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Déclaration Publié le dimanche 29 juillet 2012 | Ivoire-Presse

Politisation hallucinante d’une décision académique : l’Université ivoirienne vendue au marché des rumeurs

© Ivoire-Presse Par DR
Réfection des universités publiques : le ministre Cissé Ibrahima Bacongo présente à A`Salfo (leader du groupe Magic System) l`état d`avancement des travaux
Vendredi 20 juillet 2012. Abidjan. Le ministre de l`Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Cissé Ibrahima Bacongo montre à A`Salfo (leader du groupe Magic System) l`état d`avancement des travaux de réfection des installations de l`Université de Cocody
C’est le décret No 96-611 du 9 août 1996 qui détermine les attributions, l’organisation et le fonctionnement des universités publiques de Côte d’Ivoire. En 1996, le Président Henri Konan Bédié permettait ainsi aux universités publiques de choisir elles-mêmes le modèle d’organisation qui leur permettrait d’atteindre leurs objectifs. Depuis, les Conseils des différents établissements sortis de l’éclatement de l’Université nationale de Côte d’Ivoire ont établi librement les règles de leur fonctionnement. La facette la plus connue de ce droit est l’élection du président de l’Université. Ce dernier n’est donc plus nommé par le Président de la République. Les ivoiriens viennent de découvrir un autre pouvoir de nos universitaires : le pouvoir de fixer – tout aussi librement – le montant des frais d’inscription des étudiants.

Jeudi 26 juillet 2012, la nouvelle est tombée comme un couperet. Les frais d’inscription des étudiants dans nos universités publiques passent désormais à 100.000 F (licence), 200.000 F (maîtrise) et 300.000 F (doctorat). Aussitôt, le quotidien frontiste Le Temps titre que les frais passent de 6.000 F sous Gbagbo à 100.000 F sous Ouattara. Oubliant que « leur » Aké N’Gbo avait décidé de les faire passer à 50.000 F. Le quotidien bédié-iste Le Nouveau réveil, pour sa part, y voit un problème que le ministre de l’Enseignement supérieur, Ibrahima Cissé Bacongo veut créer au chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara. Dans l’ensemble, toute la presse nationale politise l’affaire, qui devient, en un tour de main, l’affaire Alassane-Ouattara-veut-provoquer-un-génocide-intellectuel. La décision provoque partout une véritable levée de boucliers, à tel point que des étudiants crient leurs dépits sur les antennes de la télévision nationale : « la Solution commence à devenir une source de problèmes pour nous… ». Les choses se passent comme si tout était fait pour allumer l`étincelle, à la première occasion, en vue de perturber l`ordre publique. Comme si les événements de Duékoué ne suffisaient pas.

Sur le terrain, les principaux acteurs prennent la clé des champs, à peine l’annonce faite. Sans même prendre le temps d’expliquer à leur ministre de tutelle ni à la population les raisons qui les ont amenés à fixer ces taux, les présidents des Conseils des trois universités nationales laissent libre cours à la presse de commenter leur décision.

La décision des Conseils d’université est-elle irrévocable ? Sinon, y a-t-il encore possibilité pour l’Etat de subventionner la formation universitaire en réduisant ces frais, voire en les supprimant ? Quel est le coût réel de la formation d’un étudiant ? Combien coûtent l’inscription et la formation dans les autres pays de la Cedeao ? En dehors du nouveau cadre – paradisiaque – qui, lui, ne fait l’objet d’aucun débat, quel sera le contenu de la formation dispensée dans la nouvelle université ivoirienne ? L`Université va-t-elle encore rimer avec les histoires de parapluie atomique, de polycops et de frais obscurs auxquels on était habitué ? En clair, l’opinion publique mérite d`être éclairée sur des questions autrement plus vitales.

Edgar Kouassi
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