Lancée le 23 juillet, l’opération de ravalement des façades extérieures des bâtiments publics et privés tarde à prendre.
Finalement, mettre de la peinture sur un bâtiment ne paraît pas aussi simple que ça. Près d’un mois après le lancement de cette opération à la Radio télévision ivoirienne (Rti), les choses n’ont pas bougé d’un iota sur le terrain. Les habitants de la cité Sogefia de Cocody, aux murs lugubres, ne s’activent pas encore. Selon certains, le syndic n’a ouvert aucune liste de cotisation en vue de repeindre les vieux frontons qui répugnent tous ceux qui passent sur le boulevard Latrille. D’autres vont jusqu’à évoquer un problème de confiance entre les résidents. Las d’attendre, quelques uns ont pris les choses en main. Mais ils se sont limités à peindre seulement leurs propres façades. Même son de cloche à la Cité des arts que la ministre de la Salubrité urbaine avait indexée comme un mauvais exemple pendant le lancement de l’opération. Les cités Sicogi de Yopougon et de Marcory sont restées sourdes aux cris d’Anne Ouloto. «Il y a des problèmes d’assainissement dans la cité. Il faut d’abord les résoudre avant de parler de peinture», confie un habitant de la cité Sicogi de Marcory. Dans les ministères et les administrations, on se sent un tantinet étranger à l’affaire. «Nous n’avons pas encore été contactés, indique une source au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative. De plus, il n’y a pas de budget dégagé pour ce type d’activités». La manne, c’est le grand obstacle. Depuis le démarrage de cette opération, aucune structure publique ni privée n’a emboité le pas à la Rti, citée comme bon élève par la ministre. La Société ivoirienne de raffinage (Sir) et la Société abidjanaise de transport (Sotra) qui avaient été nommément présentées pendant la cérémonie de lancement, n’ont pas encore fait peau neuve. Certaines structures vont même jusqu’à qualifier le revêtement des murs de la Rti comme un coup de pousse du ministre de la Salubrité urbaine. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on estime n’être pas concerné. «Nous avons réhabilité les universités, l’Ecole normale supérieure», indique notre source au sein du ministère. Mais cette action n’entre pas dans le cadre de l’opération de ravalement des façades. Pour preuve, la Direction des examens et concours (Deco), située en bordure de route a grand besoin d’un coup de pinceau. A l’Office national de la protection civile (Onp), on se prépare au déménagement. Pas la peine de parler de peinture. «Nous allons céder les locaux à la Banque mondiale», indique un de nos interlocuteurs. Le District d’Abidjan, qui a entrepris de mettre de la peinture sur les ponts et chaussées, pense que ses locaux n’ont pas besoin d’être peints. «Il suffi de laver les murs», nous affirme un responsable de la communication. Au point où l’on se demande : qui est véritablement concerné par cette opération de ravalement des devantures?
Raphaël Tanoh
Finalement, mettre de la peinture sur un bâtiment ne paraît pas aussi simple que ça. Près d’un mois après le lancement de cette opération à la Radio télévision ivoirienne (Rti), les choses n’ont pas bougé d’un iota sur le terrain. Les habitants de la cité Sogefia de Cocody, aux murs lugubres, ne s’activent pas encore. Selon certains, le syndic n’a ouvert aucune liste de cotisation en vue de repeindre les vieux frontons qui répugnent tous ceux qui passent sur le boulevard Latrille. D’autres vont jusqu’à évoquer un problème de confiance entre les résidents. Las d’attendre, quelques uns ont pris les choses en main. Mais ils se sont limités à peindre seulement leurs propres façades. Même son de cloche à la Cité des arts que la ministre de la Salubrité urbaine avait indexée comme un mauvais exemple pendant le lancement de l’opération. Les cités Sicogi de Yopougon et de Marcory sont restées sourdes aux cris d’Anne Ouloto. «Il y a des problèmes d’assainissement dans la cité. Il faut d’abord les résoudre avant de parler de peinture», confie un habitant de la cité Sicogi de Marcory. Dans les ministères et les administrations, on se sent un tantinet étranger à l’affaire. «Nous n’avons pas encore été contactés, indique une source au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative. De plus, il n’y a pas de budget dégagé pour ce type d’activités». La manne, c’est le grand obstacle. Depuis le démarrage de cette opération, aucune structure publique ni privée n’a emboité le pas à la Rti, citée comme bon élève par la ministre. La Société ivoirienne de raffinage (Sir) et la Société abidjanaise de transport (Sotra) qui avaient été nommément présentées pendant la cérémonie de lancement, n’ont pas encore fait peau neuve. Certaines structures vont même jusqu’à qualifier le revêtement des murs de la Rti comme un coup de pousse du ministre de la Salubrité urbaine. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on estime n’être pas concerné. «Nous avons réhabilité les universités, l’Ecole normale supérieure», indique notre source au sein du ministère. Mais cette action n’entre pas dans le cadre de l’opération de ravalement des façades. Pour preuve, la Direction des examens et concours (Deco), située en bordure de route a grand besoin d’un coup de pinceau. A l’Office national de la protection civile (Onp), on se prépare au déménagement. Pas la peine de parler de peinture. «Nous allons céder les locaux à la Banque mondiale», indique un de nos interlocuteurs. Le District d’Abidjan, qui a entrepris de mettre de la peinture sur les ponts et chaussées, pense que ses locaux n’ont pas besoin d’être peints. «Il suffi de laver les murs», nous affirme un responsable de la communication. Au point où l’on se demande : qui est véritablement concerné par cette opération de ravalement des devantures?
Raphaël Tanoh