Ces souvenirs sont encore frêles dans le siège de ma mémoire. Des années 2003 à 2005, au cœur des cités universitaires de Cocody, nous, les transfuges de l’Université de Bouaké. Des souvenirs frêles et amers des sombres réalités de ce temple du savoir, transformé en ‘‘foutoir’’ et en ‘‘mouroir’’, un temple qui jadis, arborait le manteau d’une jungle.
Là ou devaient être formés des têtes pensantes, les élites de demain, les artisans du développement de notre mère patrie, la Côte d’Ivoire, là ou devaient sortir des cadres et des intellectuels intègres et aguerris, outillés de savoir et d’acquis indispensables au rayonnement de notre nation, l’on formait des baroudeurs, des bagarreurs, des instruments au service de la violence, de la barbarie à visage humain.
J’ai encore ces souvenirs cauchemardesques. Cette cité de Cocody jadis entourée de maquis et boites de nuit. Chaque weekend était presqu’une parenthèse de torture morale. Ces odeurs suffocantes de boisson alcoolisée, ces sans loi qui prenaient en otage les couloirs des rues, s’adonnant parfois à ces scènes sexuelles osées, ces bruits assourdissants de musique, ces cris intempestifs et indigestes qui nous empêchaient de passer des nuits sereines. Vous vous réveillez chaque jour avec de fortes migraines, et impossible de vous plaindre face aux ‘‘seigneurs’’ et aux maitres à tout décider et tout faire.
Une université ou le sens de l’intégrité, de la loyauté, de la probité intellectuelle n’étaient que simples horizons à l’horizon. Des étudiants pouvaient décider de l’arrêt ou non des cours. Ils pouvaient entrer impunément dans un amphithéâtre, faire sortir des professeurs agrégés ou titulaires, ces têtes pensantes et ces tisserins de notre armure intellectuelle, sans que le vent n’emporte la moindre paille. Les étudiants qui ont voulu donner un autre son de cloche, quand eux-mêmes n’étaient pas manipulés par d’autres forces extérieures et courants rivaux, ont été simplement réduits au silence, pour les plus téméraires. Assassinés, certains l’ont été dans le silence témoin, mais bavard de cette petite forêt à proximité du campus universitaire de Cocody. Des étudiants qui pouvaient descendre dans les rues pour tout paralyser, tout casser, tout briser, violenter et violer, sans en être iniquités.
Des étudiants pouvaient même se rendre dans des palais de justice, bastonner les hommes du droit, les hommes de la loi, les garants de l’ordre de la justice, et aucun orage ne s’annonçait. Les étudiants pouvaient décider que l’un de leurs condisciples n’avait pas droit aux cours et l’administration ne pouvait rien. Sur ces citées, une décennie à passer une licence, ou toute une génération à présenter une maitrise, ils sont devenus pour certains des sacs à problèmes, des cloches de résonnance, instrumentalisés et utilisés à dessein. Ces cités transformées pour eux en opportunités de business. Avec les biceps et les triceps ‘‘généreux’’, ils pouvaient ‘‘raquetter’’, imposer leur dicta, devenant des millionnaires pour certains, le seul cours magistrale qu’ils maitrisaient, la débauche sexuelle.
Sur ces citées, j’ai vu la vie, la ‘‘java’’, la prostitution, le piratage ; ces citées devenues des dépotoirs d’armes et de machines humaines programmées pour tuer. Et que faisait le politique ? Un mutisme coupable, le manipulateur silencieux et hypocrite. Non, il fallait que les choses changent. Je me demande bien comment cette fédération estudiantine se serait comportée si elle n’était pas née dans un temple religieux, dans la mesure où cela ne l’a pas empêché de boire le sang, le sang humain, le sang de tant de gens innocents.
Que dire de ces enseignants qui ont sacrifié tout sens de vocation ? Coureurs de jupons derrières des fillettes qui font moins que l’âge de leurs petites filles. Ces enseignants transformés en politiciens activistes, oublieux de leur mission chevaleresque de transmission du savoir, adorateurs de leaders politiques. Plus jamais ça en Côte d’Ivoire ! Fort heureusement que tout le sac d’arachide n’est pas infecte.
Aujourd’hui, un nouveau soleil est entrain de se lever avec cette nouvelle rentrée universitaire. Les aveugles sont inexorablement ceux qui refusent de voire. Il est aveugle, celui qui n’aura pas compris que le vent du changement est entrain de souffler. Il est perdant, celui qui ne réalisera pas que désormais, la médiocrité, la fainéantise, la barbarie à visage humain, n’auront plus droit de cité. Il est perdant, celui qui n’aura pas compris que désormais, seul le mérite prévaudra. Plus jamais, il ne sera accepté que l’université devienne un dépotoir pour délinquants notoires, une mafia à terroriser au service de politiciens assoiffés. Du pouvoir ou de l’opposition, nous n’en voulons plus.
Il faut désormais que se dégage dans nos universités, un nouvel esprit et que l’avenir de tant de jeunes ne soit plus sacrifié sur l’autel des ambitions dévoilées de quelques individus érigés en ‘‘seigneurs mortels’’. De ma première année d’université à ma maitrise, j’ai connu avec le campus Universitaire de Bouaké, trois (3) années blanches, et avec un tel parcourt parsemé, quel genre de diplômes vous aurez à présenter à une entreprise ? Quel genre de formation aurez-vous, pour réussir à des examens, des concours, au nom du dicta de quelques individus ?
Et la masse, cette grande masse parfois très aveugle, passionnelle et hystérique qui n’a pas la primeur du challenge, le sens moral et dynamique de son devenir. Pendant qu’elle est utilisée comme du bétail de laboratoire, les enfants de leurs manipulateurs sont dans des grandes universités étrangères, parfois avec l’argent du contribuable, à la faveur d’un détournement de dénier public. Et ces enfants reviennent de ces pays avec des diplômes valables pour les gouverner et faire d’eux, des éternels subalternes et assistés.
Désormais, d’une seule voix et dans la spontanéité, les étudiants doivent pouvoir se lever tel un seul homme pour dire ‘‘non’’ à ces négriers du siècle nouveau, ces réseaux mafieux qui exploitent leur naïveté au nom d’intérêts partisans, d’où qu’ils viennent. Vingt (20) ans pour une licence ou une maitrise, pour être dans ces longs tâtonnements, des hommes qui doivent dicter les mouvements des pas des plus méritants, que diantre ! Que dire de ces jeunes étudiants, ces futurs artisans du développement de la Côte d’Ivoire, qui n’ont de mérite qu’au travers de la tricherie ? Ces jeunes filles toutes intelligentes, mais contaminées par le virus des NST (notes sexuellement transmissibles, elles les élites de demain ? Sur ces citées universitaires, que de réseaux de prostitution ! La page doit être définitivement tournée.
A l’Etat qui veut offrir du rêve avec la beauté des cadres, tout ne se limitera pas qu’à cela. Nous ne voulons plus de bars, de maquis, de boites de nuit, de vente de boissons alcoolisées, de drogue et de cigarette dans ces citées universitaires, de même que dans les établissements secondaires et scolaires. Ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, et si l’Etat se montre mou, ou complice d’un quelconque dicta, alors qu’il s’attende aux mêmes effets indésirables. Nous ne voulons plus de monstres produits dans des laboratoires d’endoctrinement idéologique pour espérer avoir un quelconque contrôle sur les étudiants, au nom d’ambition politique démesurée. Plus de ‘‘politique politicienne’’ dans nos universités. Plus de campagne politicienne dans nos amphithéâtres. L’université ne sera plus un laboratoire pour bétail électoral. L’argent éjecté à la rénovation de ces campus est le fruit du sacrifice de chaque ivoirien, sans obédience politique. Et nous aurons l’Etat à l’œil, car ses monstres s’ils en devaient exister –et ce serait dommage qu’il ne tire pas les leçons du passé-seront vite neutralisés par la ferveur collective.
Nous voulons des intellectuels, des cadres dignes, qui bénéficieront d’une formation qualifiante, en adéquation avec les exigences et les impératifs du marché de l’emploi. C’est sur ce chantier noble que l’Etat sera évalué. Offrir des beaux bâtiments, de la lumière, des jardins, mais qui n’auront leur valeur que si le savoir dispensé est de qualité, si les opportunités d’insertion socio professionnelle sont offertes. Pour y parvenir, il faut un investissement permanent de l’Etat et des partenaires du système éducatif, mais par delà tout, une prise de conscience effective des élèves et étudiants, soucieux de leur devenir et de celui de leur nation.
On peut certes appartenir à des opinions différentes, des visions divergentes, des idéologiques contradictoires, mais la nation ‘‘ivoire’’ à construire, est une et indivisible. Etats, partenaires, société civile, parents d’élèves et d’étudiants, étudiants, il faut à tous les niveaux de l’échelle, un sursaut d’orgueil, un dépassement de soi et un ‘‘dépassionnement’’ des débats politiciens qui nous éloignent de la pureté de notre fibre patriotique. Ensemble, dans l’unisson des cœurs et des prières, dans la synergie d’énergie, battons-nous pour redonner à notre nation naissante, la chance d’émerger à un horizon proche. L’histoire nous regarde et les générations qui viendront après nous, questionneront notre histoire. Pour ce renouveau, qu’es-tu prêts à apporter à ton pays ? Ce n’est pas une question politique, mais une approche humaniste. Vivement la culture de l’excellence et de la probité intellectuelle désormais dans nos écoles et universités. BONNE RENTREE UNIVERSITAIRE A TOUTES ET A TOUS.
Fousseni Diabaté
Là ou devaient être formés des têtes pensantes, les élites de demain, les artisans du développement de notre mère patrie, la Côte d’Ivoire, là ou devaient sortir des cadres et des intellectuels intègres et aguerris, outillés de savoir et d’acquis indispensables au rayonnement de notre nation, l’on formait des baroudeurs, des bagarreurs, des instruments au service de la violence, de la barbarie à visage humain.
J’ai encore ces souvenirs cauchemardesques. Cette cité de Cocody jadis entourée de maquis et boites de nuit. Chaque weekend était presqu’une parenthèse de torture morale. Ces odeurs suffocantes de boisson alcoolisée, ces sans loi qui prenaient en otage les couloirs des rues, s’adonnant parfois à ces scènes sexuelles osées, ces bruits assourdissants de musique, ces cris intempestifs et indigestes qui nous empêchaient de passer des nuits sereines. Vous vous réveillez chaque jour avec de fortes migraines, et impossible de vous plaindre face aux ‘‘seigneurs’’ et aux maitres à tout décider et tout faire.
Une université ou le sens de l’intégrité, de la loyauté, de la probité intellectuelle n’étaient que simples horizons à l’horizon. Des étudiants pouvaient décider de l’arrêt ou non des cours. Ils pouvaient entrer impunément dans un amphithéâtre, faire sortir des professeurs agrégés ou titulaires, ces têtes pensantes et ces tisserins de notre armure intellectuelle, sans que le vent n’emporte la moindre paille. Les étudiants qui ont voulu donner un autre son de cloche, quand eux-mêmes n’étaient pas manipulés par d’autres forces extérieures et courants rivaux, ont été simplement réduits au silence, pour les plus téméraires. Assassinés, certains l’ont été dans le silence témoin, mais bavard de cette petite forêt à proximité du campus universitaire de Cocody. Des étudiants qui pouvaient descendre dans les rues pour tout paralyser, tout casser, tout briser, violenter et violer, sans en être iniquités.
Des étudiants pouvaient même se rendre dans des palais de justice, bastonner les hommes du droit, les hommes de la loi, les garants de l’ordre de la justice, et aucun orage ne s’annonçait. Les étudiants pouvaient décider que l’un de leurs condisciples n’avait pas droit aux cours et l’administration ne pouvait rien. Sur ces citées, une décennie à passer une licence, ou toute une génération à présenter une maitrise, ils sont devenus pour certains des sacs à problèmes, des cloches de résonnance, instrumentalisés et utilisés à dessein. Ces cités transformées pour eux en opportunités de business. Avec les biceps et les triceps ‘‘généreux’’, ils pouvaient ‘‘raquetter’’, imposer leur dicta, devenant des millionnaires pour certains, le seul cours magistrale qu’ils maitrisaient, la débauche sexuelle.
Sur ces citées, j’ai vu la vie, la ‘‘java’’, la prostitution, le piratage ; ces citées devenues des dépotoirs d’armes et de machines humaines programmées pour tuer. Et que faisait le politique ? Un mutisme coupable, le manipulateur silencieux et hypocrite. Non, il fallait que les choses changent. Je me demande bien comment cette fédération estudiantine se serait comportée si elle n’était pas née dans un temple religieux, dans la mesure où cela ne l’a pas empêché de boire le sang, le sang humain, le sang de tant de gens innocents.
Que dire de ces enseignants qui ont sacrifié tout sens de vocation ? Coureurs de jupons derrières des fillettes qui font moins que l’âge de leurs petites filles. Ces enseignants transformés en politiciens activistes, oublieux de leur mission chevaleresque de transmission du savoir, adorateurs de leaders politiques. Plus jamais ça en Côte d’Ivoire ! Fort heureusement que tout le sac d’arachide n’est pas infecte.
Aujourd’hui, un nouveau soleil est entrain de se lever avec cette nouvelle rentrée universitaire. Les aveugles sont inexorablement ceux qui refusent de voire. Il est aveugle, celui qui n’aura pas compris que le vent du changement est entrain de souffler. Il est perdant, celui qui ne réalisera pas que désormais, la médiocrité, la fainéantise, la barbarie à visage humain, n’auront plus droit de cité. Il est perdant, celui qui n’aura pas compris que désormais, seul le mérite prévaudra. Plus jamais, il ne sera accepté que l’université devienne un dépotoir pour délinquants notoires, une mafia à terroriser au service de politiciens assoiffés. Du pouvoir ou de l’opposition, nous n’en voulons plus.
Il faut désormais que se dégage dans nos universités, un nouvel esprit et que l’avenir de tant de jeunes ne soit plus sacrifié sur l’autel des ambitions dévoilées de quelques individus érigés en ‘‘seigneurs mortels’’. De ma première année d’université à ma maitrise, j’ai connu avec le campus Universitaire de Bouaké, trois (3) années blanches, et avec un tel parcourt parsemé, quel genre de diplômes vous aurez à présenter à une entreprise ? Quel genre de formation aurez-vous, pour réussir à des examens, des concours, au nom du dicta de quelques individus ?
Et la masse, cette grande masse parfois très aveugle, passionnelle et hystérique qui n’a pas la primeur du challenge, le sens moral et dynamique de son devenir. Pendant qu’elle est utilisée comme du bétail de laboratoire, les enfants de leurs manipulateurs sont dans des grandes universités étrangères, parfois avec l’argent du contribuable, à la faveur d’un détournement de dénier public. Et ces enfants reviennent de ces pays avec des diplômes valables pour les gouverner et faire d’eux, des éternels subalternes et assistés.
Désormais, d’une seule voix et dans la spontanéité, les étudiants doivent pouvoir se lever tel un seul homme pour dire ‘‘non’’ à ces négriers du siècle nouveau, ces réseaux mafieux qui exploitent leur naïveté au nom d’intérêts partisans, d’où qu’ils viennent. Vingt (20) ans pour une licence ou une maitrise, pour être dans ces longs tâtonnements, des hommes qui doivent dicter les mouvements des pas des plus méritants, que diantre ! Que dire de ces jeunes étudiants, ces futurs artisans du développement de la Côte d’Ivoire, qui n’ont de mérite qu’au travers de la tricherie ? Ces jeunes filles toutes intelligentes, mais contaminées par le virus des NST (notes sexuellement transmissibles, elles les élites de demain ? Sur ces citées universitaires, que de réseaux de prostitution ! La page doit être définitivement tournée.
A l’Etat qui veut offrir du rêve avec la beauté des cadres, tout ne se limitera pas qu’à cela. Nous ne voulons plus de bars, de maquis, de boites de nuit, de vente de boissons alcoolisées, de drogue et de cigarette dans ces citées universitaires, de même que dans les établissements secondaires et scolaires. Ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, et si l’Etat se montre mou, ou complice d’un quelconque dicta, alors qu’il s’attende aux mêmes effets indésirables. Nous ne voulons plus de monstres produits dans des laboratoires d’endoctrinement idéologique pour espérer avoir un quelconque contrôle sur les étudiants, au nom d’ambition politique démesurée. Plus de ‘‘politique politicienne’’ dans nos universités. Plus de campagne politicienne dans nos amphithéâtres. L’université ne sera plus un laboratoire pour bétail électoral. L’argent éjecté à la rénovation de ces campus est le fruit du sacrifice de chaque ivoirien, sans obédience politique. Et nous aurons l’Etat à l’œil, car ses monstres s’ils en devaient exister –et ce serait dommage qu’il ne tire pas les leçons du passé-seront vite neutralisés par la ferveur collective.
Nous voulons des intellectuels, des cadres dignes, qui bénéficieront d’une formation qualifiante, en adéquation avec les exigences et les impératifs du marché de l’emploi. C’est sur ce chantier noble que l’Etat sera évalué. Offrir des beaux bâtiments, de la lumière, des jardins, mais qui n’auront leur valeur que si le savoir dispensé est de qualité, si les opportunités d’insertion socio professionnelle sont offertes. Pour y parvenir, il faut un investissement permanent de l’Etat et des partenaires du système éducatif, mais par delà tout, une prise de conscience effective des élèves et étudiants, soucieux de leur devenir et de celui de leur nation.
On peut certes appartenir à des opinions différentes, des visions divergentes, des idéologiques contradictoires, mais la nation ‘‘ivoire’’ à construire, est une et indivisible. Etats, partenaires, société civile, parents d’élèves et d’étudiants, étudiants, il faut à tous les niveaux de l’échelle, un sursaut d’orgueil, un dépassement de soi et un ‘‘dépassionnement’’ des débats politiciens qui nous éloignent de la pureté de notre fibre patriotique. Ensemble, dans l’unisson des cœurs et des prières, dans la synergie d’énergie, battons-nous pour redonner à notre nation naissante, la chance d’émerger à un horizon proche. L’histoire nous regarde et les générations qui viendront après nous, questionneront notre histoire. Pour ce renouveau, qu’es-tu prêts à apporter à ton pays ? Ce n’est pas une question politique, mais une approche humaniste. Vivement la culture de l’excellence et de la probité intellectuelle désormais dans nos écoles et universités. BONNE RENTREE UNIVERSITAIRE A TOUTES ET A TOUS.
Fousseni Diabaté