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Société Publié le vendredi 10 août 2012 | L’Elephant Déchaîné

Transport à Abidjan : La Sotra expérimente un programme de formation de citoyens «wouya-wouya»

© L’Elephant Déchaîné Par Serge Tapé
Visite guidée des emplacements techniques de la SOTRA avec la presse
Jeudi 10 mai 2012. La direction de la sotra organise une visite guidée des emplacements techniques et de plusieurs gare d`Abidjan (Adjamé, Port-Bouet, Vridi, Cocody...)
La journée du vendredi 05 août 2011 va longtemps tenir sa torche allumée grâce à la batterie longue durée du cervelet, au chevet de la mémoire collective des Ivoiriens. Surtout dans celui des parents des victimes et de leurs proches ; comme une date chargée de souvenirs nécrologiques d’une rare fatalité. En effet, ce jour là alors que les passagers de l’autobus de la ligne 19 en partance de Koumassi roulait en direction d’Adjamé dans le minimum de confort qu’offre de nos jours les bus de la SOTRA, sur le pont De Gaulle, l’irréparable suite à une imprudence jusque là non élucidée formellement et publiquement, s’est produit jusque dans les profondeurs macabres de la lagune. Après la survenue de ce deuil « surréaliste » qui se situe fortuitement à l’aube du pouvoir d’ADO, certains de nos concitoyens friands de préjugés et de ragots du dimanche, ne se sont pas gênés en pointant du doigt la présupposée forte teneur en imprécation contenue dans son nouveau pouvoir. Malgré l’effet et la promesse antalgique des 365 jours qui nous séparent de nos semblables aujourd’hui disparus à jamais, on imagine encore les circonstances et l’affolement des passagers durant le court et long moment qu’a duré finalement la traversée spectaculaire sans l’aide du pont demeuré solidement sur ces appuis aquatiques. Résultat de « la descente » macabre : 37 personnes décédées (22 hommes 15 femmes). Au moment où le drapeau remontait à sa cime habituelle après un épisode inattendu de berne national, M. MEITE BOUAKE, Directeur Général de la SOTRA, dans le cadre d’une interview/mise au point, a promis aux Ivoiriens une enquête sur les circonstances exactes de cet accident. En attendant que les résultats de cette étude spécialisée nous parviennent sur la place publique, comment ne pas déverser « sa bile vénéneuse » sur les autorités de la SOTRA qui règnent sur un parc d’autobus en total déphasage avec les prouesses technologiques que les constructeurs, anciens et nouveaux, déploient dans leurs ateliers respectifs ! Face aux besoins de transport urbain des Ivoiriens chaque jour croissant, et chaque jour plus cher, que vaut en réalité la SOTRA ? Car pour nous, cet accident de trop sonne l’heure du bilan de cette entreprise que nous jugeons trop publique dans ses prestations ! Si l’on peut comprendre la passivité et le désintérêt manifeste des autorités de la SOTRA qui prend visiblement plaisir à embarquer les Ivoiriens depuis au moins trois années dans des bus qui ne disposent plus de portières protectrices pour avoir perdu leurs vitres, il n’en est pas de même des autorités politiques, des parents des usagers et des usagers eux-mêmes. Comment peut-on raisonnablement laisser transporter dans des conditions quelconques avec tous les risques encourus, toutes les composantes actives et dynamiques de notre jeunesse dans des autobus dont le niveau de délabrement présente des similitudes avec une vitrine de la mort bon marché ? La seule image que ces tas de ferrailles à la mobilité douteuse renvoient à tous ceux qui éprouvent une sensation subite d’un haut-le-cœur, est celle d’un groupe de malheureux taulards que l’on a massés comme du bétail importé, derrière des grilles pénitentiaires à la géométrie peu savante. Naturellement cette maltraitance d’une autre époque, ne manque pas de nous révolter chaque fois que nous sommes obligés d’assister impuissant au passage de ces machines de la honte et de la mort ambulante. A toute fin utile, rappelons qu’en Côte d’Ivoire, la SICTA est la seule structure qui atteste officiellement de la bonne conformité technique de tous les engins qui souhaitent faire admirer leur élégance à différents niveaux sur nos routes « glacées ». Uniquement. La SOTRA bénéficie-t-elle d’une tolérance coupable de la part de la SICTA ? En attendant une réponse à notre question/accusation, sur cette base nous pensons que la responsabilité de la SICTA dans la survenue des évènements du 5 août 2011 et bien d’autres encore, pourrait être engagée. Egalement. Car le rôle d’une autorité administrative de cette importance n’est pas de « démissionner » ni de faire étalage de sa « passivité » « criminelle », mais de sévir sans état d’âme afin de prévenir en préservant des catastrophes de cette nature, des vies innocentes. A ce niveau de doute légitime, le citoyen lambda que nous sommes voudrait s’interroger en ces termes : est-ce que les autobus de la SOTRA sont régulièrement assurés ? Ceci dit au jour d’aujourd’hui, il est formellement impossible de supposer que les victimes de l’autobus de la ligne 19 sont tombées et se sont noyées à la suite d’une défaillance institutionnelle, d’une défaillance humaine, d’une défaillance mécanique ou d’une défaillance d’ordre… « négritudien » ?! A moins qu’il ne s’agisse de la synergie complice de tous ces facteurs à l’exception du dernier ! Si les autorités de la SOTRA dans le cadre d’un vaste projet voulaient formater les jeunes d’aujourd’hui, la relève de demain à des conditions d’existence expurgées de toutes les commodités qui font l’objet de convoitise consumériste à travers le monde entier, elles ne s’y prendraient pas autrement ! En d’autres termes, si l’on ne prend garde, la SOTRA est en train d’accomplir de façon irréversible, une œuvre d’endurcissement et de racornissement des cœurs des Ivoiriens, face aux conditions de grande précarité dans laquelle ils seraient obligés de vivre faute de mieux ! Si leur génération dans des années antérieures a bravé avec stoïcisme les voyages à hauts risques de la SOTRA, pourquoi pas celle de leur cadets à l’attention desquels, devenus cadres, ils ont la haute main sur la conception et l’exécution des politiques de développement du parc automobile national ? ! Des citoyens caïds, ça se conçoit méthodiquement à la base par des actions concrètes sur les esprits en construction et en phase de consolidation ! En hommage aux victimes de cette tragédie nationale ; en attendant que la communauté des consommateurs des œuvres, des ouvrages et des prestations de transports routiers se donne enfin une association de consommateurs qui va veiller sur leurs intérêts, que M. MEITE BOUAKE, garant de la moralité et de la tranquillité posthume des victimes, restitue publiquement les résultats de l’enquête du 5 août 2011 qu’il a librement diligentée par ses propres soins ! D’ici là, je souhaite une bonne balade à tous les usagers confortablement débout dans les amas de ferrailles mobiles que la SOTRA, notre brave société de service public, met à notre disposition !

Par Koné Kobali
Expert routier national
Kokobali_fr@yahoo.fr
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