Depuis la fin de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, des hommes de théâtre ont essayé de relancer l’art des planches à travers plusieurs spectacles. Mais le public ne s’y intéresse pas encore.
L’heure de gloire du théâtre ivoirien est passée. Et son retour au devant de la scène culturelle ne se fera pas de si tôt. Fini le temps où Adjé Daniel faisait salle comble à travers le pays. Fini aussi les soirées théâtrales devant le petit écran de la première chaîne de télévision nationale où Gondo Pierre faisait se tordre de rire dans le spectacle de l’ensemble Kotéba ‘’Adama champion’’. Les dernières tentatives pour repositionner les planches se sont soldées par des échecs cuisants. ‘’L’impossible voisinage’’ du chef du ‘’Soleil de Cocody’’, Diallo Ticouaï Vincent a été jouée, le 20 avril dernier, devant moins de 100 personnes dans une salle capable de recevoir 3.500 voire 4.000 âmes.
Pas d’espace de promotion
Bien avant ce ‘’grand retour’’ de DTV, la représentation de la pièce ‘’Tu vas épouser Léa pian !’’ de Léa Dubois, avait enregistré un peu plus de spectateurs le 25 novembre 2011. Mais la salle était à moitié vide. La ‘’Tour de contrôle’’, une mise en scène de Saly Kamaté avec Marie-Louise Asseu, Adrienne Koutouan, Maï la Bombe, Guéï Thérèse, Amélie Wabéhi (qui se faisaient appeler les ‘’vieilles mères’’), n’a pas réussi à faire le plein de la salle de 1.500 places du Palais de la culture le 1er juillet dernier. Face à ces débâcles, Bienvenu Néba, homme des planches et professeur de diction, enseigne que l’art dramatique joué, répond à trois principes de base : un texte, un décor et une mise en scène. « A partir de cette définition, je peux dire que j’ai vu très peu de théâtre, ces temps-ci », regrette-t-il. Selon lui, la reprise de cet art coince parce qu’il est d’abord onéreux, mais, qu’il a besoin qu’on lui consacre beaucoup de temps. « C’est au minimum 40 répétions d’une durée de 6 heures par jour qu’il faut à une pièce dite populaire et le double pour une pièce historique avant la présentation. Aujourd’hui, il y a plus de théoriciens du théâtre que de praticiens », déplore-t-il.
Le créateur du Djéli théâtre, Gbi de Fer, porte un autre regard sur cette perte de vitesse. Il l’oriente vers la première chaîne de télévision nationale. « La relance du théâtre en Côte d’Ivoire sera très difficile. ‘’Théâtre chez nous’’ n’existe plus. On se rend compte qu’on ne fait que de petites émissions d’humour à la télé. Alors que l’humour ne peut pas revaloriser le théâtre en Côte d’Ivoire », dénonce l’homme qui s’est fait remarquer avec son fusil de chasse. Très acerbe contre la Radiodiffusion et télévision ivoirienne (Rti1), Gbi informe que toutes les tentatives de promotion de l’art dramatique sont excessivement taxées. « Pour passer à l’émission Midi première, on nous réclame 90.000 Fcfa. Pour avoir un espace de diffusion du théâtre, on demande près de 800.000 F», s’offusque-t-il. Metteur en scène pendant plusieurs années de l’émission satirique ‘’Faut pas fâcher », Guédéba Martin pense que le gros de la plaie qui fait souffrir le théâtre réside dans le manque de salles de spectacles. « Le potentiel humain existe. Nous avons des comédiens et des auteurs de talents. Nos œuvres ont besoin d’être diffusées dans un maximum de lieux. En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, nous n’avons pas de salles. Avant, il y avait le Théâtre de la cité, le centre culturel Jacques Aka à Bouaké et des salles de circonstance », rappelle-t-il. Malgré les problèmes, les professionnels de cet art ne baissent pas les bras. Léa Dubois et le Katahua Théâtre annoncent pour bientôt, une tournée nationale. Gbi de Fer prépare sa ‘’bombe’’ intitulée ‘’Françafrique’’ pendant que le doyen Bienvenu Néba est en cours de finaliser le financement d’une nouvelle pièce qui verra le jour à la mi-septembre. Un nouvel espoir ? En tout cas, le ministère de la Culture et de la francophonie a déclaré l’année 2013, année du théâtre. Un concept qui a débuté en 2012 avec le livre, qui consistera à mobiliser le maximum de moyens autours des planches.
Sanou A
L’heure de gloire du théâtre ivoirien est passée. Et son retour au devant de la scène culturelle ne se fera pas de si tôt. Fini le temps où Adjé Daniel faisait salle comble à travers le pays. Fini aussi les soirées théâtrales devant le petit écran de la première chaîne de télévision nationale où Gondo Pierre faisait se tordre de rire dans le spectacle de l’ensemble Kotéba ‘’Adama champion’’. Les dernières tentatives pour repositionner les planches se sont soldées par des échecs cuisants. ‘’L’impossible voisinage’’ du chef du ‘’Soleil de Cocody’’, Diallo Ticouaï Vincent a été jouée, le 20 avril dernier, devant moins de 100 personnes dans une salle capable de recevoir 3.500 voire 4.000 âmes.
Pas d’espace de promotion
Bien avant ce ‘’grand retour’’ de DTV, la représentation de la pièce ‘’Tu vas épouser Léa pian !’’ de Léa Dubois, avait enregistré un peu plus de spectateurs le 25 novembre 2011. Mais la salle était à moitié vide. La ‘’Tour de contrôle’’, une mise en scène de Saly Kamaté avec Marie-Louise Asseu, Adrienne Koutouan, Maï la Bombe, Guéï Thérèse, Amélie Wabéhi (qui se faisaient appeler les ‘’vieilles mères’’), n’a pas réussi à faire le plein de la salle de 1.500 places du Palais de la culture le 1er juillet dernier. Face à ces débâcles, Bienvenu Néba, homme des planches et professeur de diction, enseigne que l’art dramatique joué, répond à trois principes de base : un texte, un décor et une mise en scène. « A partir de cette définition, je peux dire que j’ai vu très peu de théâtre, ces temps-ci », regrette-t-il. Selon lui, la reprise de cet art coince parce qu’il est d’abord onéreux, mais, qu’il a besoin qu’on lui consacre beaucoup de temps. « C’est au minimum 40 répétions d’une durée de 6 heures par jour qu’il faut à une pièce dite populaire et le double pour une pièce historique avant la présentation. Aujourd’hui, il y a plus de théoriciens du théâtre que de praticiens », déplore-t-il.
Le créateur du Djéli théâtre, Gbi de Fer, porte un autre regard sur cette perte de vitesse. Il l’oriente vers la première chaîne de télévision nationale. « La relance du théâtre en Côte d’Ivoire sera très difficile. ‘’Théâtre chez nous’’ n’existe plus. On se rend compte qu’on ne fait que de petites émissions d’humour à la télé. Alors que l’humour ne peut pas revaloriser le théâtre en Côte d’Ivoire », dénonce l’homme qui s’est fait remarquer avec son fusil de chasse. Très acerbe contre la Radiodiffusion et télévision ivoirienne (Rti1), Gbi informe que toutes les tentatives de promotion de l’art dramatique sont excessivement taxées. « Pour passer à l’émission Midi première, on nous réclame 90.000 Fcfa. Pour avoir un espace de diffusion du théâtre, on demande près de 800.000 F», s’offusque-t-il. Metteur en scène pendant plusieurs années de l’émission satirique ‘’Faut pas fâcher », Guédéba Martin pense que le gros de la plaie qui fait souffrir le théâtre réside dans le manque de salles de spectacles. « Le potentiel humain existe. Nous avons des comédiens et des auteurs de talents. Nos œuvres ont besoin d’être diffusées dans un maximum de lieux. En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, nous n’avons pas de salles. Avant, il y avait le Théâtre de la cité, le centre culturel Jacques Aka à Bouaké et des salles de circonstance », rappelle-t-il. Malgré les problèmes, les professionnels de cet art ne baissent pas les bras. Léa Dubois et le Katahua Théâtre annoncent pour bientôt, une tournée nationale. Gbi de Fer prépare sa ‘’bombe’’ intitulée ‘’Françafrique’’ pendant que le doyen Bienvenu Néba est en cours de finaliser le financement d’une nouvelle pièce qui verra le jour à la mi-septembre. Un nouvel espoir ? En tout cas, le ministère de la Culture et de la francophonie a déclaré l’année 2013, année du théâtre. Un concept qui a débuté en 2012 avec le livre, qui consistera à mobiliser le maximum de moyens autours des planches.
Sanou A