« La Côte d’Ivoire doit être un pays émergent à l’horizon 2020 ».Telle est la vision du Président de la République. Aussi, cette grande ambition doit être soutenue par le développement et la modernisation des infrastructures routières. L’Ageroute (Agence de gestion des routes), en sa qualité de maître d’ouvrage délégué de l’Etat de Côte d’Ivoire pour la gestion du réseau routier d’intérêt national, apparaît comme la locomotive de cette mission. Selon le directeur général de l’Ageroute, Bouaké Fofana, la crise armée qui a ébranlé la Côte d’Ivoire a considérablement accentué la dégradation des voiries, aggravant ainsi le déséquilibre entre les besoins immenses et les modestes ressources financières du pays. Alors qu’en 1985, 77% du réseau routier bitumé était en dessous de sa durée de vie estimée de 15-20 ans, aujourd’hui, le réseau a fortement vieilli, et demande donc des ressources accrues pour son entretien. Or paradoxalement, les budgets d’entretien annuels ramenés au kilomètre linéaire, ne cessent de baisser. Toujours selon lui, ces diminutions loin d’être marginales et ponctuelles, se confirment d’année en année et restent substantielles en termes absolus. Elles sont même plus prononcées en termes relatifs, si l’on prend en compte la dévaluation du Franc cfa intervenue en 1994, et l’inflation cumulée depuis 1985. Dès lors, l’Ageroute est confrontée à de nombreux défis. Nul n’ignore que la construction ou l’entretien d’une route revient très cher à l’Etat, et donc aux contribuables. Malheureusement, par les comportements anticonformistes des uns et des autres, ce patrimoine routier est mis en mal. Un bien commun qui est d’ailleurs le seul parti dans lequel se retrouvent toutes les sensibilités politiques et sociales. Ces actes immoraux sont entre autres, la destruction non autorisée de la chaussée pour la réalisation de certains travaux à titre personnel, les feux tricolores, la mauvaise utilisation des ouvrages d’assainissement. A cela s’ajoutent la construction anarchique des dos d’âne, l’occupation anarchique du domaine public routier et des trottoirs etc. Au vu de ce tableau, les Ivoiriens doivent observer un esprit de civisme vis-à-vis du réseau routier. La route est le moteur du développement et nul ne peut se réaliser sans un réseau routier de qualité. Tout citoyen doit donc se sentir interpeller pour la préservation de la route et faciliter la tâche à l’Ageroute afin qu’elle puisse préserver ses acquis et penser à la réalisation de nouvelles routes. Tous les ministères techniques de l’environnement, de la construction, de la salubrité et des infrastructures économiques, doivent travailler de concert. Car, il ne sert à rien de construire des routes pour qu’elles soient détruites en peu de temps par la faute de certaines personnes. Il faut que des sanctions soient prises contre ces individus véreux.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio