Sauf changement de date, l’ouverture de la campagne de commercialisation 2012-2013, aura lieu le 4 octobre prochain, avec la fixation du prix garanti du kilogramme du cacao. Mais, avant cette date qui marque le début de la nouvelle reforme du cacao, des voix s’élèvent du côté des producteurs pour dénoncer la grande « cabale » organisée contre eux, par l’Etat de Côte d’Ivoire. « Nous avons à plusieurs reprises souhaité un cadre de discussions de mise à niveau sur nos propositions relatives à la reforme de la filière café-cacao avec la tutelle, c’est-à-dire, le ministère de l’Agriculture et le Conseil de café-cacao (Ccc). Nous constatons jusque-là qu’il y a un non retour », lance Luc Yodet Tapé, porte-parole de l’Association nationale des producteurs café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci), au cours d’un entretien avec la presse le mardi 25 septembre à Abidjan. En effet, les producteurs selon leur porte-parole, disent avoir fait des propositions allant dans le sens de la prise en compte d’un certain nombre de propositions, pour la bonne exécution de la campagne. Celles-ci se résument, d’une part au financement des coopératives agricoles, à la sensibilisation sur la qualité et de l’autre, à l’achat du cacao et d’autres mécanismes visant à la sécurisation des producteurs. Malheureusement, explique le porte-parole des producteurs, la dizaine de courriers adressés tant à la tutelle qu’au conseil du café et cacao est restée sans suite. « L’Etat décide de revenir à l’ancien système sans tenir compte des conclusions des états généraux sur la filière organisés il y a de cela quelques mois, à Yamoussoukro. Nous sommes à une semaine de la campagne et jusque-là la rencontre temps souhaitée n’est pas à l’ordre du jour et nous faisons le constat que le Ccc déploie déjà sur le terrain des analyseurs. Si dans ces conditions les prix sont annoncés, alors nous sommes tenus en tant que producteurs et détenteurs physiques de fixer nos prix au kilogramme », menace Luc Tapé Yodet. Qui annonce au nom du président de cette organisation, Boti Bi Zoua, un giga rassemblement du monde agricole, ce vendredi 28 septembre au pied de la caisse de stabilisation, siège du ministère de l’Agriculture et du Conseil café-cacao. Les producteurs, à travers ce rassemblement, veulent attirer l’attention des partenaires au développement, notamment la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ainsi que, l’Union européenne…de l’absence de dialogue entre eux, détenteurs du cacao et l’Etat de Côte d’Ivoire, qui est seulement préoccupé par son droit de taxe sur les produits que sur l’amélioration des conditions de vie des paysans. « Le débat actuel, c’est la commercialisation intérieure du produit qui doit être rétrocédée aux producteurs avec toutes les garanties et les moyens d’accompagnement nécessaires. L’Etat ne doit plus nous ramener aux années coloniales en nous imposant une reforme qui d’ailleurs nous exclut, tout en favorisant les exportateurs », conclut-il.
J. Atoumgbré
J. Atoumgbré