Une délégation du Mouvement des étudiants de France (Mét) séjourne en Côte d’Ivoire à l’invitation du conseiller technique du président de la République chargé de la jeunesse et des sports, Touré Mamadou, et ce dans le cadre des festivités de la rentrée universitaire. Interrogé par téléphone mardi, Antoine Diers montre sa foi dans le changement au sein des universités ivoiriennes.
Quel est le sentiment qui vous anime après avoir passé quelques jours en Côte d’Ivoire ?
Lorsque nous sommes arrivés sur le campus de Cocody, nous avons constaté qu’il est très grand et beau. Nous sommes allés à Yopougon. En ce moment, nous sommes en partance pour Bouaké. La route est peu praticable. Nous avons vu les travaux de la nouvelle autoroute. Nous sommes très heureux d’être là.
Que retenez-vous de la cérémonie d’inauguration de l’université?
Nous avons assisté à une cérémonie pleine de couleurs avec la présence des chefs traditionnels et des étudiants en joie. Nous avons également assisté à la conférence inaugurale du président de la République, Alassane Ouattara. L’un des enjeux du départ nouveau, c’est le changement de comportements chez les étudiants. Vous avez eu plusieurs échanges avec eux.
Croyez-vous que ce changement puisse s’opérer ?
C’est précisément pour cette raison que nous sommes venus en Côte d’Ivoire. Nous avons rencontré Touré Mamadou à Paris (conseiller du chef de l’Etat chargé de la jeunesse, ndlr) qui nous a demandé de venir expliquer aux étudiants ivoiriens le fonctionnement des associations estudiantines. Le jeudi dernier, on a présenté aux étudiants ivoiriens, le système académique français.
Comment fonctionnent les associations d’étudiants en France ?
On a profité de ce séminaire pour expliquer qu’en France, les partis politiques sont interdits de présence dans les universités. La loi interdit toute propagande politique dans les universités. Il n’existe pas de syndicats, mais des associations. Il est interdit aux associations d’avoir des activités lucratives.
Dans la pratique, tous ces interdits sont-ils respectés?
En France, il y a aussi des partis politiques qui essaient de manipuler la jeunesse. Mais dès qu’une association est trop proche des politiques, les étudiants la rejettent. Pour être une association crédible, il faut avoir une vraie indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques.
Toutefois, les étudiants peuvent partager les idées d’un gouvernement ou pas. Mais l’erreur qu’il ne faut pas faire c’est d’accepter une réforme parce qu’on est proche du pouvoir.
En Côte d’Ivoire, la crise sociopolitique a profondément touché la société ivoirienne à plusieurs niveaux. Pensez-vous que le changement attendu des étudiants puisse se faire aussi facilement ?
Oui j’y crois pour avoir échangé avec certains étudiants. Ils ont exprimé cette envie de changement. Nous avons rencontré Augustin Mian de la Fesci. Nous avons aussi rencontré des anciens responsables de syndicats qui ont rejeté ce passé en bloc. C’est une nouvelle université, c’est vraiment un départ nouveau.
La réouverture de l’université s’accompagne de l’extension de la réforme Licence-master-doctorat (Lmd). Comment les étudiants français ont-ils pu s’adapter à cette réforme ?
Nous avons eu beaucoup de difficultés. Le système a été instauré en 2006 en France. A l’époque, une petite partie des étudiants a manifesté contre cette réforme. Mais aujourd’hui, on se rend compte que le système Lmd a permis aux étudiants de mieux comprendre leur parcours universitaire. Le Lmd a favorisé la mobilité internationale des étudiants et a rendu plus visible les formations auprès des employeurs à l’étran ger. Les étudiants français peuvent désormais vendre leurs diplômes dans d’autres pays. Je sais qu’au début, les étudiants ivoiriens trouveront ce système un peu difficile mais cette réforme va permettre la professionnalisation des filières qui va réduire le taux de chômage des diplômés. Ce sont des diplômes qui seront plus proches du marché de l’emploi.
Quelles sont les difficultés qu’il a fallu surmonter à l’introduction du Lmd en France?
Il y a beaucoup de difficultés au niveau de la transition entre l’ancien système et le nouveau. L’étudiant devait passer trois ans à l’université pour un diplôme au lieu de deux ans. Peut-être qu’en Côte d’Ivoire, il faut profiter du départ nouveau pour instaurer une nouvelle réforme
académique.
Interview réalisée par Cissé Sindou
Quel est le sentiment qui vous anime après avoir passé quelques jours en Côte d’Ivoire ?
Lorsque nous sommes arrivés sur le campus de Cocody, nous avons constaté qu’il est très grand et beau. Nous sommes allés à Yopougon. En ce moment, nous sommes en partance pour Bouaké. La route est peu praticable. Nous avons vu les travaux de la nouvelle autoroute. Nous sommes très heureux d’être là.
Que retenez-vous de la cérémonie d’inauguration de l’université?
Nous avons assisté à une cérémonie pleine de couleurs avec la présence des chefs traditionnels et des étudiants en joie. Nous avons également assisté à la conférence inaugurale du président de la République, Alassane Ouattara. L’un des enjeux du départ nouveau, c’est le changement de comportements chez les étudiants. Vous avez eu plusieurs échanges avec eux.
Croyez-vous que ce changement puisse s’opérer ?
C’est précisément pour cette raison que nous sommes venus en Côte d’Ivoire. Nous avons rencontré Touré Mamadou à Paris (conseiller du chef de l’Etat chargé de la jeunesse, ndlr) qui nous a demandé de venir expliquer aux étudiants ivoiriens le fonctionnement des associations estudiantines. Le jeudi dernier, on a présenté aux étudiants ivoiriens, le système académique français.
Comment fonctionnent les associations d’étudiants en France ?
On a profité de ce séminaire pour expliquer qu’en France, les partis politiques sont interdits de présence dans les universités. La loi interdit toute propagande politique dans les universités. Il n’existe pas de syndicats, mais des associations. Il est interdit aux associations d’avoir des activités lucratives.
Dans la pratique, tous ces interdits sont-ils respectés?
En France, il y a aussi des partis politiques qui essaient de manipuler la jeunesse. Mais dès qu’une association est trop proche des politiques, les étudiants la rejettent. Pour être une association crédible, il faut avoir une vraie indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques.
Toutefois, les étudiants peuvent partager les idées d’un gouvernement ou pas. Mais l’erreur qu’il ne faut pas faire c’est d’accepter une réforme parce qu’on est proche du pouvoir.
En Côte d’Ivoire, la crise sociopolitique a profondément touché la société ivoirienne à plusieurs niveaux. Pensez-vous que le changement attendu des étudiants puisse se faire aussi facilement ?
Oui j’y crois pour avoir échangé avec certains étudiants. Ils ont exprimé cette envie de changement. Nous avons rencontré Augustin Mian de la Fesci. Nous avons aussi rencontré des anciens responsables de syndicats qui ont rejeté ce passé en bloc. C’est une nouvelle université, c’est vraiment un départ nouveau.
La réouverture de l’université s’accompagne de l’extension de la réforme Licence-master-doctorat (Lmd). Comment les étudiants français ont-ils pu s’adapter à cette réforme ?
Nous avons eu beaucoup de difficultés. Le système a été instauré en 2006 en France. A l’époque, une petite partie des étudiants a manifesté contre cette réforme. Mais aujourd’hui, on se rend compte que le système Lmd a permis aux étudiants de mieux comprendre leur parcours universitaire. Le Lmd a favorisé la mobilité internationale des étudiants et a rendu plus visible les formations auprès des employeurs à l’étran ger. Les étudiants français peuvent désormais vendre leurs diplômes dans d’autres pays. Je sais qu’au début, les étudiants ivoiriens trouveront ce système un peu difficile mais cette réforme va permettre la professionnalisation des filières qui va réduire le taux de chômage des diplômés. Ce sont des diplômes qui seront plus proches du marché de l’emploi.
Quelles sont les difficultés qu’il a fallu surmonter à l’introduction du Lmd en France?
Il y a beaucoup de difficultés au niveau de la transition entre l’ancien système et le nouveau. L’étudiant devait passer trois ans à l’université pour un diplôme au lieu de deux ans. Peut-être qu’en Côte d’Ivoire, il faut profiter du départ nouveau pour instaurer une nouvelle réforme
académique.
Interview réalisée par Cissé Sindou