Ils seront au moins 112 mille à reprendre le chemin des amphithéâtres à la faveur de la réouverture des universités ivoiriennes prévue entre le mois de septembre et d’octobre 2012. Si, bien sûr, aucun impondérable ne vient contrarier les plans du ministre Cissé Bacongo. Une rentrée académique placée sous le signe du renouveau et d’un nouveau départ, qui devra résoudre la problématique de l’intégration dans le système de trois générations de bacheliers -2009, 2010, 2011- laissées sur le carreau, sans omettre celle de 2012.
Divers et variés, les chantiers de ce renouveau académique posent, en toile de fond, la question de la compétitivité des diplômes ivoiriens sur le marché du travail. Quelle gouvernance des universités pour une reconnaissance nationale et internationale ? Minées depuis plusieurs années par de nombreux maux qui vont de l’engorgement et l’inadaptation des structures d’accueil à l’inadéquation entre la formation et les besoins des entreprises, en passant par le décalage des années académiques sur l’année civile ou la mauvaise interprétation des franchises universitaires, l’université est à repenser. Conscient des exigences à satisfaire pour se conformer aux standards internationaux, le ministre de l’Enseignement supérieur a initié, parallèlement aux travaux de rénovation des infrastructures, une série d’actions à l’effet d’aboutir à un nouvel environnement administratif, académique, socioculturel, propice à une formation de qualité. A l’agonie, le temple du savoir l’était depuis trop longtemps pour que ne soit prise la décision d’en signer l’acte de décès, le 19 avril 2011. Et, envisager ensuite un nouveau départ dont il est à espérer qu’il consacre une rupture de cap avec l’image entachée de violence et de sang de l’Ecole ivoirienne. C’est bien l’un des enjeux de la réouverture, du moins le principal, vu qu’il conditionne tous les autres. Jusqu’à présent, la perception que l’opinion publique a eue de l’université a fortement influé sur la compétitivité des diplômés sur le marché du travail. Pas forcément à tort puisque la tricherie, le droit de cuissage, le marchandage des notes et bien d’autres vices constituaient les règles du système.
Résultat de ce pis-aller, des étudiants avec une formation au rabais, dont certains, incapables de briller par la force des arguments cohérent comptaient sur l’argument de la force brutale pour imposer leurs opinions et se faire une place au soleil. Si sur ce point, le ministre Cissé Bacongo ne partage pas l’avis d’une frange de l’opinion publique qui milite pour la dissolution de la FESCI, au nom de la démocratie, il n’en demeure pas moins qu’il faudra mettre un terme à la dictature de ce syndicat estudiantin. Véritable organisation mafieuse, moins préoccupée par le sort des élèves et étudiants que par le développement de ses activités commerciales sur les campus et aux alentours de certains établissements scolaires. En outre, il faudra s’assurer de l’émergence des autres mouvements étouffés et interdits d’activités sur certains sites, sans que cette éclosion de sensibilités ne fasse l’objet de récupération à des fins politiques, qui a eu pour conséquence la prise en otage de l’Ecole, soumise aux humeurs de la médiocrité.
A l’exemple de cette grève déclenchée par un fesciste qui n’avait pas appris ses leçons et qui entendait s’opposer ainsi à un contrôle de connaissances ! Lieu par excellence de l’apprentissage des valeurs, l’université, partant l’Ecole ivoirienne dans son ensemble, doit redevenir le cadre d’où émergent des citoyens exemplaires, respectueux du droit à la différence et au penser différemment, du goût de l’effort et de l’abnégation au travail, de l’autorité, à commencer par celle des maîtres. Pour ce faire, les franchises universitaires qui consacrent la liberté absolue d’expression dans les amphithéâtres afin que soient exposées des visions et des conceptions du monde parfois en totale contradiction avec celles de l’environnement immédiat, sans être inquiété, ne devraient pas être confondues avec un bouclier ou une immunité qui conférerait une protection aux brebis galeuses et transformerai les campus en zones de non-droit, repaires de hors-la-loi.
BONY VALERY
Divers et variés, les chantiers de ce renouveau académique posent, en toile de fond, la question de la compétitivité des diplômes ivoiriens sur le marché du travail. Quelle gouvernance des universités pour une reconnaissance nationale et internationale ? Minées depuis plusieurs années par de nombreux maux qui vont de l’engorgement et l’inadaptation des structures d’accueil à l’inadéquation entre la formation et les besoins des entreprises, en passant par le décalage des années académiques sur l’année civile ou la mauvaise interprétation des franchises universitaires, l’université est à repenser. Conscient des exigences à satisfaire pour se conformer aux standards internationaux, le ministre de l’Enseignement supérieur a initié, parallèlement aux travaux de rénovation des infrastructures, une série d’actions à l’effet d’aboutir à un nouvel environnement administratif, académique, socioculturel, propice à une formation de qualité. A l’agonie, le temple du savoir l’était depuis trop longtemps pour que ne soit prise la décision d’en signer l’acte de décès, le 19 avril 2011. Et, envisager ensuite un nouveau départ dont il est à espérer qu’il consacre une rupture de cap avec l’image entachée de violence et de sang de l’Ecole ivoirienne. C’est bien l’un des enjeux de la réouverture, du moins le principal, vu qu’il conditionne tous les autres. Jusqu’à présent, la perception que l’opinion publique a eue de l’université a fortement influé sur la compétitivité des diplômés sur le marché du travail. Pas forcément à tort puisque la tricherie, le droit de cuissage, le marchandage des notes et bien d’autres vices constituaient les règles du système.
Résultat de ce pis-aller, des étudiants avec une formation au rabais, dont certains, incapables de briller par la force des arguments cohérent comptaient sur l’argument de la force brutale pour imposer leurs opinions et se faire une place au soleil. Si sur ce point, le ministre Cissé Bacongo ne partage pas l’avis d’une frange de l’opinion publique qui milite pour la dissolution de la FESCI, au nom de la démocratie, il n’en demeure pas moins qu’il faudra mettre un terme à la dictature de ce syndicat estudiantin. Véritable organisation mafieuse, moins préoccupée par le sort des élèves et étudiants que par le développement de ses activités commerciales sur les campus et aux alentours de certains établissements scolaires. En outre, il faudra s’assurer de l’émergence des autres mouvements étouffés et interdits d’activités sur certains sites, sans que cette éclosion de sensibilités ne fasse l’objet de récupération à des fins politiques, qui a eu pour conséquence la prise en otage de l’Ecole, soumise aux humeurs de la médiocrité.
A l’exemple de cette grève déclenchée par un fesciste qui n’avait pas appris ses leçons et qui entendait s’opposer ainsi à un contrôle de connaissances ! Lieu par excellence de l’apprentissage des valeurs, l’université, partant l’Ecole ivoirienne dans son ensemble, doit redevenir le cadre d’où émergent des citoyens exemplaires, respectueux du droit à la différence et au penser différemment, du goût de l’effort et de l’abnégation au travail, de l’autorité, à commencer par celle des maîtres. Pour ce faire, les franchises universitaires qui consacrent la liberté absolue d’expression dans les amphithéâtres afin que soient exposées des visions et des conceptions du monde parfois en totale contradiction avec celles de l’environnement immédiat, sans être inquiété, ne devraient pas être confondues avec un bouclier ou une immunité qui conférerait une protection aux brebis galeuses et transformerai les campus en zones de non-droit, repaires de hors-la-loi.
BONY VALERY