Le bureau de l’OMS à Abidjan abrite, depuis lundi 11 juin 2012, un atelier national d’élaboration du plan opérationnel de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments. Le phénomène du marché pharmaceutique illicite, problème de santé publique, propose essentiellement aux populations, des médicaments contrefaits ou détournés du circuit officiel. Ces médicaments sont le plus souvent sous-dosés, périmés, mal conservés, exposés à la chaleur, aux rayons du soleil et aux intempéries, entraînant leur dégradation et les transformant en produits toxiques. Les conséquences de la consommation de ces médicaments sont nombreuses et de plus en plus visibles au sein des populations. Ce sont, entre autres, l’insuffisance rénale, les troubles cardiaques, les perforations intestinales, les hépatites iatrogènes, l’hypertension artérielle, nécessitant ainsi une prise en charge médicale plus lourde, en termes de coût et de durée. Cette situation est en plus compliquée par la réduction de l’arsenal thérapeutique, du fait des résistances liées aux mésusages. «Après l’élaboration et l’adoption de la politique nationale de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments, cet atelier de mise en œuvre des stratégies de lutte représente un pas important dans le combat contre ces fléaux qui déciment en silence nos parents », a déclaré la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Thérèse N’Dri Yoman. Elle a dit placer beaucoup d’espoir dans cette rencontre, qui s’inscrit dans la droite ligne des préoccupations des Organisations comme l’OMS, l’OOAS et l’Uemoa. Pour sa part, le Représentant de l’OMS, Dr Allarangar Yokouidé, a rappelé l’objectif que l’OMS, au niveau mondial, partage avec les pays. Il s’agit « de rendre les médicaments essentiels disponibles à tout moment, dans tous les établissements sanitaires, en quantité suffisante, sous une forme appropriée, avec une qualité assurée, accompagnés d’une information adéquate et à un prix accessible pour les individus et les communautés, dans un système de santé performant », a-t-il dit. Evaluée à plus de 10 milliards FCFA, la vente illégale de médicaments a pour principale cible les populations les plus pauvres et les moins éduquées. Cet atelier offre l’opportunité de faire le point sur la mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments élaboré en 2008. Il permettra aussi aux participants de s’appesantir sur les problèmes auxquels est confronté le Comité Interministériel de Lutte contre le Trafic illicite et la contrefaçon des médicaments, mais aussi d’échanger sur le cadre législatif et réglementaire du secteur.
MARIE PAULE KOFFI
MARIE PAULE KOFFI