D’ordinaire, quand Alassane Ouattara rentre au pays, après un séjour à l’étranger, le gouvernement et tous ses proches lui réservent un accueil festif. Car un battage médiatique mobilise le tout Abidjan, histoire de faire monter au ciel des applaudissements à se rompre les mains. Brou Aka Pascal anciennement Dg la Rti en sait quelque chose. Mais cette fois-ci, c’est « comme çà » que les Ivoiriens ont été informés à quelques heures de son atterrissage à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, que le Président Ouattara rentrait dans l’après-midi du dimanche 26 août à 17 heures. Un retour sans tambours ni trompettes. Pourquoi le chef de l’Etat qui est parti d’Abidjan en grandes pompes est rentré en catimini? Enfin, passons ! Avec surprise, de nombreux Ivoiriens découvrent sur leur petit écran Alassane Ouattara en train de se prononcer sur les différentes attaques des positions des Frci intervenues ces derniers temps. D’aucuns avaient cru avoir affaire à un montage.A son absence. Le chef de l’Etat qui avait quitté Abidjan en grande pompe est donc rentré dans son pays en catimini, tel un clandestin, un sans papier, qui profite d’un moment d’inattention des policiers pour se faufiler entre les voyageurs, pour ne pas se faire prendre. Alors qu’on l’attendait ici plutôt pour faire face à ses responsabilités de chef de l’Etat, au plus fort de la reprise des attaques des positions de ses soldats, en tant que le ministre de la Défense. Ne serait-ce que pour les galvaniser, leur remonter le moral afin qu’ils tiennent face à l’ennemi. Ce chef-là, il faut le dire tout net, à manqué nos troupes qui avaient pourtant besoin de leur chef. Ne l’ayant pas fait, le chef de l’Etat apparait comme le médecin après la mort. Surtout qu’à son absence, il a perdu au moins (officiellement) 11 de ses hommes. Il voulait certainement rentrer après que ses collaborateurs aient fini de « nettoyer la maison ». Ceci expliquant ceci, on a assisté à l’arrestation de Alphonse Douaty (Secrétaire général adjoint du Fpi chargé des activités gouvernementales), le samedi 18 août 2012 à son domicile. Suivie de Katina Koné (porte-parole de Laurent Gbagbo), le vendredi 24 août dernier, au Ghana et le dimanche 26 août celle de Laurent Akoun (Secrétaire général du Fpi) est intervenue alors qu’il se rendait à Adzopé où il devait animer un meeting. Sûr de ce que l’extradition de Koné Katina est un acquis, Ouattara a précipitamment pris son vol pour venir sabrer la champagne après la capture du ‘’gros gibier’’ venu d’Accra. Mais il a été désillusionné par le refus catégorique du gouvernement ghanéen. Comme on le dit, c’est fer qui coupe fer. Quelle humiliation !
Ferdinand Bailly
Ferdinand Bailly