48 heures après la fermeture de la frontière terrestre avec le Ghana, les conséquences sur les usagers et sur les populations ivoiriennes et ghanéennes commencent à se faire sentir.
Noé, dernière ville ivoirienne, au Sud-est de la Côte d’Ivoire, vit ses moments de crise depuis l’attaque de vendredi dernier. Située à 53 km du chef lieu de région, Aboisso, Noé est aujourd’hui une ville fantôme. Depuis les événements récents, s’y rendre est devenu un véritable parcours du combattant. L’expérience tentée hier nous a permis de constater l’effectivité de la fermeture de la frontière terrestre avec le Ghana. A la gare routière d’Aboisso où des passagers se bousculaient par le passé en vue de prendre un ticket de voyage, c’est le calme plat. Cependant, nous réussissons à emprunter le chemin grâce à une bonne volonté qui s’y rendait. Les véhicules se comptaient sur le bout des doigts. d’Aboisso à Noé en passant par Mouyassué, Ehania, le constat est le même. Aucun Woyo (véhicule banalisé de transport en commun), aucun Dyna, aucun 504, visible. Des véhicules qui, une semaine auparavant, se disputaient la chaussée pour se rendre à Noé. Après une 1 heure de route, nous voilà au cœur du canton Sotchi. Boutiques, magasins, banques ont baissé pavillon.
Après quelques prises de vue de camions stationnés à l’entrée de la ville, nous sommes interpellé par un adjudant de la police frontalière. « Qui vous en a donné l’autorisation ? », interroge-t-il. Après quelques explications, tout rentre dans l’ordre et l’officier nous conduit à sa base. Là, nous rencontrons le lieutenant Dao et le commandant Yéo des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Mais les deux officiers font la fine bouche. Rien à déclarer. Approchés, les services de la police frontalière nous autorisent à photographier le grand portail qui sert de frontière. Ses deux battants métalliques sont hermétiquement fermés. Quatre camions-remorques sont stationnés juste en face. Nous dénombrons en tout une quarantaine de camions de marchandises maliens et ghanéens garés hors du périmètre des douanes. Les apprentis et chauffeurs devisent autour de leurs théières. Julien Akessé, transitaire se dit peiné par la situation. « J’ai une trentaine de dossiers à régler. Malheureusement avec la fermeture de la frontière, les services de la douane ne travaillent pas »,se désole-t-il. Pourtant, il trouve salutaire la décision. « Je suis d’accord avec la décision du président Ouattara de fermer momentanément la frontière. Nous voyons beaucoup de choses ici à Noé. Les Ghanéens ne jouent pas franc jeu. A la veille de l’attaque, les mouvements des soldats ghanéens tout au long de la frontière avec Noé, laissaient croire qu’ils étaient au courant de quelque chose » relate-t-il. Pour sa part, Karim Koné, un apprenti-chauffeur dit attendre avec patience la réouverture de la frontière. « Je ne transporte que des nattes, donc je n’ai pas de pression.
Ce qui n’est pas le cas pour mon collègue dont le camion contient des produits périssables. Nous qui faisons le commerce international nous sommes habitués à cela », a-t-il signifié. Il faut toutefois signaler que la situation se dégrade d’heure en heure. La majorité des commerçants qui résident à Noé ont tous des boutiques et magasins à Elubo. Certains craignent donc de perdre leurs biens qui, si la situation perdure, peuvent être pillés par des personnes indélicates. Selon des sources dignes de foi, la faim commence à se faire sentir à Elubu, puisque pour l’essentiel, c’est en Côte d’Ivoire que les Ghanéens s’approvisionnent en denrées alimentaires.
Camara Madjer, envoyé spécial à Noé
Noé, dernière ville ivoirienne, au Sud-est de la Côte d’Ivoire, vit ses moments de crise depuis l’attaque de vendredi dernier. Située à 53 km du chef lieu de région, Aboisso, Noé est aujourd’hui une ville fantôme. Depuis les événements récents, s’y rendre est devenu un véritable parcours du combattant. L’expérience tentée hier nous a permis de constater l’effectivité de la fermeture de la frontière terrestre avec le Ghana. A la gare routière d’Aboisso où des passagers se bousculaient par le passé en vue de prendre un ticket de voyage, c’est le calme plat. Cependant, nous réussissons à emprunter le chemin grâce à une bonne volonté qui s’y rendait. Les véhicules se comptaient sur le bout des doigts. d’Aboisso à Noé en passant par Mouyassué, Ehania, le constat est le même. Aucun Woyo (véhicule banalisé de transport en commun), aucun Dyna, aucun 504, visible. Des véhicules qui, une semaine auparavant, se disputaient la chaussée pour se rendre à Noé. Après une 1 heure de route, nous voilà au cœur du canton Sotchi. Boutiques, magasins, banques ont baissé pavillon.
Après quelques prises de vue de camions stationnés à l’entrée de la ville, nous sommes interpellé par un adjudant de la police frontalière. « Qui vous en a donné l’autorisation ? », interroge-t-il. Après quelques explications, tout rentre dans l’ordre et l’officier nous conduit à sa base. Là, nous rencontrons le lieutenant Dao et le commandant Yéo des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Mais les deux officiers font la fine bouche. Rien à déclarer. Approchés, les services de la police frontalière nous autorisent à photographier le grand portail qui sert de frontière. Ses deux battants métalliques sont hermétiquement fermés. Quatre camions-remorques sont stationnés juste en face. Nous dénombrons en tout une quarantaine de camions de marchandises maliens et ghanéens garés hors du périmètre des douanes. Les apprentis et chauffeurs devisent autour de leurs théières. Julien Akessé, transitaire se dit peiné par la situation. « J’ai une trentaine de dossiers à régler. Malheureusement avec la fermeture de la frontière, les services de la douane ne travaillent pas »,se désole-t-il. Pourtant, il trouve salutaire la décision. « Je suis d’accord avec la décision du président Ouattara de fermer momentanément la frontière. Nous voyons beaucoup de choses ici à Noé. Les Ghanéens ne jouent pas franc jeu. A la veille de l’attaque, les mouvements des soldats ghanéens tout au long de la frontière avec Noé, laissaient croire qu’ils étaient au courant de quelque chose » relate-t-il. Pour sa part, Karim Koné, un apprenti-chauffeur dit attendre avec patience la réouverture de la frontière. « Je ne transporte que des nattes, donc je n’ai pas de pression.
Ce qui n’est pas le cas pour mon collègue dont le camion contient des produits périssables. Nous qui faisons le commerce international nous sommes habitués à cela », a-t-il signifié. Il faut toutefois signaler que la situation se dégrade d’heure en heure. La majorité des commerçants qui résident à Noé ont tous des boutiques et magasins à Elubo. Certains craignent donc de perdre leurs biens qui, si la situation perdure, peuvent être pillés par des personnes indélicates. Selon des sources dignes de foi, la faim commence à se faire sentir à Elubu, puisque pour l’essentiel, c’est en Côte d’Ivoire que les Ghanéens s’approvisionnent en denrées alimentaires.
Camara Madjer, envoyé spécial à Noé