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Société Publié le jeudi 28 juin 2012 | Le Temps

Pluies diluviennes à Abidjan : Sale temps pour les commerçants

© Le Temps Par EMMA
Les Pluies diluviennes à Abidjan
Vendredi 14 Octobre, l`autoroute du nord et le Carrefour de l`indénié après la pluie de ce matin
Sale temps pour les marchés et autre maquis situés en plein air, dans le District d’Abidjan. La pluie ne donne pas assez de possibilités aux ménages et aux commerçants, d’exercer convenablement leur métier. Le problème se pose avec beaucoup plus d’acuité, surtout pour ces ménages qui ont fait de la petite restauration, leur métier de subsistance. Avant la saison des pluies, Mme Blinguet Hortense vendait des beignets devant son domicile à Koumassi situé en bordure d’une rue principale. Ce qui lui fournit de la clientèle très variée. Des années durant, elle s’est spécialisée dans la vente des galettes et des beignets pour soutenir son mari ouvrier dans une usine à la zone industrielle de ladite commune. Mais, depuis quelques mois, son mari vient de perdre son travail et se trouve au chômage. Pour mieux supporter la charge familiale et parvenir à nourrir convenablement son petit monde, elle décide d’agrandir son commerce, en y instaurant un volet restauration. A cet effet, elle a emménagé dans un autre coin de la rue, non loin de son lieu d’habitation où l’espace est beaucoup plus aéré. En cet endroit, elle vend des mets locaux tels que de l’attiéké et du poisson fumé ou braisé communément appelé «Apf». Aidée de sa fille ainée, Mlle Henriette, elle parvient à nourrir sa petite famille. Aujourd’hui, ce petit commerce de Mme Blinguet a pris un coup. La pluie ne lui laissant pas de répit, elle éprouve de plus en plus du mal à poursuivre le train normal de son commerce. A cause de la pluie, elle ne vend presque plus. Ses économies commencent à être entamées. Presqu’au bord de la dépression, elle assiste se détériorer, les aliments consommables qu’elle n’arrive plus à écouler. «C’est difficile pour moi et ma famille, se lamente-t-elle. La pluie ne me laisse même plus me débrouiller. Si cela continue encore quelles mois, je vais finir par craquer». Dans la commune d’Abobo, la situation est encore beaucoup plus compliquée pour la famille Akré Noëlle. Cette dame vend de la grillade de banane et d’igname dans un petit local. Son coin est inondé de pluie. Son stock de banane est pourri et celui d’igname n’est pas renouvelé depuis deux semaines, suite à cette incessante pluie. Bloquée à la maison, Mme Akré Noëlle se tourne les pouces. La situation est pénible pour elle et sa famille, parce qu’elle n’arrive plus à vendre quoi que ce soit. «Avant les pluies, se plaint-elle, j’arrivais à écouler tout mon stock. Aujourd’hui, j’ai du mal à vendre le peu que j’ai sur moi. Pis, les poissons séchés que j’écoulaient à vil prix ne trouvent même plus de preneurs». Face à cette situation, d’autres commerçants se frottent les mains. Il s’agit des commerçants des produits de saisons tels que les parapluies, le maïs et des chaussures en caoutchoucs. En cette période, il faut bien compter avec ces vendeurs qui profitent de la situation pour faire de bonnes affaires.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Josiane Ahou habite la commune d’Adjamé. Elle vit seule avec ses quatre enfants que lui a laissés son époux décédé au cours de cette guerre en Cöte d’Ivoire. Pour faire vivre sa famille, elle achète des sacs de maïs au marché de nuits d’Abobo qu’elle vient revendre à Adjamé. Ne pouvant pas braiser ses maïs à cause la pluie, elle les fait bouillir dans un coin qu’elle s’est aménagé. Dans la journée, elle peut vendre au moins un sac. Elle s’en tire bien et ne se plaint pas de sa situation de veuve. «Je ne me plains plus. Au début, j’avais un peu de crainte, parce qu’il ne cessait de pleuvoir. Me déplacer jusqu’Abobo, me causait des difficultés. Quelquefois, j’arrivais en retard et je ne trouvais rien sur le marché. Je suis obligée de passer la nuit au marché sous la pluie, afin d’acheter le plus rapidement les premiers sacs venus des champs très tôt le matin». Chez Josiane Ahou, c’est la joie de vivre et la pluie ne représente plus pour elle un obstacle. Les plus heureux dans cette saison pluvieuse sont les vendeurs de parapluie. A peine la pluie commence à tomber qu’ils envahissent les rues. Ils accostent tous les passants en leur proposant des parapluies, à plusieurs prix. Les plus astucieux parviennent à glisser dans leurs marchandises, des parapluies de contrefaçon. Les clients les plus pressés n’en demandent pas mieux. «Je vends plus de quatre parapluies par jour, lors qu’il ne pleut pas. Mais, dès qu’il commence à pleuvoir, je fais sortir tout mon stock que j’arrive à écouler. Aujourd’hui, j’en ai vendu huit (8). Avant 18h, je suis certaine d’en vendre davantage», se réjouit Mlle Djeneba, vendeuse au grand carrefour de Cocody Saint-Jean. De l’autre côté, ce sont les chaussures qui en prennent un coup. Avec la pluie, de nombreuses personnes éprouvent des difficultés pour quitter leurs domiciles pour faire leurs emplettes. D’autres ont peur d’abimer leurs chaussures en cuir. Mais ils doivent cependant aller au travail. Ils se rabattent donc chez les vendeurs de chaussures en caoutchoucs. On y trouve de tous les prix. Installé depuis le matin dans un coin de la rue au carrefour de la Riviera, Adama malgré la pluie, tient à liquider beaucoup de chaussures avant la tombée de la nuit. Il ne se doute de rien, et est certain que son stock de chaussures va diminuer. Sa clientèle est en grande partie composée de femmes. Il s’en sort tant bien que mal, et ne se plaint pas de cette situation pluvieuse qui gêne énormément le fonctionnement normal de la vie active.

Jean-Baptiste Essis
jean.essis@gmail.com
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