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Société Publié le lundi 23 juillet 2012 | Le Nouveau Réveil

Bingerville/ Santé mentale : L’hôpital psychiatrique dans le coma

© Le Nouveau Réveil Par DR
L’hôpital psychiatrique de Bingerville
L’hôpital psychiatrique de Bingerville fait partie des infrastructures symboles de cette commune. Créé en 1962, que reste -t-il de l’hôpital des hommes atteints de maladie mentale ? Dans le jargon médical, on pourrait dire que l’établissement est un malade dans un état comateux qui nécessite une intervention énergique. Constat après une visite sur les lieux.

Des bâtiments atteints de vétusté
Un simple coup d’œil des locaux dont les peintures ont perdu de leur éclat permet de comprendre que cet hôpital des malades mentaux souffre d’un manque d’entretien. Même la petite clinique de seulement 6 chambres individuelles qui sert de Vip n’est pas épargnée par «la galère des lieux». Le malade interné débourse la somme de 8 000F.cfa par jour. Cinq pavillons dont deux pour les femmes et trois pour les hommes accueillent les autres pensionnaires moyennant un forfait de 20. 000F. cfa quel que soit le nombre de jours qu’on y séjourne. L’intérieur de ces pavillons traduit la désolation. Des lits sans matelas ou avec des matelas dans un état de délabrement avancé. Des signes palpables que l’hôpital psychiatrique de l’ancienne capitale de Côte d’Ivoire est malade sans soutien. Le directeur de cet établissement, M. Amani N’goran, en témoigne : «Les promesses qui nous sont faites ne sont jamais tenues. Les petits travaux de réhabilitation pour le carrelage que nous avions envisagés sur fonds propres n’ont pu aller à leur terme pour des raisons financières». Nous apprend-il. Pour lui, cette situation s’explique : «La maladie n’est pas une préoccupation des décideurs» et pourtant, rétorque-t-il «le trouble psychologique est le pendant dans la société moderne. En France, une vingtaine d’employés dans une entreprise se sont pendus». C’est pourquoi, ajoute t-il « aux Etats Unis, chacun a son psychologue». Hélas, ici, les intérêts sont plutôt portés sur les soins organiques.

Abandonnés par les parents
93 pensionnaires sont actuellement internés dans cet établissement. 64 hommes et 28 femmes. Le directeur dudit établissement indique que ce nombre constitue la moyenne mensuelle des pensionnaires. «Deux types de cas se présentent à nous. Il y a ceux qui font les crises chaudes. Marquées par l’insomnie et qui sont généralement violents et ceux qui font des crises calmes» nous informe Dr Amani N’goran. Les causes des maladies mentales sont diverses, fait remarquer le directeur du centre : «80% des cas sont liés aux problèmes relationnels. Des souffrances qu’on n’arrive pas à gérer. Relation matrimoniale ou sentimentale». Le cas de cette jeune dame fonctionnaire qui a pratiquement perdu l’usage de la parole après une déception sentimentale. Outre les causes relationnelles, on note des cas d’hérédité. Le cas d’une mère et sa fille, toutes deux pensionnaires. «Par le passé, plusieurs malades sont délaissés. On les déposait à l’entrée de l’hôpital pour s’en débarrasser. Aujourd’hui, cette situation a baissé car nous exigeons que le malade soit interné avec un parent. Cela participe à sa guérison rapide». Fait savoir le directeur de l’établissement qui, malgré les nombreuses entraves, est à la tâche avec le personnel.
De Bouaffo
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