit se succéder à la barre, plusieurs témoins. Hier, au Tribunal de Première instance d’Abidjan, Me Joachim Bilé-Aka, actuel bâtonnier, a exigé du président du Tribunal, Coulibaly Ahmed, la comparution des anciens ministres de tutelle (Agriculture et Economie et des Finances) pour la manifestation de la vérité. Une sortie du bâtonnier qui a fait plaisir aux prévenus. «Tous les témoins doivent comparaître. Tous ceux qui ont été entendus par le juge d’instruction doivent passer devant le juge. Les ministres ne sont pas des prévenus, ce sont des témoins. Alors qu’ils apportent ce qu’ils savent. Sinon un aspect va manquer au procès. Ils sont témoins parce qu’ils ont été entendus par le juge d’instruction», a confirmé pour sa part, Me Adjé Luc, avocat de la défense et ancien bâtonnier, au terme de l’audience d’hier. Quant au Parquet, il n’y a pas vu d’inconvénient. Et ce n’est pas la première fois que cela est évoqué. En juin 2008, dans leurs différentes déclarations, à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction, les ex-barons de la filière ont toujours soutenu que les actions posées avaient eu l’aval des ministères de tutelle technique (Agriculture) et financière (Economie et Finances). L’on se rappel qu’un Conseil des ministres en juin 2008 avait autorisé les auditions des ministres Bohoun Bouabré (décédé récemment), Amadou Gon Coulibaly, Alphonse Douati, Dano Djédjé et Charles Koffi Diby, qui avaient en charge ces portefeuilles ministériels à partir de 2001. Avec les vacances judiciaires qui pointent à l’horizon, Ahmed Coulibaly, le président du Tribunal a demandé que le parquet et la défense mettent en place une plate forme d’échanges afin d’établir le passage des derniers témoins, préalable à la comparution des prévenus. La prochaine audience est prévue pour le lundi 7 mai.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA