«Il n’est pas acceptable que quelques riches multinationales bénéficient depuis 20 ans de subventions financières de l’Etat ivoirien, atteignant chaque année à peu près 40 milliards de F CFA (…) Alors que les paysans ivoiriens vivent dans une extrême pauvreté». Celui qui se lamente ainsi s’appelle Koné Mamadou, président du Cercle national des producteurs de café cacao (CNA-PRO-CC). Hier, lundi 28 mai, il s’est attaqué au flou qui entoure la subvention que l’Etat octroie chaque année aux exportateurs au détriment des producteurs. Cette subvention, à en croire Koné Mamadou, n’est rien d’autre que les 75 à 90 F CFA par kilogramme alloués aux exportateurs afin de les encourager pendant un moment et qui est en train de s’éterniser. «Cela fait vingt (20) ans que ça dure». Si c’est ainsi… Les paysans demandent alors «au gouvernement de leur allouer directement ces subventions pour l’achat d’engrais, de produits phytosanitaires qui sont hors de prix pour la bourse d’un planteur, la formation à la qualité, le profilage des pistes». Ce sont les problèmes urgents auxquels sont confrontés les paysans. Hormis cet aspect, «ces exportateurs qui bénéficient de subventions, financent des acheteurs qui peuvent acheter tout le cacao auprès de nos paysans, détruisant les vraies coopératives de paysans qui essayent de s’organiser face à cette concurrence déloyale», souligne le président du cercle national des producteurs. Il peut toujours continuer à causer… S’il veut savoir le degré de considération qui est accordé aux producteurs de café-cacao par l’Etat, qu’il se rende au tribunal pour assister à la comédie, pardon, au procès de la filière café-cacao.
SABINE KOUAKOU
SABINE KOUAKOU