Dans la cour du centre communautaire Henriette Konan Bédié à Abobo-Avocatier, la centaine d’agents des établissements de santé communautaire arborent des bandeaux rouges en signe de protestation. Depuis quatre mois, ils n’ont pas perçu leur salaire de la part du gouvernement Ouattara. Ce dernier, après avoir instauré la gratuité des soins, puis la gratuité ciblée, a mis fin au fonctionnement autonome des centres de santé communautaire. Il s’était ainsi engagé à garantir le salaire des travailleurs de ces centres. Malheureusement, ce millier d’agents se voit chaque fin de mois floué par de fausses promesses au ministère de la Santé. Au point où ce sont désormais quatre mois d’arriérés qui sont dus à ces responsables de familles. Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée hier, les membres du Syndicat national des agents des établissements de santé communautaire de Côte d’Ivoire (Synaescom-ci) ont annoncé une grève illimitée à partir du 13 août prochain. «Pour le moment, nous menons une grève à la japonaise avec des bandeaux rouges. Mais à partir du 13 août, ce sera une grève à l’ivoirienne avec un arrêt définitif de travail», a indiqué Kamah Georges, gestionnaire du centre Henriette Konan Bédié. Selon lui, ce sont quatre mois d’arriérés de salaire que doit honorer le gouvernement. «Nous attendons le paiement intégral de quatre mois. Il n’est pas question que l’Etat nous tende un ou deux mois. C’est pourquoi nous avons déposé un préavis aujourd’hui (ndlr : hier)», a ajouté Kamah. Les centres de santé communautaire, aux dires du Synaescom-ci, comptent environ 1.000 agents qui réalisent 60% des consultations médicales du District. «Pendant ce temps, nous ne percevons rien. Quand les agents des structures publiques, eux, sont régulièrement payés. Le 13 août, nous allons donc orienter les malades vers les Chu et autres Chr», a conclu le Syndicat.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta
