Quatre vingt onze agents du Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou-A) continuent de broyer du noir. Leur situation va de mal en pis. Ces agents contractuels qui ont été contraints au repos par leur direction du fait de la fermeture des universités publiques ne sont pas payés depuis quinze mois (un an et trois mois). Le Crou-A ne leur dit pas aussi qu’ils sont renvoyés. Une vraie galère, plus d’un an après la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. Selon des sources proches de la direction de la société Netci, une entreprise de prestation de services liée par un contrat au Crou-A depuis des années et qui fournit des agents contractuels à cette institution, le Crou-A est responsable de cette situation. Toujours selon cette source, Netci qui reçoit chaque mois de l’argent du Crou-A pour les salaires, a refusé de payer ces 91 agents parce que de nouveaux noms ont été introduits frauduleusement et illégalement sur une nouvelle liste envoyée par le Crou-A. « La liste de ces 91 agents et que nous détenons est celle à partir de laquelle nous payons et avons toujours l’habitude de payer ces agents. On veut nous imposer sur cette liste de nouveaux agents que nous ne connaissons pas. Nous ne savons pas si ce sont des agents fictifs ou non. Tout paiement nous engage et nous ne voulons pas nous compromettre dans des détournements d’argent. Nous ne voulons pas cautionner des sorties illicites d’argent de l’Etat. Nous sommes liés par un contrat au Crou-A. Mais nous sommes pour la transparence et non pour des affaires sales. Nous refusons de payer des agents fictifs » indique un agent de la direction de Netci sous le sceau de l’anonymat. Cette scabreuse affaire a contraint d’ailleurs le 16 avril dernier, Méîté Adama le directeur du Crou-A et les porte-parole des 91 agents à s’asseoir autour d’une table pour discuter sous l’arbitrage de plusieurs inspecteurs du travail. M Méité Adama s’est plié aux injonctions des inspecteurs du Travail et a rassuré ses hôtes que la nouvelle liste des agents à payer sera retirée au profit de l’ancienne. L’on croyait entrevoir enfin le bout du tunnel pour ces 91 vrais agents. La direction de Netci affirme avoir constaté qu’elle n’a reçu aucun sou du Crou-A. Une autre affaire à suivre. A quand la fin du calvaire de ces travailleurs ?! Paradoxe des paradoxes, plus d’une centaine d’agents contractuels de l’université de Cocody, fournit également par Netci, ont été payés par l’ex-administration provisoire et la Présidence actuelle de l’université de Cocody.
Charles Bédé
Charles Bédé
