En Afrique de l’Ouest francophone, la rentrée scolaire s’annonce comme un parcours du combattant. Les dirigeants auront fort à faire pour assurer une reprise sereine des cours dans certaines régions. De Dakar à Niamey en passant par Bamako, Ouagadougou ou Abidjan, aux angoisses habituelles liées aux problèmes structurels de l’éducation, il va falloir ajouter de nouvelles difficultés. On savait déjà le système éducatif des pays d’Afrique de l’Ouest affecté par le manque d’infrastructures et de personnel enseignant, la pauvreté des parents et leur incapacité à assurer la scolarisation des enfants, les programmes éducatifs souvent mal adaptés, les pesanteurs socioculturelles, etc.
Cette année, trois événements majeurs pourraient donner encore plus de migraine aux responsables de l’éducation. D’abord, les inondations dues à la forte pluviométrie de cette campagne agricole. Il y aura certes à manger (encore que certains paysans ne récolteront rien du fait des inondations), mais l’autre revers de la médaille, c’est la destruction de certaines écoles, l’inaccessibilité de certaines localités et l’occupation des classes par les sinistrés.
La plupart des pays sahéliens doivent faire face à cette difficulté supplémentaire. Sans l’aide des bailleurs de fonds, peu d’entre eux seront capables de faire face à l’urgence et à la gravité de la situation. Mais, il y a aussi la crise malienne dont les effets pervers touchent aussi les enfants, notamment ceux scolarisés ou en âge de l’être. Le système éducatif du Nord- Mali n’est pas la seule victime de la barbarie des terroristes qui l’occupent.
Tous les pays voisins auront leur fardeau à porter. Il faudra non seulement accueillir et héberger les réfugiés- ce qui est déjà fait- mais aussi trouver un cadre éducatif pour leurs enfants. Les moyens déjà maigres des Etats devront donc être partagés aussi avec les enfants du Mali. C’est une exigence de solidarité à laquelle aucun pays voisin ne doit et ne peut se dérober, même si l’irresponsabilité de certains Maliens, à Bamako, est de nature à décourager les bonnes volontés.
Dans cette épreuve, l’aide internationale ne sera pas non plus de trop. Autre pays à devoir rattraper le temps perdu : la Côte d’Ivoire. Ce pays n’est pas le premier de l’UEMOA seulement pour son poids économique. Il avait aussi su développer son système éducatif. Mais, cet important capital a été bradé au cours des dernières années et surtout après la crise post-électorale. Le président Alassane Ouattara a donné le ton en relançant l’université.
Il reste cependant ces milliers d’écoles disséminées dans le pays, qui ont besoin de tables-bancs et de maîtres. C’est un grand défi pour les dirigeants donc, que de rebâtir, à partir de cette rentrée, une école qui faisait la fierté de la Côte d’Ivoire. Au total, cette rentrée sera encore plus éprouvante pour la communauté éducative.
Avec les contingences supplémentaires en Afrique de l’Ouest francophone (inondations, crise au Nord- Mali, crise post-électorale en Côte d’Ivoire, etc.), on risque de dire adieu à la deuxième priorité des Objectifs du millénaire pour le développement : « assurer l’éducation primaire à tous » d’ici 2015.
Mahorou KANAZOE
Cette année, trois événements majeurs pourraient donner encore plus de migraine aux responsables de l’éducation. D’abord, les inondations dues à la forte pluviométrie de cette campagne agricole. Il y aura certes à manger (encore que certains paysans ne récolteront rien du fait des inondations), mais l’autre revers de la médaille, c’est la destruction de certaines écoles, l’inaccessibilité de certaines localités et l’occupation des classes par les sinistrés.
La plupart des pays sahéliens doivent faire face à cette difficulté supplémentaire. Sans l’aide des bailleurs de fonds, peu d’entre eux seront capables de faire face à l’urgence et à la gravité de la situation. Mais, il y a aussi la crise malienne dont les effets pervers touchent aussi les enfants, notamment ceux scolarisés ou en âge de l’être. Le système éducatif du Nord- Mali n’est pas la seule victime de la barbarie des terroristes qui l’occupent.
Tous les pays voisins auront leur fardeau à porter. Il faudra non seulement accueillir et héberger les réfugiés- ce qui est déjà fait- mais aussi trouver un cadre éducatif pour leurs enfants. Les moyens déjà maigres des Etats devront donc être partagés aussi avec les enfants du Mali. C’est une exigence de solidarité à laquelle aucun pays voisin ne doit et ne peut se dérober, même si l’irresponsabilité de certains Maliens, à Bamako, est de nature à décourager les bonnes volontés.
Dans cette épreuve, l’aide internationale ne sera pas non plus de trop. Autre pays à devoir rattraper le temps perdu : la Côte d’Ivoire. Ce pays n’est pas le premier de l’UEMOA seulement pour son poids économique. Il avait aussi su développer son système éducatif. Mais, cet important capital a été bradé au cours des dernières années et surtout après la crise post-électorale. Le président Alassane Ouattara a donné le ton en relançant l’université.
Il reste cependant ces milliers d’écoles disséminées dans le pays, qui ont besoin de tables-bancs et de maîtres. C’est un grand défi pour les dirigeants donc, que de rebâtir, à partir de cette rentrée, une école qui faisait la fierté de la Côte d’Ivoire. Au total, cette rentrée sera encore plus éprouvante pour la communauté éducative.
Avec les contingences supplémentaires en Afrique de l’Ouest francophone (inondations, crise au Nord- Mali, crise post-électorale en Côte d’Ivoire, etc.), on risque de dire adieu à la deuxième priorité des Objectifs du millénaire pour le développement : « assurer l’éducation primaire à tous » d’ici 2015.
Mahorou KANAZOE