Malgré les incessants appels à leur reprise de travail, les chauffeurs de taxis-compteurs n’ont toujours pas recommencé à faire circuler leurs véhicules de transport dans le district d’Abidjan. Annoncée, en effet, plusieurs fois à la nation depuis le mardi soir par les dirigeants même de leur organisation dénommée Actc (Association des conducteurs des taxis-compteurs), et ce, après des négociations intenses avec leurs ministères de tutelle, cette reprise de travail des taxis-maître n’est toujours pas effective dans les rues d’Abidjan. Plus de 72 heures d’affilée, au grand dam des usagers et des Ivoiriens. Interrogés, une fois de plus, sur les raisons-mêmes de cette situation, les principaux responsables de l’association des conducteurs de taxis-compteurs ont gardé le statu quo. A savoir qu’ils seraient victimes des agressions portées à leur encontre par des syndicats se réclamant de leurs concurrents directs que sont les conducteurs de wôrô-wôrô. «Nous continuons à être agressés, depuis le jeudi matin, sur les routes par les syndicats de nos concurrents. Qu’attend le ministère des Transports pour faire appliquer effectivement les mesures légales prises pour interdire les wôrô-wôrô intercommunaux de rouler sur nos périmètres ?», a déclaré Coulibaly Brahima, deuxième vice-président et porte-parole de l’Actc. Mais à cette allure, les choses commencent à ne pas tourner rond dans ce raisonnement. Une source proche du dossier au ministère des Transports s’en inquiète même : «Nous ne comprenons plus rien dans cette affaire, parce que nous avons discuté de tout avec les protagonistes de cette crise. Nous avons fait publier vendredi un communiqué signé du ministère des Transports pour rappeler et signifier les dispositions légales et réglementaires prises pour permettre aux taxis-compteurs de reprendre sans délai le travail. Ce qui n’est pas encore fait, comme tout le monde le constate malheureusement», a déclaré la source. Deux versions, cependant, commencent à émerger de ce statu quo. La première se pose en ces termes : et si les taxi-maîtres rusaient de la sorte avec leurs tutelles en feignant d’accepter les négociations faites avec elles, de sorte à acculer l’autorité gouvernementale avec cette situation jusqu’à obtenir d’elle le retrait total des wôrô-wôrô de la circulation ? La deuxième version : et si les syndicats des wôrô-wôrô ne créaient des incidents de terreur que pour faire prolonger la non-reprise de travail des taxis-compteurs, parce que la situation leur profiterait vraiment au point de faire plus de recette que d’ordinaire ? Dans tous les cas, les ministères de tutelle sont vivement interpellés sur ces questions, parce qu’aux dires des responsables de l’Actc, le secteur des taxis-compteurs est celui qui renfloue au mieux les caisses de l’Etat, avec les diverses taxes publiques perçues et que ne paieraient pas du tout les wôrô-wôrô intercommunaux.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE