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Politique Publié le mardi 4 septembre 2012 | L’Inter

Relance économique post-crise : Les dangers d`un surcroît d`assistance extérieure - Des chercheurs font des recommandations

Quelle posture adopter par la Côte d`Ivoire engagée dans un processus de reconstruction post-conflit ? Faut-il continuer de recourir de façon excessive à l`assistance extérieure où y a-t-il une alternative à explorer ? Yohou Djédjé Hermann et Kamagaté Tidiane, tous deux chercheurs associés au Centre d`Analyse de Politique Economique du CIRES, ont mené des réflexions dans le cadre d`une étude dont les résultats ont été publiés le jeudi 30 août dernier au Plateau, lors d`une séminaire de dissémination. Le premier constat fait par cette étude, c`est d`avoir reconnu que le recours à l`aide extérieure peut s`avérer indispensable pour relancer la croissance dans un pays qui sort d`un conflit armé comme la Côte d`Ivoire. Cette nécessité de la coopération internationale est d`autant plus une urgence quand on y voit un supplément de ressources financières qui affecte positivement une expansion et une meilleure composition des dépenses publiques productives récipiendaires comme celle en infrastructures et en capital humain, en éducation et en santé notamment. Nos deux chercheurs ajoutent qu`une augmentation de l`aide publique au développement « crée un espace fiscal favorable à l`investissement en évitant les impôts distortionnaires ». Toutefois, une certaine prudence est observée par cette étude. En effet, de l`avis de Yohou Djédjé Hermann et Kamagaté Tidiane, il ne faut pas aller vite en besogne pour un recours systématique à l`assistance extérieure, même si d`énormes besoins se font sentir au sortir d`un conflit armé qui a détruit le tissus économique. Pour ces chercheurs, il y a lieu de tenir compte de la capacité d`absorption du pays, de cette aide extérieure. Les craintes relevées dans cette étude sont relatives à la situation de la bonne gouvernance en Côte d`Ivoire. Si cette notion constitue pour ces chercheurs un facteur clé du développement, ils ont toutefois relevé que le pays n`est pas bien loti dans ce domaine. En effet, l`étude indique que « l`observation de l`évolution des différentes composantes de la gouvernance(corruption, règle de droit, qualité de la régulation, efficacité gouvernementale, stabilité politique et absence de violence, liberté d`expression et responsabilité) montre que la qualité de cette dernière se situe à un niveau très alarmant ». « En liant le taux de variation de la qualité de la gouvernance à ceux des taux d`investissement public et des dépenses sociales( en éducation et en santé) ainsi que le taux de croissance du PIB réel par tête, on peut appréhender la teneur de cette crainte pour la Côte d`Ivoire », précisent les chercheurs. En outre, l`étude mentionne qu`en dehors de la mauvaise gouvernance qui peut limiter l`efficacité des leviers par lesquels transite l`aide, il convient de noter l`imprévisibilité de l`aide, qui peut être elle aussi source d`inefficacité puisqu`elle ne favorise pas une bonne planification des dépenses productives à moyen long terme. Ce que recommandent Yohou Djédjé Hermann et Kamagaté Tidiane, c`est l`approfondissement des réformes institutionnelles entreprises au niveau national et régional. Pour ces derniers, il importe de développer un programme optimisant de mobilisation des ressources extérieures avec les objectifs, les besoins et les capacités du pays. Ils proposent également le développement, avec les bailleurs de fonds, d`un programme de financement s`alignant sur les instabilités macroéconomiques dans la mesure où l`effet de la vulnérabilité tend à s`inverser en présence d`un niveau élevé de l`aide. Mais de l`avis des chercheurs, il y a lieu de poursuivre les efforts de réconciliation nationale en faveur d`une paix durable en Côte d`Ivoire. Il est bon de souligner que cette étude a été rendue publique sous la direction de la Cellule d`Analyse de Politiques Economiques du CIRES (CAPEC), à l`occasion d`une séminaire de dissémination dont le comité de pilotage a été présidé par Komenan Mougo. C`était en présence d`éminents chercheurs et cadres d`administrations publiques et privés ainsi que d`organismes internationaux, dont le directeur de cabinet du ministre du Pan et du Développement, Prof. Seka Pierre Roch.
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