La mesure de fermeture de la frontière ivoirienne avec le Ghana commence à faire des victimes. Plus d’une centaine de personnes, en majorité des Ivoiriens, sont bloquées à Noé, depuis vendredi dernier. Elles ont voulu contourner la frontière officielle, en passant par la voie lagunaire. Elles ont été cueillies par des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire en patrouille le long de la frontière. On dénombre plusieurs commerçantes, qui au dire de certaines comme dame Kouassi, ont plutôt fui la souffrance qu’elles enduraient au village de Elubo (première ville ghanéenne en quittant la Côte d’Ivoire). «Je ne savais pas que la frontière était fermée. Cela fait un mois que je suis partie faire des achats au Togo. Et c’est depuis le jeudi que nous avons quitté le Togo pour Abidjan. Je ne savais pas que la frontière était fermée, sinon je serais restée auprès des amis au Togo là-bas. Je n’ai plus d’argent. Hier j’ai acheté un seau d’eau à 400 francs pour me laver à Elubo, je ne peux pas continuer dans ça, je préfère qu’on m’amène à la Dst ou à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, ndlr) plutôt que de retourner au Ghana. La vie est chère là-bas et depuis la fermeture de la frontière, tout a augmenté au Ghana», raconte-t-elle, visiblement très fatiguée. Comme elle, beaucoup préfère la souffrance de la Côte d’Ivoire à celle du Ghana. D’autres, selon le sous-préfet, se disent prêts à se jeter dans la lagune Tanoé, si on les forçait à retourner à Elubo. Les autorités sous-préfectorales sont pour l’heure très embarrassées et déclarent attendre les instructions de la hiérarchie. Au moment où nous quittions les lieux, l’on procédait à leur recensement.
CM, envoyé spécial à Noé
CM, envoyé spécial à Noé