Le mercredi 1er août, les membres de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ont organisé un séminaire-bilan de leurs activités. Selon les résolutions finales de ces travaux, «la mission de la CDVR n’est pas de réconcilier tout de suite les Ivoiriens». C’est cette périphrase qui a suscité le courroux du député de Tengréla, l’honorable Traoré Mariame. Qui a tancé vertement la CDVR et le président Banny à travers une conférence de presse qu’elle a organisée à son cabinet privé au Plateau, le jeudi 2 août 2012. « Nous sommes des députés de terrain », a dit d’emblée la parlementaire, mettant ainsi en avant son accointance avec les populations. Si pour elle les sorties des membres de la CDVR se multiplient et sont «maladroites», elles démontrent par ailleurs la «fébrilité» de la CDVR. Car, poursuit-elle, la priorité du président de la République est la réconciliation. A cet effet, les Ivoiriens doivent aller illico presto à la réconciliation. «Les Ivoiriens doivent se réconcilier maintenant. Dans le Plan National de Développement (PND), le président de la République a dit qu’il fera de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Mais cela passe impérativement par la réconciliation», d’où vient donc que la CDVR n’en fasse pas sa priorité, s’est-elle questionnée ? Et la conférencière d’inviter le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation à rendre le tablier en cas d’incompétence de sa part. «Si Charles Konan Banny pense ne pas réussir la réconciliation, qu’il la laisse aux députés que nous sommes. Au demeurant, je l’invite à se présenter devant le parlement. Nous sommes 255 députés et je pense que nous pouvons mieux faire le travail de la réconciliation que le seul individu qu’il est», a-t-elle soutenu. Pour Traoré Mariame, six mois suffiront aux Ivoiriens s’ils veulent de la réconciliation. Aussi, invite-t-elle la CDVR à aller dans l’Ouest ivoirien, plutôt que d’adopter des positions «politiques».
A.Dedi
A.Dedi