Suite à des articles qui ont fait le chou gras aussi bien de la presse audiovisuelle qu’ écrite, faisant état de ce que la gendarmerie aurait saisi 45 tonnes de cacao en partance pour le Ghana de façon frauduleuse, le colonel Koffi Méa Ignace, directeur de la Communication et de la qualité de la Direction générale des douanes est monté au créneau, hier, pour restituer les faits. Pour lui, il s’agit d’une saisie de la douane et non de la gendarmerie. «Il nous revient de rétablir la vérité des faits. Il ne s’agit pas d’une saisie par la gendarmerie mais par la douane. C’est injuste, la gendarmerie n’a fait qu’assister la douane(…) Nos agents ont travaillé, il faut les féliciter et les encourager et décourager les trafiquants (…) Il n’y a pas de honte à dire qu’on n’a pas fait de saisie mais qu’on a collaboré» a-t-il fustigé après avoir reconstitué les faits. A en croire le colonel Méa, suite à un appel téléphonique, le chef de bureau des douanes de Bianoua (sous préfecture d’Aboisso) et ses éléments ont tendu une embuscade la nuit du 28 juillet infructueuse pour appréhender les trafiquants en partance pour le Ghana avec leur chargement de cacao. Ce n’est que le lendemain, après insistance de l’informateur, que les douaniers ont pu mettre la main sur les 2 camions, l’une immatriculée 9262 FL 01 et l’autre 6787 FG01, transportant 44960 Kg de fèves de cacao d’une valeur marchande de 26 millions. Toujours selon lui, les camions auraient été chargés par une coopérative agricole dans un village (Kétessou) pour le Ghana afin d’y vendre leur produit. «Au niveau de Bianouan, les populations étant informées que leur cacao en partance au Ghana a été saisi, elles s’apprêtaient à manifester, elles avaient donné des consignes pour empêcher le service douanier de convoyer ces camions à Aboisso. En pareille circonstance où nous nous sentons menacé, le code des douanes, en son article 41, nous autorise à recourir aux autorités civiles et militaires pour nous porter secours. Ainsi le chef de bureau a informé le directeur régional qui, à son tour, a saisi le préfet qui a instruit la gendarmerie pour apporter assistance aux agents des douanes. C’est ainsi que la gendarmerie s’est retrouvée sur la question» a dit le colonel Méa. Qui a ajouté que le service de Communication qu’il dirige a déployé sur le terrain du 3 au 4 août, une équipe qui a été empêchée d’avoir accès aux camions pour faire des prises de vue. Il a déploré l’exploitation injuste que les services de la Communication de la gendarmerie en a fait de cette saisie que les agents des Douanes ont opérée : «Je ne sais pas leur motivation mais c’est injuste d’autant plus qu’aux termes des textes, les agents des autres administrations qui, au cours de leurs recherches, découvrent des infractions aux lois et règlements des Douanes sont tenus d’en aviser sans délai le Dg des Douanes qui juge de la suite à donner».
François Bécanthy
François Bécanthy