Ce que perdent les entreprises de presse, les distributeurs et les imprimeurs
L’ensemble des journaux proches de l’opposition ivoirienne ont écopé d’une suspension de six jours à compter du mercredi 12 septembre 2012, le jour même de la prise de la décision du Cnp. Une décision aux conséquences lourdes dont les premières sont d’ordre économique et financier. Entreprises de presse, imprimeurs, distributeurs et autres petits détaillants seront privés, une semaine durant, d’un gain non négligeable au regard de la part de marché des organes suspendus.
Les derniers chiffres de vente des journaux tels que publiés par le Conseil national de la presse (Cnp) sont éloquents. Le Temps, Notre Voie, Aujourd’hui, Le Nouveau Courrier, LG Infos, le Quotidien d’Abidjan représentent une importante part du marché de la presse locale. A titre d’illustration, les derniers chiffres publiés par le Cnp donnent les statistiques suivantes pour trois mois : Le Temps - 1.179.227 exemplaires livrés pour 816.616 vendus. C’est le premier de la classe dans la presse dite pro-Gbagbo. Ce quotidien est tiré avant sa suspension mercredi à environ 20.000 exemplaires, selon ses promoteurs. Le Nouveau Courrier oscille entre 8 et 10 mille exemplaires imprimés par jour. Idem pour LG Infos qui, selon les mêmes statistiques du Cnp, était à 52,73 % de ventes. Dans l’ensemble, les premières estimations dressées par certains responsables des six organes de presse plus l’Alternative donnent un manque à gagner de 150 millions de FCFA pour les intervenants de la chaîne de fabrication des journaux (imprimeurs, fournisseurs d’intrants…). Le président du JV11, le collectif qui rassemble les dirigeants des journaux suspendus, César Etou, préfère parler de perte morale et de pertes financières énormes sans s’aventurer dans des chiffres. Mais pour la plupart, ces organes sont imprimés par Sud Actions Média. Ce sont le Nouveau Courrier, Le Temps, LG Infos et le Quotidien d’Abidjan. A Sud Actions Média, l’impression de 10 mille exemplaires tourne autour de 650 mille FCFA par jour. Un petit calcul sur la base d’une moyenne de 10 mille exemplaires par organe donne 2,6 millions de FCFA par jour. Chez Edipresse qui détient le monopole de la distribution sur l’ensemble du territoire, on n’ose pas avancer des chiffres. ‘’Ça ne nous arrange pas. Nous vivons de la vente des journaux. Quand certains journaux ne paraissent pas, nos chiffres baissent énormément. Ce n’est pas bon pour nous. Je souhaite que les concernés aillent plaider auprès du Cnp pour qu’il revienne sur sa décision’’, a commenté un gestionnaire de stocks à Edipresse.
A cette liste des gros bonnets qui se trouvent ainsi lésés par la décision du Cnp, il faut ajouter les petits détaillants aux grands carrefours de la ville d’Abidjan et dans les kiosques à journaux à travers le pays. Nul doute que leurs revenus vont s’amenuiser alors qu’ils ne gagnaient déjà pas grand’chose. La vente d’un journal rapporte 20 FCFA à ceux-ci tous titres confondus hormis les journaux people.
Chez les travailleurs même de ces organes, cette situation de chômage occasionnel crée de nombreux désagréments. La loi de 2004 les protège certes dans une situation pareille mais pour être réaliste, pendant combien de jours peuvent tenir ces entreprises si elles accumulent les pertes ? Peuvent-elles vraiment respecter l’article 71 de la loi 2004-643 qui stipule que la suspension d’un journal est sans effets sur les contrats de travail qui lient l’entreprise de presse, laquelle est tenue d’honorer toutes les obligations contractuelles ou légales qui en résultent ? A long terme, cela peut paraître irréalisable.
S.Débailly
L’ensemble des journaux proches de l’opposition ivoirienne ont écopé d’une suspension de six jours à compter du mercredi 12 septembre 2012, le jour même de la prise de la décision du Cnp. Une décision aux conséquences lourdes dont les premières sont d’ordre économique et financier. Entreprises de presse, imprimeurs, distributeurs et autres petits détaillants seront privés, une semaine durant, d’un gain non négligeable au regard de la part de marché des organes suspendus.
Les derniers chiffres de vente des journaux tels que publiés par le Conseil national de la presse (Cnp) sont éloquents. Le Temps, Notre Voie, Aujourd’hui, Le Nouveau Courrier, LG Infos, le Quotidien d’Abidjan représentent une importante part du marché de la presse locale. A titre d’illustration, les derniers chiffres publiés par le Cnp donnent les statistiques suivantes pour trois mois : Le Temps - 1.179.227 exemplaires livrés pour 816.616 vendus. C’est le premier de la classe dans la presse dite pro-Gbagbo. Ce quotidien est tiré avant sa suspension mercredi à environ 20.000 exemplaires, selon ses promoteurs. Le Nouveau Courrier oscille entre 8 et 10 mille exemplaires imprimés par jour. Idem pour LG Infos qui, selon les mêmes statistiques du Cnp, était à 52,73 % de ventes. Dans l’ensemble, les premières estimations dressées par certains responsables des six organes de presse plus l’Alternative donnent un manque à gagner de 150 millions de FCFA pour les intervenants de la chaîne de fabrication des journaux (imprimeurs, fournisseurs d’intrants…). Le président du JV11, le collectif qui rassemble les dirigeants des journaux suspendus, César Etou, préfère parler de perte morale et de pertes financières énormes sans s’aventurer dans des chiffres. Mais pour la plupart, ces organes sont imprimés par Sud Actions Média. Ce sont le Nouveau Courrier, Le Temps, LG Infos et le Quotidien d’Abidjan. A Sud Actions Média, l’impression de 10 mille exemplaires tourne autour de 650 mille FCFA par jour. Un petit calcul sur la base d’une moyenne de 10 mille exemplaires par organe donne 2,6 millions de FCFA par jour. Chez Edipresse qui détient le monopole de la distribution sur l’ensemble du territoire, on n’ose pas avancer des chiffres. ‘’Ça ne nous arrange pas. Nous vivons de la vente des journaux. Quand certains journaux ne paraissent pas, nos chiffres baissent énormément. Ce n’est pas bon pour nous. Je souhaite que les concernés aillent plaider auprès du Cnp pour qu’il revienne sur sa décision’’, a commenté un gestionnaire de stocks à Edipresse.
A cette liste des gros bonnets qui se trouvent ainsi lésés par la décision du Cnp, il faut ajouter les petits détaillants aux grands carrefours de la ville d’Abidjan et dans les kiosques à journaux à travers le pays. Nul doute que leurs revenus vont s’amenuiser alors qu’ils ne gagnaient déjà pas grand’chose. La vente d’un journal rapporte 20 FCFA à ceux-ci tous titres confondus hormis les journaux people.
Chez les travailleurs même de ces organes, cette situation de chômage occasionnel crée de nombreux désagréments. La loi de 2004 les protège certes dans une situation pareille mais pour être réaliste, pendant combien de jours peuvent tenir ces entreprises si elles accumulent les pertes ? Peuvent-elles vraiment respecter l’article 71 de la loi 2004-643 qui stipule que la suspension d’un journal est sans effets sur les contrats de travail qui lient l’entreprise de presse, laquelle est tenue d’honorer toutes les obligations contractuelles ou légales qui en résultent ? A long terme, cela peut paraître irréalisable.
S.Débailly