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Art et Culture Publié le vendredi 8 juin 2012 | Le Patriote

Conseil National de la Presse : Les défis qui attendent Raphaël Lakpé

Après cinq années de bons et loyaux services au Patriote en tant que conseiller général de la rédaction, Raphaël Lakpé prend fonction ce matin au Conseil National de la Presse (CNP). Sous les coups de 10h, le nouveau président de cette instance de régulation de la presse héritera des dossiers d’Eugène Dié Kacou, le président sortant. La passation de charges entre ces deux hommes se fera en présence du ministre de la Communication, M. Souleïmane Diakité Coty, et aussi des membres du collège de conseillers du CNP. Celui qui succède à Eugène Dié Kacou est un professionnel achevé, riche de plus de 30 années d’expérience. Ancien pensionnaire de la prestigieuse Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, il a notamment fait les beaux jours du Groupe Fraternité-Matin, singulièrement de l’hebdomadaire Ivoire Dimanche, puis du Groupe La refondation, où il a dirigé le quotidien « La Voie », aujourd’hui « Notre Voie». Raphaël Lakpé a également été le patron du « Populaire », un autre quotidien qu’il avait créé au milieu des années 90. Bref, c’est donc un homme du sérail qui atterrit au CNP. Il est d’ailleurs le premier journaliste issu de la presse écrite à être nommé à la tête de cette structure.
Pour autant, les défis qui attendent Raphaël Lakpé sont immenses. Il devra s’atteler à amener les journalistes à respecter scrupuleusement les règles qui régissent la profession, à savoir l’éthique et le code de déontologie. Et sa tâche sera loin d’être une sinécure. Car, Raphaël Lakpé devra « contraindre » une certaine presse qui s’est malheureusement spécialisée dans la désinformation, la manipulation tordant délibérément, pour des intérêts politiques, le cou à la vérité. Même s’il a avoué ne pas venir au CNP avec un couteau entre les dents, le professionnel accompli ne saurait s’accommoder de pratiques qui font honte à la corporation et ternissent sérieusement l’image des journalistes. Personne n’est sans ignorer le rôle néfaste joué dans la crise ivoirienne par certains médias, qui prenaient un cynique plaisir à exacerber le clivage ethnique, à jeter de l’huile sur le feu, à appeler parfois au meurtre.
Un an après la crise postélectorale, on a hélas le sentiment que certains journaux n’ont pas tiré les leçons du drame vécu par la Côte d’Ivoire. Le déni flagrant de la vérité se poursuit, les mensonges se multiplient, et l’intoxication continue. Faut-il rester, au nom d’une sacro-sainte liberté de la presse, les bras croisés devant ces dérives, qui mettent à mal la cohésion sociale et sapent durablement le processus de réconciliation nationale ? C’est à cette problématique que Raphaël Lapké devra répondre. La fermeté ou la passivité ? De son choix, dépendra la crédibilité du CNP…
L’autre challenge non moins important qui l’attend, c’est indéniablement l’application de la Convention Collective, sensée sortir le journaliste ivoirien de la précarité et aussi de la prévarication. Il lui faudra trouver la méthode ou tactique idoine pour faire enfin appliquer cette convention signée depuis des lustres, mais que des patrons de presse rechignent à appliquer. Enfin, Raphaël Lakpé devra donner un peu de coffre au Prix CNP, qui, par le passé, a récompensé, curieuse paradoxe, des organes de presse qui ne payaient pas leurs travailleurs. Alors que ce prix est destiné à primer les « bons élèves » de la classe. On le voit, la mission du journaliste-sociologue s’annonce palpitante. Avec la rigueur et le professionnalisme qui le caractérisent, on peut déjà espérer qu’il sera à la hauteur de la confiance placée en lui. D’ailleurs, il le sait lui-même. Il n’a pas le droit d’échouer. Alors-là, pas du tout…

Y. Sangaré
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