Une vedette à bord de laquelle avaient pris place 15 militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), en patrouille lagunaire, a coulé dans la nuit de mercredi à jeudi. Seuls neuf membres de l’équipage ont pu être secourus à temps.
Hier, jeudi, à la base annexe de la Marine ivoirienne, au Plateau, c’est la consternation. C’est non loin du quai de ce camp, à environ 100 mètres, que le drame s’est produit. Une vedette en pleine patrouille a chaviré. Six des 15 membres de l’équipage sont introuvables. Il est 9 h 30. Toute la hiérarchie militaire est sur place. Le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense aussi.
Les militaires attroupés par petits groupes ici et là ont le visage tourné vers la lagune qui borde cette base des soldats de l’eau, la mine grave. Le courant d’eau est encore perceptible. «Nous étions de retour de patrouille quand le courant d’eau s’est amplifié, c’était plus fort que ce que vous voyez. Il était environ minuit 45. Et certains membres de notre équipage ont paniqué. En particulier les policiers et les gendarmes qui étaient parmi nous. Dans cette panique, ils sont allés s’attrouper dans un seul endroit de la vedette et elle s’est déséquilibrée et a commencé à prendre l’eau. L’appel du capitaine à garder le sang froid n’a pu donner confiance à ces éléments. Le courant d’eau aidant, la vedette a chaviré», raconte l’un des rescapés, un marin. «La réaction de secours a été prompte car, dès que nous avons constaté le danger, nous sommes intervenus et nous avons réussi à sauver 9 d’entre eux. Ceux-là avaient réussi à s’agripper à la barque. Les autres n’ont pu être retrouvés», regrette un officier marin qui précise qu’il était à bord d’une deuxième vedette. Ainsi, deux marins, le capitaine de frégate Sékongo Doulaye, le chef des opérations, le quartier-maître de 2ème classe Soro Sibiri sont portés disparus avec un policier et trois gendarmes. «Dès 1 heure du matin, le chef d’état-major général des Frci était sur place avec tous les chefs des grands commandements. Depuis lors, les recherches des disparus se poursuivent. Un contingent mixte d’éléments de la force Licorne, de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), des sapeurs-pompiers et de la gendarmerie nationale est à pied d’œuvre pour retrouver les disparus», a indiqué le maître principal Kabé Clotaire, membre de la cellule de communication de la Marine nationale. Pour sa part, Paul Koffi Koffi s’est entretenu à huis clos avec les chefs des grands commandements avant d’appeler les militaires à garder leur calme et à continuer à mener leurs missions avec courage. Il a annoncé qu’un point sera fait sur la situation au président de la République, Alassane Ouattara. Si on ne parle pas encore de décès, les chances de retrouver ces soldats disparus, vivants, semblent bien minces puisque jusqu’à 13 heures, ces recherches n’avaient donné aucun résultat.
Il y avait certes les conditions atmosphériques qui ont joué un grand rôle dans le chavirement de la navette. Mais, selon des sources dignes de fois, c’est une défaillance technique de l’embarcation qui a tout précipité. Sans que notre source ne soit à mesure de nous dire précisément de quelle défaillance technique il s’agit, elle a été formelle sur le fait que la vedette ne présentait pas de garantie de navigabilité. La défaillance était-elle sue ou c’est une fois sur le plan d’eau lagunaire que le pilote s’en est rendu compte ? Seule l’enquête pourra sans doute apporter des réponses à ces interrogations. Ajouté à la défaillance, le surnombre des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), de la gendarmerie et de la police, ne pouvait que conduire à l’irréparable. Et, c’est ce qui est arrivé. Dès les premières heures de la journée, une folle rumeur a commencé à parcourir la ville. Elle faisait état de la disparition du général Firmin Détho Létho, le chef d’état-major général adjoint des Frci. En réalité, il n’en était rien. Firmin Détho Létho se porte bien. C’est que le patron en second de l’armée ivoirienne, avait pris place à bord d’une des trois embarcations qui devaient patrouiller sur la lagune, à la recherche d’assaillants. La vedette qui transportait l’ancien commandant des forces terrestres et plusieurs autres hauts gradés, est arrivée à bon port. C’est la troisième embarcation qui transportait, pour l’essentiel, des gardes des hauts gradés qui a chaviré.
Ces précautions négligées
Encore un autre drame qu’on aurait pu éviter. Les six soldats appartenant aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), à la gendarmerie et à la police nationale s’en seraient sortis indemnes, s’ils avaient enfilé des gilets de sauvetage. Manifestement, ils n’en portaient pas. Ce qui s’apparente à une négligence de la part des responsables de la Marine nationale. Car quoiqu’ils soient militaires, gendarmes ou policiers, les disparus ne possèdent pas les mêmes aptitudes sur l’eau que les marins. Un minimum de précautions pour eux s’imposait donc. Surtout qu’en la matière, un récent drame, notamment celui de l’ancien député-maire de Grand-Bassam, Jean-Michel Moulod, est là pour rappeler la nécessité de ne rien négliger. Il est mort noyé, le 15 octobre 2011 après que la pirogue à bord de laquelle il avait embarqué pour se rendre à Ebrah a chaviré. L’embarcation de fortune ne disposait pas d’un minimum de mesures de sécurité.
Pis, dans le cas du présent drame, les consignes d’usage en cas de panique ne semblent pas avoir été enseignées aux six disparus. Ce qui explique que ces passagers de la vedette, pas habitués aux caprices de l’eau, se sont regroupés en un endroit. Ce qui a eu pour conséquence de déséquilibrer l’embarcation. Le drame survenu, hier, n’est pas sans rappeler celui du bus 19 de la Société des transports abidjanais (Sotra) qui a plongé dans la lagune, le 5 août 2011. 52 personnes avaient péri dans cette tragédie.
MD
Hier, jeudi, à la base annexe de la Marine ivoirienne, au Plateau, c’est la consternation. C’est non loin du quai de ce camp, à environ 100 mètres, que le drame s’est produit. Une vedette en pleine patrouille a chaviré. Six des 15 membres de l’équipage sont introuvables. Il est 9 h 30. Toute la hiérarchie militaire est sur place. Le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense aussi.
Les militaires attroupés par petits groupes ici et là ont le visage tourné vers la lagune qui borde cette base des soldats de l’eau, la mine grave. Le courant d’eau est encore perceptible. «Nous étions de retour de patrouille quand le courant d’eau s’est amplifié, c’était plus fort que ce que vous voyez. Il était environ minuit 45. Et certains membres de notre équipage ont paniqué. En particulier les policiers et les gendarmes qui étaient parmi nous. Dans cette panique, ils sont allés s’attrouper dans un seul endroit de la vedette et elle s’est déséquilibrée et a commencé à prendre l’eau. L’appel du capitaine à garder le sang froid n’a pu donner confiance à ces éléments. Le courant d’eau aidant, la vedette a chaviré», raconte l’un des rescapés, un marin. «La réaction de secours a été prompte car, dès que nous avons constaté le danger, nous sommes intervenus et nous avons réussi à sauver 9 d’entre eux. Ceux-là avaient réussi à s’agripper à la barque. Les autres n’ont pu être retrouvés», regrette un officier marin qui précise qu’il était à bord d’une deuxième vedette. Ainsi, deux marins, le capitaine de frégate Sékongo Doulaye, le chef des opérations, le quartier-maître de 2ème classe Soro Sibiri sont portés disparus avec un policier et trois gendarmes. «Dès 1 heure du matin, le chef d’état-major général des Frci était sur place avec tous les chefs des grands commandements. Depuis lors, les recherches des disparus se poursuivent. Un contingent mixte d’éléments de la force Licorne, de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), des sapeurs-pompiers et de la gendarmerie nationale est à pied d’œuvre pour retrouver les disparus», a indiqué le maître principal Kabé Clotaire, membre de la cellule de communication de la Marine nationale. Pour sa part, Paul Koffi Koffi s’est entretenu à huis clos avec les chefs des grands commandements avant d’appeler les militaires à garder leur calme et à continuer à mener leurs missions avec courage. Il a annoncé qu’un point sera fait sur la situation au président de la République, Alassane Ouattara. Si on ne parle pas encore de décès, les chances de retrouver ces soldats disparus, vivants, semblent bien minces puisque jusqu’à 13 heures, ces recherches n’avaient donné aucun résultat.
Il y avait certes les conditions atmosphériques qui ont joué un grand rôle dans le chavirement de la navette. Mais, selon des sources dignes de fois, c’est une défaillance technique de l’embarcation qui a tout précipité. Sans que notre source ne soit à mesure de nous dire précisément de quelle défaillance technique il s’agit, elle a été formelle sur le fait que la vedette ne présentait pas de garantie de navigabilité. La défaillance était-elle sue ou c’est une fois sur le plan d’eau lagunaire que le pilote s’en est rendu compte ? Seule l’enquête pourra sans doute apporter des réponses à ces interrogations. Ajouté à la défaillance, le surnombre des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), de la gendarmerie et de la police, ne pouvait que conduire à l’irréparable. Et, c’est ce qui est arrivé. Dès les premières heures de la journée, une folle rumeur a commencé à parcourir la ville. Elle faisait état de la disparition du général Firmin Détho Létho, le chef d’état-major général adjoint des Frci. En réalité, il n’en était rien. Firmin Détho Létho se porte bien. C’est que le patron en second de l’armée ivoirienne, avait pris place à bord d’une des trois embarcations qui devaient patrouiller sur la lagune, à la recherche d’assaillants. La vedette qui transportait l’ancien commandant des forces terrestres et plusieurs autres hauts gradés, est arrivée à bon port. C’est la troisième embarcation qui transportait, pour l’essentiel, des gardes des hauts gradés qui a chaviré.
Ces précautions négligées
Encore un autre drame qu’on aurait pu éviter. Les six soldats appartenant aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), à la gendarmerie et à la police nationale s’en seraient sortis indemnes, s’ils avaient enfilé des gilets de sauvetage. Manifestement, ils n’en portaient pas. Ce qui s’apparente à une négligence de la part des responsables de la Marine nationale. Car quoiqu’ils soient militaires, gendarmes ou policiers, les disparus ne possèdent pas les mêmes aptitudes sur l’eau que les marins. Un minimum de précautions pour eux s’imposait donc. Surtout qu’en la matière, un récent drame, notamment celui de l’ancien député-maire de Grand-Bassam, Jean-Michel Moulod, est là pour rappeler la nécessité de ne rien négliger. Il est mort noyé, le 15 octobre 2011 après que la pirogue à bord de laquelle il avait embarqué pour se rendre à Ebrah a chaviré. L’embarcation de fortune ne disposait pas d’un minimum de mesures de sécurité.
Pis, dans le cas du présent drame, les consignes d’usage en cas de panique ne semblent pas avoir été enseignées aux six disparus. Ce qui explique que ces passagers de la vedette, pas habitués aux caprices de l’eau, se sont regroupés en un endroit. Ce qui a eu pour conséquence de déséquilibrer l’embarcation. Le drame survenu, hier, n’est pas sans rappeler celui du bus 19 de la Société des transports abidjanais (Sotra) qui a plongé dans la lagune, le 5 août 2011. 52 personnes avaient péri dans cette tragédie.
MD