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Politique Publié le mardi 4 septembre 2012 | Nord-Sud

Inauguration des universités publiques Ouattara se lâche au campus

© Nord-Sud Par Aristide
Grands chantiers du Président de la République: Alassane Ouattara remet les clés de l`Université aux enseignants
Lundi 3 septembre 2012. Abidjan. Université de Cocody. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara préside la cérémonie officielle de la rentrée universitaire 2012-2013.
Le président de la République était particulièrement heureux, hier, à l’occasion de l’inauguration des universités publiques rénovées à plus de 100 milliards de FCFA par l’Etat.


C’est avec une fougue juvénile que le chef de l’Etat, 70 ans révolus, arrive ce lundi matin à l’université Félix Houphouet-Boigny. Son cortège venu par l’entrée proche de l’école de police s’arrête devant l’UFR de pharmacie, à 10h23. Dès que le président descend de son véhicule, la foule d’étudiants qui l’acclamait entre en transe. Elle scande : président merci, président merci. Alassane Ouattara se tourne et lève les deux mains vers ces jeunes en délire. En ce moment précis, le protocole, la garde rapprochée et les cameramen pensent qu’il va se diriger vers le site de la cérémonie, où des centaines d’invités installées sous des chapiteaux s’apprêtent à l’accueillir à leur tour. Que non ! Visiblement touché par les cris de joie des jeunes gens qui donnent plus de voix, le président fait subitement demi-tour. Toute sa suite est déroutée. Les commandants Issiaka Ouattara dit Wattao, chef d’état-major adjoint de la Garde républicaine (GR), Ousmane Chérif, commandant adjoint du Groupement de sécurité présidentielle (Gspr) suivent tous ces mouvements de très près. Ils supervisent en effet la sécurisation de l’accueil. Le chef de l’Etat traverse la voie bitumée où son cortège attend encore, pour communier avec les étudiants massés de l’autre côté de la route. Après quelques secondes de bain de foule, il revient vers l’accès au site de la cérémonie. On est loin de penser qu’il rebroussera chemin encore. C’est pourtant ce qu’il fait. A la surprise de l’ensemble des membres du protocole, de la garde rapprochée et de la presse, l’ex-DGA du FMI se retourne soudain vers les jeunes. Cette fois, il parcourt plus de distance pour toucher et être touché par le plus grand nombre de personnes.
C’est l’effervescence. Wattao et Chérif cachent difficilement leur sourire devant la gaieté du chef suprême des Armées. Ce n’est pas le cas chez leurs subalternes plus stressés par les débordements, et chez les reporters qui se débattent pour ne rater aucune image. Le président avait certainement préparé ce show. C’est sans doute pour cela qu’il a choisi, comme il en l’habitude à l’aéroport de Port-Bouët, de tenir lui-même son parapluie contre la fine pluie qui tombe depuis des heures.
10h 28. Le bain de foule est fini. Le 1er des Ivoiriens se dirige enfin vers les bâches qui entourent une pelouse fraîche. Là encore, il va surprendre. Pendant qu’il approche, des hom­mes s’activent pour lui dérouler le tapis rouge qui avait été mis à l’abri à cause de la pluie. De la main droite, il fait un grand geste pour dire : ça va ! Le tapis rouge, il ne l’aurait même pas utilisé. Prenant encore tout le monde de court, il se précipite aux pas de course habituels vers les tentes. La liesse se transporte là-bas. Tour à tour, il passe devant les loges des journalistes, des professeurs d’université impeccablement vêtus de leurs toges vertes, des chefs traditionnels…et finit par la loge officielle où l’attendaient les présidents d’institutions et les mem­bres du gouvernement.

11h 25. Avec la même chaleur, Ouattara remet les clés des universités réhabilitées au ministre de l’Enseignement supérieur, Cissé Bacongo, qui à son tour les remet aux différents présidents (d’universités).
A la fin des discours, l’hôte de marque est conduit dans les différents départements de l’établissement d’accueil. Cette visite lui permet de découvrir le fruit de plus de 100 milliards d’investissements décaissés par l’Etat pour la rénovation. A la salle multimédia, il expérimente une visioconférence avec des étudiants de l’université de Bouaké.

14 heures. L’ancien gouverneur de la Bceao arrive dans l’amphi A où il doit prononcer une conférence, que dis-je, un cours magistral sur ‘’la responsabilité des économistes dans le développement de la Côte d’Ivoire’’.
Un siège l’attend devant la table réservée au professeur. Mais il ne s’assoie pas. Il va plutôt se mettre debout devant le pupitre où le précède le ministre Cissé Bacongo, le maître de cérémonie de circonstance. «Si je lui en donnais l’occasion, il aurait fait le cours à ma place hein…», plaisante le chef de l’Etat en parlant de son ministre de l’Enseignement supérieur à qui il avait déjà exprimé publiquement toute sa fierté lors de la cérémonie d’inauguration. Mais sa phrase amuse plutôt la salle qui l’ovationne. Comme l’a dit Bacongo dans son introduction, le ‘’Professeur Ouattara’’ compte dans son assistance ‘’des étudiants du troisième âge’’. Parmi eux, plusieurs doyens et surtout l’ex-doyen de la faculté de droit Francis Wodié, aujourd’hui président du Con­seil constitutionnel. «Je vois que le Pr Wodié m’écoute attentivement…», lance mê­me Alassane Ouattara au moment où l’assemblée l’écoute avec curiosité parler de son passé d’enseignant vacataire et de taximan aux Etats-Unis. «Comme tous les étudiants, j’avais besoin d’argent. Et après mon Master, j’ai été enseignant, pardon, enseignant-assistant, avant de faire le taxi», raconte le sourire aux lèvres le chef de l’Exécutif ivoirien, arrachant un tonnerre d’applaudissements à l’auditoire. Au total, c’est un Alassane Ouattara assez détendu qui séjourne ce 3 septembre, jour de rentrée universitaire, au campus de Cocody, réclamant parfois un technicien quand son micro fonctionnait mal…

Cissé Sindou
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