Conformément à ses textes, la Commission Nationale des Droits de l'Homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI) a procédé hier lundi 23 juillet, à l'espace Crrae-Umoa au Plateau, à la présentation de son rapport annuel 2011 sur l'état des droits de l'homme en Côte d'Ivoire. Un rapport établi sur la base de ''l'observation quotidienne de la situation sur le terrain mais également des sources documentaires, ainsi que des observations crédibles émanant des victimes, des médias, des Ong et des Agences du Système des Nations Unies'' et relative aux droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels. Déclinant la situation annuelle générale des droits humains dans le pays, Mme Victorine Wodié a relevé que « déjà préoccupante avant la crise postélectorale, elle a empiré, avec une prédominance des atteintes aux droits à la vie, la banalisation de la torture, le non-respect scrupuleux des procédures judiciaires, la montée de l'insécurité, la violence politique », avant de souligner que les auteurs présumés de ces situations appartiennent à toutes les catégories socio-professionnelles dont l'État lui-même et ses démembrements. Et Mme Wodié de mentionner les conditions difficiles dans lesquelles la CNDHCI a travaillé pendant les 5 années qu'elle a passées à la tête de cette organisation et qui ont parfois suscité la polémique lors de la crise postélectorale. « Mon engagement en faveur des droits de l'homme n'est point de circonstances. Durant ce mandat à la tête de la CNDHCI, je me suis refusée à toute forme d'instrumentalisation des droits de l'homme », s'est-elle défendue, avant de faire des recommandations à l'endroit de l'État et ses partenaires, des acteurs politiques et des populations, pour l'édification et la consolidation de l'état de droit en Côte d'Ivoire. Notamment la mise en conformité urgente de la CNDHCI avec les Principes de Paris, la prise de mesures administratives et législatives corrigeant les textes nationaux discriminatoires et qui portent atteinte aux droits de l'homme, la mise en oeuvre effective du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), la prise en compte des normes des droits de l'homme dans toutes les actions, etc.. M. Gnenema Coulibaly, ministre des Droits de l'homme représentant le président de la République, a rassuré que certaines de ces recommandations sont déjà prises en compte par le Gouvernement et qu'elles le seront d'ailleurs toutes. Faut-il le souligner, la présentation de ce rapport, le 4è de la CNDHCI depuis son exercice réel en 2008, a aussi enregistré la présence du président du Conseil Constitutionnel, de la 1ère vice-présidente de l'Assemblée nationale, du Nonce Apostolique en Côte d'Ivoire et de bien d'autres personnalités. Elle marque la fin du mandat de 5ans de Mme Wodié à la tête de cette institution.
Apollinaire K. KOUAME
Apollinaire K. KOUAME