Retourner dans son pays, Paul Madys y pense. Le faiseur de Zêzê pop aux accents reggae que nous avons rencontré à Accra (East Lagon), au cours d’une soirée dite ‘’Global concert for peace’’ n’a rien perdu de sa bonhommie. Il a même pris quelques kilos en plus. L’artiste engagé qui a flirté avec la galaxie patriotique, version Charles Blé Goudé, mène sa vie d’artiste entre la préparation de son prochain album «Le Témoin» et quelques live dans des dancing ou night-club d’Accra.
Ce vendredi soir-là, jour du cent et unième anniversaire de Kwame Nkrumah et journée internationale de la paix, Paul Madys a encore joué avec le ‘’Tigbalah Voice’’ (son orchestre) devant un public très select. ‘’Mon Dieu, tu as dit de ne point juger notre prochain ici sur terre mais avec ce que je vois comme injustice et ravage dans mon Afrique, je ne peux pas me taire’’. C’est la chanson (en français) qui ne laisse pas le petit mais qualitatif public indifférent, dansant et ovationnant l’Ivoirien. Quand nous l’abordons après sa prestation, il nous parle de ses démêlées avec l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Accra, Son Excellence Bernard Ehui Koutouan. Selon la version de Madys, le représentant de l’Etat ivoirien auprès des autorités ghanéennes lui reprocherait ses interventions récurrentes et tapageuses sur des chaînes ghanéennes (radio ou télé). L’ambassadeur, relate Paul Madys, aurait même mené des démarches pour que ces canaux ne lui soient plus offerts pour «gâter le nom du pays». De l’avis de l’artiste, il n’expliquerait que les raisons qui le contraignent à l’exil ghanéen et de ne pas pouvoir rentrer dans son pays. Un pays dont il dit avoir la nostalgie, qui a inspiré le titre éponyme sur son futur album. Des contacts et des démarches, il y en a eu, avoue-t-il. Ils sont l’œuvre d’Alpha Blondy, Fadal Day, Tiken Jah. Tous dans le sens de son retour au pays natal. Paul Madys y tient. Mais, il nous confie ceci : ‘’C’est avec un pincement au cœur que je parle de la Côte d’ Ivoire. Pas plus tard qu’hier nous avons appris des choses pas très gaies (attaque de Port-Bouët, ndlr). Nous voulons la paix. Mais il n’y a pas un seul jour qui passe sans qu’on entende des nouvelles de meurtres ou d’assassinat. Ce n’est pas cela la Côte d’Ivoire de paix, une et indivisible que nous avons connue.
Une Côte d’Ivoire où il y avait des mariages interethniques et où l’on pouvait aller du Nord au Sud ou d’Est en Ouest sans craindre. J’ai grandi dans des familles baoulé, guinéenne, malinké… Je veux que cette Côte d’Ivoire revienne. Que nos dirigeants pensent à cela pour ramener l’union et l’entente dans ce pays. Aujourd’hui, quand tu montres une carte du Plateau, personne ne veut croire que c’est en Côte d’Ivoire. Or, c’est pourtant ce vrai visage-là que nous voulons prêcher ici à l’étranger. Donc vivement que cette Côte d’Ivoire revienne’’. Dans un autre registre, Paul Madys s’est indigné du manque de solidarité entre les exilés. Surtout ceux dont on dit «ils ont un peu» et qui n’ont plus d’égard pour personne. ‘’C’est pourtant à cause d’eux que nous sommes ici. C’est pour le soutien que nous leur avons apporté que nous vivons aujourd’hui dans ces conditions. Les gens sont méchants mais je ne vais pas longuement m’en plaindre. C’est le combat et aujourd’hui chacun mène ce combat de la liberté à sa manière. Pour le mien, Dieu me donnera la force’’, a-t-il terminé saluant au passage sa famille et ses amis au pays.
S. Debailly à Accra
Ce vendredi soir-là, jour du cent et unième anniversaire de Kwame Nkrumah et journée internationale de la paix, Paul Madys a encore joué avec le ‘’Tigbalah Voice’’ (son orchestre) devant un public très select. ‘’Mon Dieu, tu as dit de ne point juger notre prochain ici sur terre mais avec ce que je vois comme injustice et ravage dans mon Afrique, je ne peux pas me taire’’. C’est la chanson (en français) qui ne laisse pas le petit mais qualitatif public indifférent, dansant et ovationnant l’Ivoirien. Quand nous l’abordons après sa prestation, il nous parle de ses démêlées avec l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Accra, Son Excellence Bernard Ehui Koutouan. Selon la version de Madys, le représentant de l’Etat ivoirien auprès des autorités ghanéennes lui reprocherait ses interventions récurrentes et tapageuses sur des chaînes ghanéennes (radio ou télé). L’ambassadeur, relate Paul Madys, aurait même mené des démarches pour que ces canaux ne lui soient plus offerts pour «gâter le nom du pays». De l’avis de l’artiste, il n’expliquerait que les raisons qui le contraignent à l’exil ghanéen et de ne pas pouvoir rentrer dans son pays. Un pays dont il dit avoir la nostalgie, qui a inspiré le titre éponyme sur son futur album. Des contacts et des démarches, il y en a eu, avoue-t-il. Ils sont l’œuvre d’Alpha Blondy, Fadal Day, Tiken Jah. Tous dans le sens de son retour au pays natal. Paul Madys y tient. Mais, il nous confie ceci : ‘’C’est avec un pincement au cœur que je parle de la Côte d’ Ivoire. Pas plus tard qu’hier nous avons appris des choses pas très gaies (attaque de Port-Bouët, ndlr). Nous voulons la paix. Mais il n’y a pas un seul jour qui passe sans qu’on entende des nouvelles de meurtres ou d’assassinat. Ce n’est pas cela la Côte d’Ivoire de paix, une et indivisible que nous avons connue.
Une Côte d’Ivoire où il y avait des mariages interethniques et où l’on pouvait aller du Nord au Sud ou d’Est en Ouest sans craindre. J’ai grandi dans des familles baoulé, guinéenne, malinké… Je veux que cette Côte d’Ivoire revienne. Que nos dirigeants pensent à cela pour ramener l’union et l’entente dans ce pays. Aujourd’hui, quand tu montres une carte du Plateau, personne ne veut croire que c’est en Côte d’Ivoire. Or, c’est pourtant ce vrai visage-là que nous voulons prêcher ici à l’étranger. Donc vivement que cette Côte d’Ivoire revienne’’. Dans un autre registre, Paul Madys s’est indigné du manque de solidarité entre les exilés. Surtout ceux dont on dit «ils ont un peu» et qui n’ont plus d’égard pour personne. ‘’C’est pourtant à cause d’eux que nous sommes ici. C’est pour le soutien que nous leur avons apporté que nous vivons aujourd’hui dans ces conditions. Les gens sont méchants mais je ne vais pas longuement m’en plaindre. C’est le combat et aujourd’hui chacun mène ce combat de la liberté à sa manière. Pour le mien, Dieu me donnera la force’’, a-t-il terminé saluant au passage sa famille et ses amis au pays.
S. Debailly à Accra