J’ai aimé une chose chez le président Houphouët-Boigny. C’est bien son amour pour le peuple de Côte d’Ivoire. Son concept de séduction a été le dialogue, frappé du sceau de «l’arme des forts». En 1969, Houphouët-Boigny ouvrait la plus grande séance de dialogue avec les Ivoiriens, toutes couches sociales confondues. Pour une Côte d’Ivoire qui voulait s’épanouir, il avait donné rendez-vous aux cadres, paysans, ouvriers, fonctionnaires. Houphouët-Boigny exprimait sa joie et les ouvriers, paysans, fonctionnaires exposaient leurs doléances. Un dialogue franc. Houphouët-Boigny avait tout entendu, mais aussi avait répondu favorablement à tout : la restauration de chaque groupe social. En clair, il était un des interlocuteurs qui connaissaient mieux le statut particulier de la Côte d’Ivoire : premier pays producteur mondial du cacao, première matière très importante de l’économie ivoirienne. Houphouët-Boigny avait tout compris. Il avait eu des paroles aimables pour les uns et les autres. En clair, Houphouët-Boigny, sur le champ avait redressé le tort fait aux ouvriers, paysans et l’injustice faite aux fonctionnaires. Pour cette dernière couche, Houphouët-Boigny avait compris qu’il fallait une grande réforme de l’administration. En 1969, ouvriers, paysans, fonctionnaires, cadres avaient retenu leur souffle. Pendant plusieurs heures ils ont découvert la valeur humaine et politique du président Houphouët-Boigny, resté très courtois et poli. Qu’on ne se trompe pas : le dialogue a été le concept de gestion politique qui a donné plus de crédibilité à l’image et à la dimension sociale, culturelle et économique de la Côte d’Ivoire et du président Houphouët-Boigny. Le dialogue avait fait de lui, l’allié à part en entière des populations ivoiriennes.
Ben Ismaël
Ben Ismaël