Dessinés sur les grandes artères bitumées de nos villes, les passages cloutés permettent aux piétons de traverser les rues aux feux tricolores, sans se faire renverser. Ils sont, en quelque sorte, des bandes de protection. Mais, depuis un moment, lorsque nous sillonnons les quartiers d’Abidjan, nous constatons qu’ils sont dans un état de décrépitude, mettant ainsi en danger la vie des piétons.
De plus en plus, nous faisons un constat plus que décevant : s’ils ne sont pas complètement effacés, les passages cloutés le sont à moitié. Pire, ces bandes blanches servent de lieu de stationnement aux véhicules, mettant ainsi les usagers en danger, même si certains essaient de les respecter. Ce, au grand dam des autorités et des structures en charge de la gestion des routes. Ce samedi 03 juin, il est 19 heures 30mn quand nous descendons d’un véhicule de transport en commun, appelé communément gbaka, au carrefour de la Riviera 3. Nous nous engageons pour traverser la route, sur le passage clouté, afin de rejoindre la voie d’en face. A peine posons-nous le pied sur les bandes blanches qu’un taxi manque de nous l’écraser, puisqu’il vient se garer littéralement sur ces bandes pour héler des clients. Vu le danger que nous courons si nous nous entêtons à poursuivre notre traversée, nous attendons que le chauffeur finisse. A Abidjan, c’est un fait banal. Un spectacle observé sur toutes les voies où il y a lesdites bandes, et qui crée d’énormes désagréments aux piétons. Parmi ceux-ci, certains, trop impatients, prennent le risque de traverser en dehors de l’espace qui leur est réservé. C`est-à-dire, loin du passage clouté.
Les passages cloutés, des ‘’gares’’ pour les automobilistes
Nombreux sont les propriétaires de véhicules personnels qui stationnent sur les passages cloutés, tout comme les chauffeurs de ‘‘gbakas’’ ou de taxis, qui garent sur ces espaces réservés exclusivement aux piétons. Histoire de prendre ou descendre des clients, piétinant ainsi le code de la route. Parfois au vu et au su des forces de l’ordre qui restent muettes. Et ce ballet éhonté des transporteurs va de mal en pis. Puisqu’ils créent souvent des embouteillages. Malheur au piéton qui tentera de se plaindre. Il est l’objet de quolibets, d’injures et de railleries de ces individus indélicats, lorsqu’il n’est pas tout simplement ignoré. Herman Kablan, un hôtelier, en a fait les frais : «Je suis intervenu vis-à-vis d’un chauffeur pour qu’il ne gare pas sur les bandes blanches, mais ce dernier a fait fi de ma remarque et a pris des clients avant de démarrer », dit-il. Pour l’étudiant A. Kouadio, il n’est pas normal de garer son véhicule sur ces bandes, mais comme les noirs ne respectent rien, ils le font sans se gêner. Ces conducteurs déguisés en faiseurs de loi sur le passage clouté exaspèrent également d’autres automobilistes qui se retrouvent parfois bloqués sur la chaussée. C’est le cas de cet employeur d’une société financière, qui digère difficilement ces agissements. Il décrie leur manque de tact et leur indélicatesse, déjà qu’il est assez compliqué de les distinguer.
Des bandes quasi inexistantes
Il y a environ deux ans, les passages cloutés ont été renouvelés, au grand bonheur des populations. Qui pouvaient ainsi traverser sans courir le risque de se faire renverser ou avoir un accrochage avec un chauffeur, pourvu qu’ils respectent les feux tricolores. Mais, ce temps est passé. La nature et ses intempéries ont fait leur effet. La pluie, le vent et le soleil, inexorablement, ont eu raison de ces bandes. Et la crise postélectorale, avec son corollaire de dégâts, a apporté sa touche à cette destruction. Une situation que déplorent M. Kablan, fonctionnaire, qui déclare : « les bandes blanches, si elles ne sont pas visibles alors qu’elles sont faites pour protéger les populations, vont poser un problème d’insécurité, vu qu’il y a déjà un laisser-aller ». Un avis partagé par Essoh Armand, étudiant. Selon lui, les bandes blanches doivent être renouvelées et réaménagées, vu leur importance, parce qu’elles facilitent la tâche aux usagers. Elles sont défraîchies ou presque, comme si ceux qui ont à charge la gestion de ces espaces n’ont jamais travaillé à leur embellissement. Lorsque les usagers s’approchent de ces espaces, le spectacle qui s’offre à eux est désolant, désagréable et décourageant. On aurait dit que de la peinture blanche a été déversée sur le bitume, et qu’à l’aide d’un balai ou d’un chiffon, cette peinture a été étalée de façon disparate, sans un minimum de touche esthétique. Pour dire que ces bandes ont perdu de leur éclat. Ce sont des bandes en discontinu par-ci, des traits formant différentes figures géométriques de toute sorte par-là qui bordent malheureusement nos artères, un phénomène qui n’honore pas notre pays.
MARIE PAULE KOFFI
Photos: K. Antoine
De plus en plus, nous faisons un constat plus que décevant : s’ils ne sont pas complètement effacés, les passages cloutés le sont à moitié. Pire, ces bandes blanches servent de lieu de stationnement aux véhicules, mettant ainsi les usagers en danger, même si certains essaient de les respecter. Ce, au grand dam des autorités et des structures en charge de la gestion des routes. Ce samedi 03 juin, il est 19 heures 30mn quand nous descendons d’un véhicule de transport en commun, appelé communément gbaka, au carrefour de la Riviera 3. Nous nous engageons pour traverser la route, sur le passage clouté, afin de rejoindre la voie d’en face. A peine posons-nous le pied sur les bandes blanches qu’un taxi manque de nous l’écraser, puisqu’il vient se garer littéralement sur ces bandes pour héler des clients. Vu le danger que nous courons si nous nous entêtons à poursuivre notre traversée, nous attendons que le chauffeur finisse. A Abidjan, c’est un fait banal. Un spectacle observé sur toutes les voies où il y a lesdites bandes, et qui crée d’énormes désagréments aux piétons. Parmi ceux-ci, certains, trop impatients, prennent le risque de traverser en dehors de l’espace qui leur est réservé. C`est-à-dire, loin du passage clouté.
Les passages cloutés, des ‘’gares’’ pour les automobilistes
Nombreux sont les propriétaires de véhicules personnels qui stationnent sur les passages cloutés, tout comme les chauffeurs de ‘‘gbakas’’ ou de taxis, qui garent sur ces espaces réservés exclusivement aux piétons. Histoire de prendre ou descendre des clients, piétinant ainsi le code de la route. Parfois au vu et au su des forces de l’ordre qui restent muettes. Et ce ballet éhonté des transporteurs va de mal en pis. Puisqu’ils créent souvent des embouteillages. Malheur au piéton qui tentera de se plaindre. Il est l’objet de quolibets, d’injures et de railleries de ces individus indélicats, lorsqu’il n’est pas tout simplement ignoré. Herman Kablan, un hôtelier, en a fait les frais : «Je suis intervenu vis-à-vis d’un chauffeur pour qu’il ne gare pas sur les bandes blanches, mais ce dernier a fait fi de ma remarque et a pris des clients avant de démarrer », dit-il. Pour l’étudiant A. Kouadio, il n’est pas normal de garer son véhicule sur ces bandes, mais comme les noirs ne respectent rien, ils le font sans se gêner. Ces conducteurs déguisés en faiseurs de loi sur le passage clouté exaspèrent également d’autres automobilistes qui se retrouvent parfois bloqués sur la chaussée. C’est le cas de cet employeur d’une société financière, qui digère difficilement ces agissements. Il décrie leur manque de tact et leur indélicatesse, déjà qu’il est assez compliqué de les distinguer.
Des bandes quasi inexistantes
Il y a environ deux ans, les passages cloutés ont été renouvelés, au grand bonheur des populations. Qui pouvaient ainsi traverser sans courir le risque de se faire renverser ou avoir un accrochage avec un chauffeur, pourvu qu’ils respectent les feux tricolores. Mais, ce temps est passé. La nature et ses intempéries ont fait leur effet. La pluie, le vent et le soleil, inexorablement, ont eu raison de ces bandes. Et la crise postélectorale, avec son corollaire de dégâts, a apporté sa touche à cette destruction. Une situation que déplorent M. Kablan, fonctionnaire, qui déclare : « les bandes blanches, si elles ne sont pas visibles alors qu’elles sont faites pour protéger les populations, vont poser un problème d’insécurité, vu qu’il y a déjà un laisser-aller ». Un avis partagé par Essoh Armand, étudiant. Selon lui, les bandes blanches doivent être renouvelées et réaménagées, vu leur importance, parce qu’elles facilitent la tâche aux usagers. Elles sont défraîchies ou presque, comme si ceux qui ont à charge la gestion de ces espaces n’ont jamais travaillé à leur embellissement. Lorsque les usagers s’approchent de ces espaces, le spectacle qui s’offre à eux est désolant, désagréable et décourageant. On aurait dit que de la peinture blanche a été déversée sur le bitume, et qu’à l’aide d’un balai ou d’un chiffon, cette peinture a été étalée de façon disparate, sans un minimum de touche esthétique. Pour dire que ces bandes ont perdu de leur éclat. Ce sont des bandes en discontinu par-ci, des traits formant différentes figures géométriques de toute sorte par-là qui bordent malheureusement nos artères, un phénomène qui n’honore pas notre pays.
MARIE PAULE KOFFI
Photos: K. Antoine