«Premièrement, au niveau du commerce intra-régional, les flux commerciaux entre les deux pays vont baisser. Et pourtant, nombreux sont les commerçants qui vivent du commerce transfrontalier entre les deux pays. L’observation des échanges permet de comprendre la foule d’enjeux, d’acteurs et de pratiques qui sous-tendent les dynamiques sociétales et économiques qui tirent à hue et à dia les populations et l’espace transfrontalier. Les flux commerciaux transfrontaliers sont tridimensionnels : les flux de proximité avec les échanges entre localités villageoises proches, de courte distance organisés autour de villes proches des frontières et de longue distance avec les grandes villes comme point de départ (généralement les capitales d’États ou les ports côtiers) vers les pays limitrophes mais transitant par les villes régionales.
Avec cette fermeture des frontières entre les deux pays, les commerçants qui gagnent leur pitance avec le commerce transfrontalier sont désormais au chômage technique et cela va rétroagir sur la demande globale. En tant que l’une des principales portes d’entrée en Côte d’ivoire, Noé est un important centre de transit et de transaction. Beaucoup de personnes rencontrées, ici, reconnaissent que c’était un centre d’affaires et de trafic caché, et que l’argent y circule beaucoup. Deuxièmement, avec cette fermeture, l’ensemble des compagnies aériennes (c’était avant la réouverture de la frontière aérienne) exerçant en Côte d’Ivoire se voit interdire d’embarquer les passagers de/vers accra. Le trafic aéroportuaire prend donc un coup. Cette décision va obliger les compagnies aériennes à modifier leurs plans de vols avec tous les corollaires imaginables. Or on perd beaucoup en argent et en crédibilité puisque l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny est en quête de reconnaissance. Troisièmement, les conflits entre les deux Etats sont préjudiciables.
Les deux pays étudient d’ailleurs les moyens de réactiver la commission bilatérale chargée de dynamiser la coopération politique et économique. Plusieurs grands projets comme l'autoroute reliant Abidjan à Accra seront également évoqués. De même que la question des passages frauduleux de cacao entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, mais aussi la coopération dans le domaine agricole ou la sécurisation de la frontière terrestre (700 km). Il y a également l’important gisement pétrolier mis au jour par le géant russe Loukoil et son partenaire américain VancoEnergy. Une découverte annoncée par la compagnie pétrolière nationale Ghana national petroleum, et qui vient compléter celle réalisée en 2007, du champ Jubilee dont les réserves ont été estimées à 1,8 milliard de barils. Problème: la frontière maritime entre les deux voisins n'a jamais été formellement établie, même si ceux-ci respectent depuis les indépendances une «ligne médiane». Abidjan a envoyé une lettre au Ghana et aux Nations unies pour faire valoir ce qu'elle estime être son droit. Ces deux pays doivent éviter les accros diplomatiques car les intérêts économiques sont énormes.»
Propos recueillis par Ahua K
Avec cette fermeture des frontières entre les deux pays, les commerçants qui gagnent leur pitance avec le commerce transfrontalier sont désormais au chômage technique et cela va rétroagir sur la demande globale. En tant que l’une des principales portes d’entrée en Côte d’ivoire, Noé est un important centre de transit et de transaction. Beaucoup de personnes rencontrées, ici, reconnaissent que c’était un centre d’affaires et de trafic caché, et que l’argent y circule beaucoup. Deuxièmement, avec cette fermeture, l’ensemble des compagnies aériennes (c’était avant la réouverture de la frontière aérienne) exerçant en Côte d’Ivoire se voit interdire d’embarquer les passagers de/vers accra. Le trafic aéroportuaire prend donc un coup. Cette décision va obliger les compagnies aériennes à modifier leurs plans de vols avec tous les corollaires imaginables. Or on perd beaucoup en argent et en crédibilité puisque l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny est en quête de reconnaissance. Troisièmement, les conflits entre les deux Etats sont préjudiciables.
Les deux pays étudient d’ailleurs les moyens de réactiver la commission bilatérale chargée de dynamiser la coopération politique et économique. Plusieurs grands projets comme l'autoroute reliant Abidjan à Accra seront également évoqués. De même que la question des passages frauduleux de cacao entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, mais aussi la coopération dans le domaine agricole ou la sécurisation de la frontière terrestre (700 km). Il y a également l’important gisement pétrolier mis au jour par le géant russe Loukoil et son partenaire américain VancoEnergy. Une découverte annoncée par la compagnie pétrolière nationale Ghana national petroleum, et qui vient compléter celle réalisée en 2007, du champ Jubilee dont les réserves ont été estimées à 1,8 milliard de barils. Problème: la frontière maritime entre les deux voisins n'a jamais été formellement établie, même si ceux-ci respectent depuis les indépendances une «ligne médiane». Abidjan a envoyé une lettre au Ghana et aux Nations unies pour faire valoir ce qu'elle estime être son droit. Ces deux pays doivent éviter les accros diplomatiques car les intérêts économiques sont énormes.»
Propos recueillis par Ahua K