Mamadou Koulibaly, le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) a été reçu, hier, en fin de matinée, par le président de la Commission dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). L’audience a eu lieu à la Riviera-Golf au cabinet privé de M. Banny. A la sortie de l’entretien, qui a fait 1h 45 mn, le leader de Lider s’est confié à la presse.
Vous venez d'avoir une rencontre avec le président de la CDVR, de quoi a-t-il été question ?
Koulibaly Mamadou : Je voulais d'abord corriger quelque chose qui s'est passé la semaine dernière. J'ai vu une réaction dans la presse disant que Lider avait boycotté une rencontre avec la Cdvr. Ce n'était pas vrai du tout. On n'avait pas rendez-vous ce jour là. Et les journalistes devaient être mal informés. Nous sommes venus à l'invitation de la CDVR pour, quatre mois après, faire le point. La CDVR nous a informés de l'évolution de son travail. Et nous lui avons posé des questions sur les raisons des difficultés et ce que, en tant que parti politique, nous pouvions faire pour aider à lever ces difficultés. Il semble, après les échanges, qu'aujourd'hui, la CDVR manque de moyens, manque d'argent pour faire avancer le processus de réconciliation. Son président nous avait expliqué qu'ils avaient pris quelques retards, mais qu'ils tenaient à respecter leurs engagements et à déposer le rapport final aux dates indiquées. Mais pour cela, il faut de l'argent. Il faut que l'Etat de Côte d'Ivoire, la communauté internationale, enfin tous ceux qui pensent que la réconciliation est une chose importante mettent la main à la poche. Pour le reste, nous lui avons suggéré de faire redémarrer - de notre point de vue la première étape de toute cette réconciliation-, les discussions entre les hommes politique. Les hommes politiques et les femmes qui font de la politique dans notre pays ne se parlent pas. Ils s'ignorent royalement. Ils vivent dans la méfiance, dans l'injure, dans l’anathème. Peut-être que si eux ne sont pas capables de s'asseoir et de se parler, nous pensons que, conformément à la mission qui a été confiée à la CDVR en son article 5, ils peuvent créer un cadre pour recevoir tous les partis politiques et qu'on se parle. Si les hommes politiques se parlent, ils ne mettront plus leurs injures dans la bouche des journalistes et peut-être qu'ils pourront se regarder droit dans les yeux et se dire ce qui ne va pas et puis sortir la Côte d'Ivoire de cette léthargie. Parce que, si nous, hommes politique, ne sommes pas victimes, il y a de nombreux jeunes en ville qui n'ont pas d'emploi, qui sont au chômage, de nombreuses familles qui ont du mal à se nourrir. Et c'est de notre responsabilité d'offrir cette réconciliation, pas pour nous, mais pour ceux qui nous ont fait confiance.
Il y a le FPI qui dit que pour se parler, il faut que leurs dirigeants, et l'ancien Président soient libérés, le RDR dit que pour se parler, il faut que le FPI reconnaisse la légitimité et la légalité du pouvoir en place. Entre les deux positions, quelle est la solution ?
K.M : Lider n'a aucun commentaire. On constate simplement que la crise postélectorale n'est pas terminée.
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Vous venez d'avoir une rencontre avec le président de la CDVR, de quoi a-t-il été question ?
Koulibaly Mamadou : Je voulais d'abord corriger quelque chose qui s'est passé la semaine dernière. J'ai vu une réaction dans la presse disant que Lider avait boycotté une rencontre avec la Cdvr. Ce n'était pas vrai du tout. On n'avait pas rendez-vous ce jour là. Et les journalistes devaient être mal informés. Nous sommes venus à l'invitation de la CDVR pour, quatre mois après, faire le point. La CDVR nous a informés de l'évolution de son travail. Et nous lui avons posé des questions sur les raisons des difficultés et ce que, en tant que parti politique, nous pouvions faire pour aider à lever ces difficultés. Il semble, après les échanges, qu'aujourd'hui, la CDVR manque de moyens, manque d'argent pour faire avancer le processus de réconciliation. Son président nous avait expliqué qu'ils avaient pris quelques retards, mais qu'ils tenaient à respecter leurs engagements et à déposer le rapport final aux dates indiquées. Mais pour cela, il faut de l'argent. Il faut que l'Etat de Côte d'Ivoire, la communauté internationale, enfin tous ceux qui pensent que la réconciliation est une chose importante mettent la main à la poche. Pour le reste, nous lui avons suggéré de faire redémarrer - de notre point de vue la première étape de toute cette réconciliation-, les discussions entre les hommes politique. Les hommes politiques et les femmes qui font de la politique dans notre pays ne se parlent pas. Ils s'ignorent royalement. Ils vivent dans la méfiance, dans l'injure, dans l’anathème. Peut-être que si eux ne sont pas capables de s'asseoir et de se parler, nous pensons que, conformément à la mission qui a été confiée à la CDVR en son article 5, ils peuvent créer un cadre pour recevoir tous les partis politiques et qu'on se parle. Si les hommes politiques se parlent, ils ne mettront plus leurs injures dans la bouche des journalistes et peut-être qu'ils pourront se regarder droit dans les yeux et se dire ce qui ne va pas et puis sortir la Côte d'Ivoire de cette léthargie. Parce que, si nous, hommes politique, ne sommes pas victimes, il y a de nombreux jeunes en ville qui n'ont pas d'emploi, qui sont au chômage, de nombreuses familles qui ont du mal à se nourrir. Et c'est de notre responsabilité d'offrir cette réconciliation, pas pour nous, mais pour ceux qui nous ont fait confiance.
Il y a le FPI qui dit que pour se parler, il faut que leurs dirigeants, et l'ancien Président soient libérés, le RDR dit que pour se parler, il faut que le FPI reconnaisse la légitimité et la légalité du pouvoir en place. Entre les deux positions, quelle est la solution ?
K.M : Lider n'a aucun commentaire. On constate simplement que la crise postélectorale n'est pas terminée.
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