Depuis que le docteur Koffi a déposé ses valises à Diégonéfla, petite bourgade du département d’Oumé, la localité est convoitée par des populations qui y convergent à la recherche d’une issue heureuse à leurs souffrances. Informés de la situation, nous nous sommes rendus dans ladite ville pour constater les qualités de ce ‘’nouveau sauveur’’. Il était 18 heures lorsque, le mardi 10 janvier 2012, nous foulions le sol de Diégonéfla en provenance de Gagnoa. La commune affichait son calme habituel et les populations vaquaient à leurs occupations quotidiennes.
Des passants que nous approchons dans le but de localiser le site du tradi-praticien acceptent de nous servir de guides. Au bout d’une trentaine de minutes de marche (ndlr : la commune ne dispose pas de taxis), nous voici devant l’entrée de la concession abritant son cabinet. Le docteur, qui nous attendait, puisqu’averti de notre visite, nous accueille avec une délégation composée d’amis et de membres de son équipe. « Soyez les bienvenus », nous lance-t-il. « Merci d’être venu à moi pour constater et rendre compte au monde entier de ce que vous aurez vu et entendu », ajoute-t-il.
Le décor ainsi planté, nous procédons aux échanges de civilités. Après un temps de silence observé par le mystique (ndlr : sûrement pour demander l’avis de ses génies), ce dernier nous apprend qu’il était auparavant planteur à Divo. A l’en croire, la contrainte de la médecine traditionnelle s’est imposée à lui après la mort de son père. Et, un jour, au cours d’une partie de chasse, il s’est égaré dans la forêt où il a subi une initiation pour acquérir ces pouvoirs extraordinaires.
« Au sortir de ce retrait volontaire, j’ai été doté de pouvoirs sans que je m’en rende compte. De retour à la maison, un matin, un monsieur que je n’ai jamais vu est venu me supplier de l’accompagner au chevet de sa sœur qui était devenue folle. Cela me semblait bizarre, puisque je n’avais jamais dit à quelqu’un que je soignais. Je ne comprenais rien de ce qu’il me demandait. Mais, son insistance et les recommandations de mes frères m’ont amené à l’accompagner. Chose curieuse, en cours de route, le petit sac que j’avais accroché à mon cou se remplissait de feuilles, de médicaments. Je ne comprenais toujours rien jusqu`à ce qu’une fois arrivé à destination une force se saisisse de moi pour accomplir mon premier miracle. Il a fallu six (06) jours de traitements pour la guérir définitivement de la folie », a-t-il révélé.
Et d’ajouter : « de là, je me suis ensuite rendu dans d’autres localités, notamment, à Gagnoa, pour différentes missions. C’est de Gagnoa, grâce à mes résultats satisfaisants sur des cas d’ulcère de burili, que j’ai été invité au Niger, au Mali, au Burkina Faso, puis au Ghana. Après avoir transité par Abidjan, je suis venu m’installer à Diegonéfla », a précisé docteur Koffi. Pour revenir aux cas d’intervention, le tradi-praticien, consultant, guérisseur et voyant, a fait savoir qu’en dehors de l’ulcère de Burili et la folie, les affections telles que le sida et la stérilité n’ont pas de secrets pour lui. « Dans mes consultations, il y a deux cas. Il y a le volet mystique et naturel. Si l’ulcère de Burili est contracté de manière mystique, je prends (02) mois pour la guérison. Mais, dans le cas contraire, c`est-à-dire, si c’est naturel, je prends une semaine. Quant au sida, c’est une maladie qui existe depuis longtemps et nos parents le traitaient sans complexe. Ce mal est un assemblage de plusieurs maladies. Avec moi, en trois mois de traitement, le patient recouvre la santé.
Je lui remonte le sang pendant le traitement. En ce qui concerne la stérilité, le traitement se fait en peu de temps», a-t-il indiqué. Toujours dans son élan, notre interlocuteur nous confie aussi qu’il dote certains de ses ‘’clients’’ de pouvoirs anti-balles. Cependant, lorsque nous abordons la sphère de la collaboration entre la médecine moderne et celle dite traditionnelle, Dr Koffi réagit avec amertume. « La médecine traditionnelle est à la base de la médecine dite moderne. Ce que nous déplorons, c’est le manque de collaboration entre les praticiens », s’est-il offusqué. La conversation n’a duré qu’une heure et le temps était avancé. Il nous fallait reprendre le chemin du retour. Finalement, nous promettons de revenir une autre fois.
Silué Yacouba
Des passants que nous approchons dans le but de localiser le site du tradi-praticien acceptent de nous servir de guides. Au bout d’une trentaine de minutes de marche (ndlr : la commune ne dispose pas de taxis), nous voici devant l’entrée de la concession abritant son cabinet. Le docteur, qui nous attendait, puisqu’averti de notre visite, nous accueille avec une délégation composée d’amis et de membres de son équipe. « Soyez les bienvenus », nous lance-t-il. « Merci d’être venu à moi pour constater et rendre compte au monde entier de ce que vous aurez vu et entendu », ajoute-t-il.
Le décor ainsi planté, nous procédons aux échanges de civilités. Après un temps de silence observé par le mystique (ndlr : sûrement pour demander l’avis de ses génies), ce dernier nous apprend qu’il était auparavant planteur à Divo. A l’en croire, la contrainte de la médecine traditionnelle s’est imposée à lui après la mort de son père. Et, un jour, au cours d’une partie de chasse, il s’est égaré dans la forêt où il a subi une initiation pour acquérir ces pouvoirs extraordinaires.
« Au sortir de ce retrait volontaire, j’ai été doté de pouvoirs sans que je m’en rende compte. De retour à la maison, un matin, un monsieur que je n’ai jamais vu est venu me supplier de l’accompagner au chevet de sa sœur qui était devenue folle. Cela me semblait bizarre, puisque je n’avais jamais dit à quelqu’un que je soignais. Je ne comprenais rien de ce qu’il me demandait. Mais, son insistance et les recommandations de mes frères m’ont amené à l’accompagner. Chose curieuse, en cours de route, le petit sac que j’avais accroché à mon cou se remplissait de feuilles, de médicaments. Je ne comprenais toujours rien jusqu`à ce qu’une fois arrivé à destination une force se saisisse de moi pour accomplir mon premier miracle. Il a fallu six (06) jours de traitements pour la guérir définitivement de la folie », a-t-il révélé.
Et d’ajouter : « de là, je me suis ensuite rendu dans d’autres localités, notamment, à Gagnoa, pour différentes missions. C’est de Gagnoa, grâce à mes résultats satisfaisants sur des cas d’ulcère de burili, que j’ai été invité au Niger, au Mali, au Burkina Faso, puis au Ghana. Après avoir transité par Abidjan, je suis venu m’installer à Diegonéfla », a précisé docteur Koffi. Pour revenir aux cas d’intervention, le tradi-praticien, consultant, guérisseur et voyant, a fait savoir qu’en dehors de l’ulcère de Burili et la folie, les affections telles que le sida et la stérilité n’ont pas de secrets pour lui. « Dans mes consultations, il y a deux cas. Il y a le volet mystique et naturel. Si l’ulcère de Burili est contracté de manière mystique, je prends (02) mois pour la guérison. Mais, dans le cas contraire, c`est-à-dire, si c’est naturel, je prends une semaine. Quant au sida, c’est une maladie qui existe depuis longtemps et nos parents le traitaient sans complexe. Ce mal est un assemblage de plusieurs maladies. Avec moi, en trois mois de traitement, le patient recouvre la santé.
Je lui remonte le sang pendant le traitement. En ce qui concerne la stérilité, le traitement se fait en peu de temps», a-t-il indiqué. Toujours dans son élan, notre interlocuteur nous confie aussi qu’il dote certains de ses ‘’clients’’ de pouvoirs anti-balles. Cependant, lorsque nous abordons la sphère de la collaboration entre la médecine moderne et celle dite traditionnelle, Dr Koffi réagit avec amertume. « La médecine traditionnelle est à la base de la médecine dite moderne. Ce que nous déplorons, c’est le manque de collaboration entre les praticiens », s’est-il offusqué. La conversation n’a duré qu’une heure et le temps était avancé. Il nous fallait reprendre le chemin du retour. Finalement, nous promettons de revenir une autre fois.
Silué Yacouba