Festi-Rois 2012 / Mamadou Ben Chérif Diabaté, représentant du ministre malien de la Culture : ‘’Le Mali souffre parce que les politiques n’ont pas laissé les griots et les autorités traditionnelles jouer leur rôle’’

Pour cette deuxième journée, le Festival international de la route des reines et des rois (Festi-Rois) a séjourné dans le royaume Essouman, dans la sous préfecture d’Assinie Mafia. Recevant ses pairs venus de la Côte d’Ivoire et d’Afrique, sa Majesté Nanan Nobou Anon, roi intérimaire dudit royaume, s’est réjoui de la présence d’illustres personnalités. Le directeur du Festi-Rois, Amoa Urbain, a confié que c’est par le biais de la culture que les peuples africains pourront se rapiécer. «Que les politiques africains aient pitié de leurs peuples pour que lorsque le débat sociopolitique se trouve coincé, il faut recourir à la diplomatie coutumière. Nous sommes convaincus que c’est par la culture. Les chefs traditionnels ont besoin d’être revalorisés», a précisé le professeur Amoa Urbain. Me Pacéré Titinga Frédéric, conseiller privé de sa Majesté le Moro Naaba, empereur suprême des Mossi du Burkina Faso, a traduit au nom de son mandat toute sa considération au peuple ivoirien et a formulé «les modestes prières pour la paix éternelle pour la Côte d’Ivoire». Mamadou Ben Chérif Diabaté, président du réseau des communicateurs traditionnels pour le développement en Afrique de l’Ouest a indiqué que la chefferie traditionnelle est associée à un très faible niveau dans les débats pour le règlement du conflit malien. «La diplomatie coutumière souffre au Mali parce que les politiques n’ont pas laissé les griots et les autorités traditionnelles jouer leur rôle. On a savamment amputé la chefferie traditionnelle de son rôle de consultation», a révélé Mamadou Ben Chérif Diabaté, par ailleurs représentant du ministre malien de la Culture. «Nous demandons aux frères ivoiriens de se réconcilier pour construire l’Afrique», a plaidé le professeur Amuzu Dominique, Vice-recteur de l’Université de Winneba au Ghana. Le professeur Bébou Djanzou, fils du royaume Essouman a présenté l’historique du village. Décédé en 1999, Sa Majesté Nanan Fian Moossou IV n’a pas encore connu de successeur. L’intérim à la tête du royaume Essouman est assuré par Nanan Nobou Anon, propriétaire terrien.
P. Krou, envoyé spécial