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Société Publié le mardi 11 septembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Chefferie d’Abia-Koumassi / Suspendue du pouvoir : La génération ‘‘Dougbo’’ veut utiliser la manière forte

Abia-Koumassi, un village Ebrié (Atchan) situé à Biétry est secoué depuis 2011 dans sa chefferie. La génération ‘’Dougbo’’ qui gérait les affaires a été suspendue et un vent de malaise profond souffle dans le village. Les accusations de malversations pleuvent de partout et chaque camp s’en défend.

Suspendue de la gestion de leur village d’Abia-Koumassi, le dimanche 11 mars 2012 par Asso Lambert, doyen de la génération ‘’Gnando’’, les ‘’Dougbo’’ demandent qu’ils soient, maintenant, réhabilités dans leurs droits régaliens. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Tout part du 11 octobre 2011 quand la génération ‘’Dougbo’’ au pouvoir pour quinze ans décide en assemblée publique de suspendre le chef du village Aké Nimba Jean-Baptiste, disent-ils, pour gestion calamiteuse doublée de détournement de fonds portant sur 130 millions en 2009. Selon Djiro Yves Maurice, Adjoint au chef, le chef Aké Jean-Baptiste a encaissé la somme de 130 millions de FCFA du Bndet (Bureau national et d’études et développement) suite à la vente d’un terrain villageois dont il a versé 10% de commission aux différents démarcheurs, soit 13 millions de nos francs. Des délégations sont envoyées dans les villages Atchan, voisins pour informer de la nouvelle qui est tombée chez les ‘’Dougbo’’ d’Abia-Koumassi. Pendant ce temps de crise, Djiro Yves et ses camarades de la génération (Dougbo) gèrent tranquillement les affaires courantes jusqu’à la date du 11 mars 2012 quand le doyen Asso Lambert de la génération ‘’Gnando’’ (vieux de plus de 64 ans) est venu les suspendre et remettre le pouvoir au chef déchu, Aké. Depuis ce temps, les Dougbo (les moins de 60ans) ne sont plus au pouvoir à Abia-Koumassi bien que le chef du village Aké Nimba Jean-Baptiste soit de leur génération. Donc, Djiro et ses camarades demandent des médiations des chefs des villages d’Anoumambo, Abouabou, Adjamé, Attécoubé, Locodjoro et Petit-Bassam pour que toute la génération ‘’Dougbo’’ soit réhabilitée dans ses droits régaliens conformément à la coutume. Le 13 juin 2012 à la demande du doyen Asso, tout le bureau de la génération ‘’Dougbo’’, le chef du village Aké Jean-Baptiste et lui-même se retrouvent pour sceller la réconciliation parce que l’atmosphère était délétère. Selon M. Djiro, il était question que le pouvoir soit retransmis aux ‘’Dougbo’’ dans un délai de quinze jours à compter du 13 juin, mais rien n’y fit.

Réhabilité, le chef se défend et accuse…

En revanche, le chef Aké exerce pleinement son pouvoir dans le village sous le regard bienveillant du doyen Asso qui semble revenir aux affaires. Face aux accusations portées contre le chef Aké, celui-ci se défend en déclarant qu’il n’a pas vendu de terrain mais c’est une compensation de désintéressement par rapport à un terrain de 10 hectares situé à Moussakro sur la route de l’aéroport non loin de la bâche bleue qui leur a été versée. «Ce montant global à verser au village est effectivement de 130 millions de FCfa. Mais, c’est 30 millions qui ont été versés par le biais du BNETD et nous avons payé 13 millions de commission. Nous attendions les 100 autres millions quand j’ai été suspendu par mes camarades de génération, ils m’avaient contraint, au préalable, à leur envoyer les 17 millions pour un partage. Ce qui a été fait et j’ai reçu la somme de 350.000 F», a expliqué Aké Nimba Jean-Baptiste en présence de sa notabilité et de la présidente des femmes. Il a, ensuite, ajouté qu’il aurait souhaité que cet argent serve au financement de projet de développement du village ou à aider les jeunes du village à leur insertion professionnelle. Pour lui, l’attitude de ses camarades de génération n’est pas fortuite. «Il y a un opérateur qui veut draguer le bord lagunaire pour y construire un complexe hôtelier. Celui-ci était venu faire un don de 8 millions de FCFA au village le 31 décembre 2011 à condition que je signe un document intitulé’’ Accord de règlement entre les soussignés: communauté villageoise et la société Barito ‘’. Mais, j’ai refusé de signer et l’avocat qui était venu avec l’argent est reparti avec la manne. Je sais que cette affaire doit être le nœud du problème entre ma génération (Dougbo) et moi» a-t-il révélé. Le chef du village, Aké Jean-Baptiste a chargé Djiro d’avoir touché 1,4 million de FCFA de loyer du Club Saint- Michel pour les mois de mars, avril, mai et juin soit le 350.000 FCFA par mois. Comme si cela ne suffisait pas, le chef accuse Djiro d’avoir falsifié son cachet pour extorquer des fonds aux honnêtes citoyens. C’est pourquoi, déclare-t-il, des personnes lui ont demandé de porter plainte contre Djiro et son clan. Quant à Néssémon Botty Rebecca, présidente des femmes du village, elle affirme que Djiro et ses camarades se sont mal comportés à tel point qu’ils n’avaient aucun respect pour les mamans qu’elles sont. C’est pour cette raison qu’au nom des femmes, elle dit s’opposer au retour des ‘’Dougbo’’ aux affaires.

Patrimoines du village

Les ateliers centraux de la Sotra, le camp commando, l’Oser, le 43è Bima, la Cie, la presqu’île dite ‘’ tête de chien’’ de 205 Ha sont les propriétés du village d’Abia-Koumassi, nous a révélé le chef Aké Jean-Baptiste qui demande à ses camardes de génération de mettre balle à terre pour le développement du village. Quant à Djiro porte-parole des ‘’ Dougbo’’, cette affaire, dit-il, va finir devant le préfet du District autonome d’Abidjan.
M.Ouattara
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