Il est 14h25. Nous sommes au cimetière de Port-Bouët. L’après-midi de ce jeudi 9 août est ensoleillé. Les derniers coups de pelle arrondissent une butte de sable, autour de laquelle est s’agglutinée une foule compacte. Sous cette monticule de terre, repose la septuagénaire, Kouassi N’goran, la génitrice de notre collaborateur, Moussa Kéita, journaliste au Service Culture du Patriote. Tétanisé par l’émotion et surtout la douleur de perdre un être aussi cher, il fond littéralement en larmes. Comme lui, ses frères et soeurs, ainsi que ses oncles et tantes sont inconsolables. Au même moment, l’Imam Adjoint de la Grande Mosquée de Marcory Aliodan, Bamba implore Allah pour le repos de son âme de la défunte, qui était musulmane. Il remercie tous ceux qui ont effectué le déplacement pour « accompagner notre maman en sa dernière demeure ». Avant d’achever ses bénédictions par la « Fatiha », la sourate fondamentale du coran. Puis, tout ce beau monde s’éclipse, le vague à l’âme, réalisant pour certains que, quoiqu’on fasse, on partira un jour comme si de rien n’était… Un peu plus de deux heures plus tôt, ils étaient plus d’une centaine à prendre d’assaut le vaste hangar de la morgue du CHU de Treichville pour la levée de corps. Laquelle sera sobre. Juste une prière dite par des guides religieux, et le cercueil nappé d’un tapis noir avec des inscriptions en Arabe de couleur jaune est posé dans le corbillard. Direction, la Grande Mosquée de Marcory Aliodan, pour la prière portuaire. Le choix de cet édifice n’est pas fortuit, de son vivant Kouassi N’goran fréquentait assidûment cette mosquée. Après la prière de Zouhr (13h30), l’Imam Diabaté Alhassane officie celle dite mortuaire. Ensuite, c’est le départ pour l’ultime séparation. Kouassi N’goran sera désormais loin de ses enfants, mais ils le l’oublieront jamais…
Y. Sangaré
Y. Sangaré