La 19ème Conférence mondiale sur le sida a démarré lundi dernier à Washington, avec ses sessions plénières sur le thème de la fin de l'épidémie. En session d'ouverture de la journée, Dr. Anthony Fauci, directeur de l'Institut d'allergologie et de maladies infectieuses (Usa), a fait savoir, dans un exposé riche, qu'il est possible que les efforts soient désormais tournés vers une sorte de compte à rebours pour l'épidémie. Pour l'intervenant, il y a de solides raisons d'espérer. D’abord sur le plan de la connaissance de l'agent pathogène : depuis que Luc Montagnier et Françoise Barré Sanoussi ont découvert le virus, l'on sait avec force détails sa composition, son cycle réplicatif et les différentes séquences de son génome.
Ensuite, au plan thérapeutique : depuis 1987 où l'Azt a montré une efficacité limitée et de courte durée sur le virus, de nombreuses molécules intervenant à divers niveaux du cycle du virus ont été mis au point avec une efficacité reconnue si l'observance est bonne. De plus, ces médicaments ont des coûts de plus en plus abordables. Des usines de fabrication ont même vu le jour dans des pays en voie de développement et des combinaisons efficaces facilitent les prises aux patients.
Enfin, au plan programmatique, Dr. Anthony Fauci a expliqué que la combinaison de la prévention (microbicides, circoncision, la promotion et l'utilisation des condoms...) et du traitement Arv a fait la preuve de son efficacité dans de nombreux pays. Avec des protocoles de plus en plus actifs, la transmission mère-enfant (Tme) du virus peut être réduite de façon notable et permettre la naissance d'enfant sain. Ainsi, dans le district de Washington, depuis 2009, aucun enfant n'est né séropositif. Pour couronner le tout, l'étude Htpn O52 a montré que, dans des couples séro-discordants, quand le conjoint infecté est traité par les Arv avec une charge virale indétectable, le taux de transmission du virus se réduit de 96%. D’où le concept du traitement comme moyen de prévention. Dans la mesure où plus il y a des patients traités, moins il y a de virus en circulation.
Au total, en dépit de l'absence de traitement qui élimine pour toujours le virus et de vaccin spécifique, l'assertion selon laquelle le monde ne dispose pas de moyens pour en finir avec le Vih/Sida est fausse. Le pari est donc scientifiquement et virtuellement tenable à certaines conditions: la mise en œuvre massive des interventions qui marchent dans tous les pays, l’'appropriation par les pays de la somme d'expériences réussies et des programmes comme c'est le cas au Botswana, la non-discontinuité des financements de la lutte contre le sida avec un appel aux pays émergents pour plus d'implication financière, l'implication des communautés dans les programmes de lutte contre le sida, y compris les minorités.
Phil Wilson, du Black Aids Institute, a démontré qu'une implication des personnes vivant avec le Vih (Pvvih) est une partie de la solution, notamment dans le district de Washington. Il a dit, en substance, que " nous sommes plus grands que le virus, nous en viendrons à bout".
Le Botswana, le Rwanda et l'Afrique du sud, en accroissant les financements nationaux dans la lutte contre le sida, ont montré que l'appropriation par la partie nationale n'est pas simplement un acte politique, mais un acte de santé publique.
Dr. James Yao Touré
Une correspondance particulière depuis Washington
Ensuite, au plan thérapeutique : depuis 1987 où l'Azt a montré une efficacité limitée et de courte durée sur le virus, de nombreuses molécules intervenant à divers niveaux du cycle du virus ont été mis au point avec une efficacité reconnue si l'observance est bonne. De plus, ces médicaments ont des coûts de plus en plus abordables. Des usines de fabrication ont même vu le jour dans des pays en voie de développement et des combinaisons efficaces facilitent les prises aux patients.
Enfin, au plan programmatique, Dr. Anthony Fauci a expliqué que la combinaison de la prévention (microbicides, circoncision, la promotion et l'utilisation des condoms...) et du traitement Arv a fait la preuve de son efficacité dans de nombreux pays. Avec des protocoles de plus en plus actifs, la transmission mère-enfant (Tme) du virus peut être réduite de façon notable et permettre la naissance d'enfant sain. Ainsi, dans le district de Washington, depuis 2009, aucun enfant n'est né séropositif. Pour couronner le tout, l'étude Htpn O52 a montré que, dans des couples séro-discordants, quand le conjoint infecté est traité par les Arv avec une charge virale indétectable, le taux de transmission du virus se réduit de 96%. D’où le concept du traitement comme moyen de prévention. Dans la mesure où plus il y a des patients traités, moins il y a de virus en circulation.
Au total, en dépit de l'absence de traitement qui élimine pour toujours le virus et de vaccin spécifique, l'assertion selon laquelle le monde ne dispose pas de moyens pour en finir avec le Vih/Sida est fausse. Le pari est donc scientifiquement et virtuellement tenable à certaines conditions: la mise en œuvre massive des interventions qui marchent dans tous les pays, l’'appropriation par les pays de la somme d'expériences réussies et des programmes comme c'est le cas au Botswana, la non-discontinuité des financements de la lutte contre le sida avec un appel aux pays émergents pour plus d'implication financière, l'implication des communautés dans les programmes de lutte contre le sida, y compris les minorités.
Phil Wilson, du Black Aids Institute, a démontré qu'une implication des personnes vivant avec le Vih (Pvvih) est une partie de la solution, notamment dans le district de Washington. Il a dit, en substance, que " nous sommes plus grands que le virus, nous en viendrons à bout".
Le Botswana, le Rwanda et l'Afrique du sud, en accroissant les financements nationaux dans la lutte contre le sida, ont montré que l'appropriation par la partie nationale n'est pas simplement un acte politique, mais un acte de santé publique.
Dr. James Yao Touré
Une correspondance particulière depuis Washington