L’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines (Ascad) a effectué sa 4e rentrée solennelle le lundi 21 mai 2012 à l’hôtel Ivoire. Pour cette rentrée solennelle, les académiciens ont décidé de s’appesantir sur la problématique de la préservation de l’environnement. Ainsi, deux conférences avec pour thèmes «l’importance de l’arbre dans la lutte contre le changement climatique et environnemental» et «environnement social et écologie» ont-elles été prononcées respectivement par les Pr Traoré Dassahoua et Assane Séraphin. Il s’agit, comme l’a relevé son président, le Pr Barthélémy Kotchy, de dresser le bilan des actions académiques menées sur l’année écoulée et de décliner, dans le même temps, le programme à effectuer pour l’année qui s’annonce. Après avoir défini cette institution comme une «Compagnie de scientifiques, de philosophes, d’écrivains, d’artistes, de créateurs et d’inventeurs dont les œuvres honorent la civilisation africaine et participent au développement socio économique, ainsi qu’au rayonnement de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et des diasporas africaines», il a rappelé certains de ses travaux, à savoir les diagnostiques de la crise des déchets toxiques et du système éducatif dont les travaux, bien que restitués, n’ont pas encore été exploités par les pouvoirs publics. Le président de l’Ascad n’a pas manqué de montrer l’importance primordiale de l’environnement et les effets dévastateurs qu’il subit du fait des conflits. «Quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent», conclura-t-il avec cette image. Le premier conférencier quant à lui a mis en exergue la diversité et la richesse de la végétation ivoirienne qui reste cependant menacée par l’action de l’homme pour ses travaux agricoles, économiques et autres formes d’exploitation. Face à ces menaces de «satellisation de la zone nord» et de «savanisation de la zone sud», le Pr Traoré Dassahoua préconise «un changement de comportement vis-à-vis de l’arbre». Toute chose qui doit se traduire par une exploitation naturelle et rationnelle, mais aussi par le reboisement et la multiplication des Ecoles de terrains. Pour sa part, le Pr Essane Séraphin s’est évertué à montrer en quoi le capitalisme financier occidental et la globalisation contribuent gravement à «l’accroissement de la catastrophe écologique». Tout en notant que : «l’environnement social est un facteur d’agression du milieu naturel et de la biosphère», le philosophe et socio-anthropologue a loué l’action des mouvements écologistes avant de déplorer «le pouvoir destructeur de la technoscience». «Il faut changer de voie. L’Homo Sapiens ne doit plus chercher à dominer la terre mais la ménager et l’aménager». Dans cette perspective salvatrice, le panéliste propose «une reforme de civilisation» qui permettra de revoir le rapport de l’Humanité à la Nature. Et pour ce faire, il faudra «un progrès de la conscience écologique» en vue d’aboutir à «la culture authentique» comme le conseille le philosophe André Malraux. Face donc à «cette société de consommation qui est aussi une société de consumation», le conférencier en appelle à «une révolution de la conscience écologique à travers, notamment, le mouvement associatif et les arts, champ de l’histoire et objet de purification en vue de conjurer l’apocalypse qui se prépare». L’Ascad est une Société savante indépendante créée par le Président Gbagbo par décret n°2003-336 du 1er septembre 2003.
G.B
G.B