La section du tribunal de première instance d`Agboville, statuant publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, a déclaré non coupable des faits d`outrage aux membres du gouvernement et troubles à l`ordre public, le prévenu Boka René Césaire, porte-parole des chefs de village du département d`Agboville et chef de village de Bokao. Ce verdict rendu au cours de l`audience du jeudi 12 juillet par Lorougnon Jean-Claude, président du tribunal, a permis au chef Boka de repartir libre à la fin de la séance et après qu`il se soit présenté devant la cour en citation directe. Notons que l`affaire avait été mise en délibéré pour jeudi 12 juillet, après les débats qui ont eu lieu le 5 juillet dernier, au terme desquels le ministère public avait requis une peine de six (06) mois de prison avec sursis et deux cent mille francs (200.000 Fcfa) d`amende. Notons que le chef Boka n`avait pas reconnu les faits à lui reprochés, se bornant à déclarer que les
propos retranscrits dans le journal (base de l`accusation) n`étaient pas de lui. De quoi s`agit-il ? Nanan Boka René Césaire, porte-parole des chefs de village du département d`Agboville et conseiller pédagogique à la Dren d`Agboville, avait été convoqué au lendemain d`une interview publiée le 19 juin 2012 dans un hebdomadaire de la place. Interrogé sur les propos du préfet de région, qui avait soutenu qu`il existe des « rumeurs persistantes et récurrentes » faisant état de la présence de jeunes en formation militaire (des miliciens) dans les forêts d`Agboville, Chef Boka s`était offusqué et aurait, selon le confrère, affirmé ceci : « Ceux sont les éléments Frci mécontents et les Dozos qui détiennent les armes et qui menacent le pouvoir ». Puis il aurait ajouté, toujours selon le journal : « il n`y a aucun camp d’entraînement dans nos forêts. Ce que nous craignons par contre, c`est qu`on arrête des jeunes innocents, qu`on les habille en tenues militaires ou qu`on les torture afin qu`ils racontent des mensonges pour les brandir comme étant des miliciens. Cela pour justifier les représailles ». Pour les autorités, ces faits pouvaient êtres qualifiés d`outrage aux membres du gouvernement et troubles à l`ordre public. Mais cette thèse n`a semble-t-il pas convaincu le tribunal, qui a déclaré le chef Boka, non coupable. C`était le soulagement chez de nombreuses personnalités coutumières qui avaient fait le déplacement hier à la salle d`audience, pour apporter le soutien de la chefferie à un des leurs.
Jean-Yves Boka
(correspondance particulière)
propos retranscrits dans le journal (base de l`accusation) n`étaient pas de lui. De quoi s`agit-il ? Nanan Boka René Césaire, porte-parole des chefs de village du département d`Agboville et conseiller pédagogique à la Dren d`Agboville, avait été convoqué au lendemain d`une interview publiée le 19 juin 2012 dans un hebdomadaire de la place. Interrogé sur les propos du préfet de région, qui avait soutenu qu`il existe des « rumeurs persistantes et récurrentes » faisant état de la présence de jeunes en formation militaire (des miliciens) dans les forêts d`Agboville, Chef Boka s`était offusqué et aurait, selon le confrère, affirmé ceci : « Ceux sont les éléments Frci mécontents et les Dozos qui détiennent les armes et qui menacent le pouvoir ». Puis il aurait ajouté, toujours selon le journal : « il n`y a aucun camp d’entraînement dans nos forêts. Ce que nous craignons par contre, c`est qu`on arrête des jeunes innocents, qu`on les habille en tenues militaires ou qu`on les torture afin qu`ils racontent des mensonges pour les brandir comme étant des miliciens. Cela pour justifier les représailles ». Pour les autorités, ces faits pouvaient êtres qualifiés d`outrage aux membres du gouvernement et troubles à l`ordre public. Mais cette thèse n`a semble-t-il pas convaincu le tribunal, qui a déclaré le chef Boka, non coupable. C`était le soulagement chez de nombreuses personnalités coutumières qui avaient fait le déplacement hier à la salle d`audience, pour apporter le soutien de la chefferie à un des leurs.
Jean-Yves Boka
(correspondance particulière)