«Quand le feu prend la case de ton voisin, aide-le à l’éteindre avant qu’il ne gagne la tienne». Les ambassadeurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) comprennent bien le sens de ce proverbe. Ils sont venus aider la Côte d’Ivoire, pays voisin, à faire en sorte que le feu ne le consume pas (à nouveau). Ils ont fait des propositions dans ce sens au président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, hier, deuxième jour de ses rencontres pour la relance du dialogue. «Le président de la Cdvr nous a fait l’honneur d’appeler les ambassadeurs de la Cedeao et de la Mauritanie pour s’entretenir avec nous, toujours dans le cadre de la réconciliation. Vous savez, la Côte d’Ivoire a connu une crise postélectorale qui est très grave», a confié Justin Koutaba, ambassadeur extraordinaire plénipotentiaire du Burkina Faso au nom des diplomates. « Il y a eu des moments de grande accalmie et ces derniers temps, cette accalmie a été perdue. Il s’agit pour le président du Comité exécutif de la Cdvr de relancer le dialogue, de rechercher à réconcilier les Ivoiriens entre eux-mêmes, mais aussi de réconcilier les Ivoiriens avec la communauté de la Cedeao», a ajouté le Burkinabé. Il a indiqué que Konan Banny leur a fait «l’honneur d’écouter nos avis, nos opinions et aussi de recevoir des suggestions qui pourraient faire avancer toutes les activités». Une façon, a-t-il relevé, d’impliquer davantage la communauté internationale dans le processus. «Il (Charles Konan Banny, ndlr) a été très réceptif à ces suggestions vu la qualité des échanges et de l’appréciation qui en a été faite», s’est-il réjoui. Le président de la Cdvr a également reçu l’Union des ressortissants des Etats-membres de la Cedeao (Uremc). Le coordinateur régional et porte-parole de l’Uremc a confié qu’ils ont fait des propositions notamment sur le foncier rural, la libre circulation des personnes et la sécurité. La Cdvr a également reçu le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) et l’Union des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci). «Il nous a donné des conseils pour que nous puissions aider la Commission à mener à bien sa mission», a indiqué Amédée Assi, le président du Gepci en présence de Traoré Moussa dit MT, le premier responsable de l’Unjci. Il a ajouté que leur hôte «a demandé que la presse soit beaucoup plus responsable, beaucoup plus proche de la Commission pour apporter l’information qu’il faut aux Ivoiriens afin qu’ils comprennent que nous devons, aujourd’hui, taire nos querelles. Notre pays est malade. Il faut, qu’ensemble, nous puissions le guérir. Pour cela, l’union et la fraternité doivent pouvoir nous guider».
BKI
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