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Politique Publié le mardi 11 septembre 2012 | AFP

Côte d`Ivoire: le parquet ouvre une enquête sur la mort du général Gueï en 2002 (procureur)

© AFP Par Prisca
Tribunal militaire : Ange Kessy anime un point de presse avant l`ouverture des procès liés aux crimes commis pendant la crise post-électorale.
Vendredi 07 septembre 2012. Abidjan. Le tribunal militaire annonce l`ouverture de nouveaux procès de militaires impliqués dans des crimes commis pendant la crise post-électorale, procès qui debuterons le 18 septembre prochain.
ABIDJAN - Le parquet militaire d`Abidjan a ouvert mardi une enquête sur la mort du général Robert Gueï, ex-chef de la junte tué dans
des circonstances troubles le 19 septembre 2002, jour du déclenchement de la rébellion contre l`ex-président Laurent Gbagbo, a-t-on appris auprès de la justice.

L`ouverture de cette enquête, à la suite d`une plainte de la famille et des ayants-droit du général Gueï, permet d`éviter la prescription décennale, qui devait intervenir la semaine prochaine, a précisé le procureur militaire Ange Kessi.

"J`ai commencé les auditions ce matin", a déclaré Ange Kessi à l`AFP.

Cette annonce a été saluée par le parti fondé par le général Gueï, l`Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d`Ivoire (UDPCI).

"C`est une joie immense qui nous anime à l`annonce de cette nouvelle. Nous souhaitons que l`enquête aboutisse pour connaître les mains obscures qui ont commandité cet assassinat", a expliqué à l`AFP Jean Blé Guirao, secrétaire général adjoint du parti.

L`ancien président Laurent Gbagbo avait promis l`ouverture d`une enquête sur la mort du général Gueï, à la suite d`une plainte déposée par l`UDPCI, sans résultat.

Surnommé "le père Noël en treillis", Robert Gueï a dirigé la junte
militaire installée en Côte d`Ivoire après le coup d`Etat du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d`octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu`il tentait de s`y maintenir.

Le général Gueï, âgé de 61 ans, avait été assassiné, ainsi que son épouse, le 19 septembre 2002, jour du coup d`Etat manqué contre Laurent Gbagbo, qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l`ouest du pays par la rebellion des Forces nouvelles.

Robert Gueï avait été accusé par le pouvoir de Laurent Gbagbo d`être derrière ces troubles. Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé.

Selon une source proche du dossier, le commandant Anselme Séka Yapo, dit "Séka Séka", ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, épouse de l`ex-chef d`Etat, serait considéré comme le suspect numéro un.

Arrêté le 15 octobre 2011 et détenu depuis cette date, Anselme Séka a déjà été interrogé par la justice ivoirienne dans le cadre de l`enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, survenue en 2004 à Abidjan.

Il faisait partie des figures du régime de Laurent Gbagbo visées depuis décembre 2010 par des sanctions de l`Union européenne. Il a également été accusé d`être lié aux "escadrons de la mort", des groupes accusés d`exécutions extrajudiciaires.

Soupçonné par la Cour pénale internationale d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité commis lors des violences liées à la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye.

Simone Gbagbo est incarcérée à Odienné (nord) depuis avril 2011.
Le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane
Ouattara, actuel président, avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.
ck/thm/de
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