Madame bonjour ! Oui c’est pour quoi ?». Demande un agent à l’entrée de la formation sanitaire de Yopougon Wassakara, à une patiente venue se faire consulter. Cette dernière, le ventre arrondi par une grossesse, lui répond, «Je suis venue pour une consultation». Et à l’agent de rétorquer: «Non, il n’y a pas de service, c’est fermé, allez à la Pmi». Et c’est ainsi que les malades sont refoulés à l’entrée des structures de santé à base communautaire. Pour le seul district d’Abidjan, il y en a 37 et depuis le jeudi 29 septembre dernier, elles fonctionnent en demi-teinte suite au mot d’ordre de grève lancé par le personnel pour réclamer le payement de 4 mois d’arriérés de salaire. Le service minimum assuré par ces agents concerne uniquement les cas d’accouchement et la pharmacie. A part ce service, tous les autres sont fermés. Le personnel est bien présent mais ne travaille pas et veille au grain pour vérifier si la grève est bien suivie par l’assemble des travailleurs.
Les Chu et autres structures sanitaires débordés
La réalité dans les autres structures de santé notamment les Chu et autres établissements publics, est amère. Compte tenu des nombreuses difficultés observées déjà sur le terrain. Cette situation n’est donc pas faite pour les arranger. Les patients affluent de partout, des sous quartiers. Premières structures de contact des malades, les formations sanitaires à base communautaire, fermées, c’est tout le système sanitaire qui est mis en difficulté. Quand on sait que ces formations sanitaires, dans le cadre de leur prestation, exécutent plus de 80% des consultations mère/enfants. Les consultations prénatales, examens complémentaires, accouchement normal, traitement des cas de paludisme..., sont entre autres actes les principales raisons pour lesquelles les patients fréquentent les Fsbcom. Les recettes engrangées par celles-ci constituent plus de 80% des ressources. Avec cet argent les Fsbcom payent les salaires, entretiennent les établissements et veillent à la bonne marche du plateau technique. Depuis la gratuité ciblée, ces actes sont gratuits. Même là où il faut payer, un abattement de 30% est fait sur les traitements. On comprend bien la surcharge aujourd’hui des trois Chu. Car, en cette période de sortie de crise, il n’est pas aisé aux patients de se diriger vers les cliniques.
Comment en est-on arrivé-là ?
Dans la mise en œuvre de la gratuité totale puis de la gratuité ciblée, l’Etat s’est engagé à prendre en charge les salaires du personnel privé et de payer une redevance permettant aux formations sanitaires de prendre soin de l’environnement et du plateau technique. Malheureusement, dans les actes, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, c’est 17 mois de redevance que réclament les formations sanitaires au ministère de la santé. Ouattara Clément, président du Réseau national de la santé communautaire de Côte d’Ivoire est catégorique. Pour répondre au ministre qui demande que les établissements règlent une partie des salaires, il indique que «pour les actes payés par les malades, c’est entre 500.000 francs et 1.5 million de francs. Cette somme ne peut pas régler les salaires parce que notre masse salariale varie entre 2 millions et 2,5 millions. Nos plus grandes ressources proviennent des actes décidés gratuits par l’Etat, il est donc difficile pour nous de recouvrir nos fonds et c’est impuissants que nous regardons notre personnel dans cet état. Comment vont-ils assurer l’école de leurs enfants, payer leurs loyers, se soigner et se nourrir. Et nous autres comment payer les prestataires de service ?». Pour le personnel, la consigne est claire. «Sans le payement des 4 mois d’arriérés de salaire, pas de travail. La situation a trop perduré et chaque fois, c’est la même chose. Nous exigeons la régularité dans le payement de nos salaires». Coulibaly Simon, secrétaire du Fsbcom de Wassakara, soutient, pour sa part, que s’il y a problème, c’est le fait du ministère de la Santé qui n’aurait pas encore déposé les états au trésor, «C’est ce qui explique cette situation». Le 21 Aout dernier, les syndicats et le patronat se sont retrouvés devant Coulibaly Bontou directrice de l’Inspection du travail. Malheureusement cette rencontre a accouché d’une souris. A cette occasion, le DAFF du ministère de la Santé Houraga Yves Didier avait soutenu que les mois d’avril et mai seraient payés intégralement et que le blocage qui existe pour le payement de certaines structures était lié au Trésor. Aujourd’hui, c’est 4 mois de salaire qui sont réclamés par les agents des Fscom. Pour rappel, c’est plus de 30 milliards que l’Etat a décaissés pourt la gratuité.
Jean Prisca
Les Chu et autres structures sanitaires débordés
La réalité dans les autres structures de santé notamment les Chu et autres établissements publics, est amère. Compte tenu des nombreuses difficultés observées déjà sur le terrain. Cette situation n’est donc pas faite pour les arranger. Les patients affluent de partout, des sous quartiers. Premières structures de contact des malades, les formations sanitaires à base communautaire, fermées, c’est tout le système sanitaire qui est mis en difficulté. Quand on sait que ces formations sanitaires, dans le cadre de leur prestation, exécutent plus de 80% des consultations mère/enfants. Les consultations prénatales, examens complémentaires, accouchement normal, traitement des cas de paludisme..., sont entre autres actes les principales raisons pour lesquelles les patients fréquentent les Fsbcom. Les recettes engrangées par celles-ci constituent plus de 80% des ressources. Avec cet argent les Fsbcom payent les salaires, entretiennent les établissements et veillent à la bonne marche du plateau technique. Depuis la gratuité ciblée, ces actes sont gratuits. Même là où il faut payer, un abattement de 30% est fait sur les traitements. On comprend bien la surcharge aujourd’hui des trois Chu. Car, en cette période de sortie de crise, il n’est pas aisé aux patients de se diriger vers les cliniques.
Comment en est-on arrivé-là ?
Dans la mise en œuvre de la gratuité totale puis de la gratuité ciblée, l’Etat s’est engagé à prendre en charge les salaires du personnel privé et de payer une redevance permettant aux formations sanitaires de prendre soin de l’environnement et du plateau technique. Malheureusement, dans les actes, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, c’est 17 mois de redevance que réclament les formations sanitaires au ministère de la santé. Ouattara Clément, président du Réseau national de la santé communautaire de Côte d’Ivoire est catégorique. Pour répondre au ministre qui demande que les établissements règlent une partie des salaires, il indique que «pour les actes payés par les malades, c’est entre 500.000 francs et 1.5 million de francs. Cette somme ne peut pas régler les salaires parce que notre masse salariale varie entre 2 millions et 2,5 millions. Nos plus grandes ressources proviennent des actes décidés gratuits par l’Etat, il est donc difficile pour nous de recouvrir nos fonds et c’est impuissants que nous regardons notre personnel dans cet état. Comment vont-ils assurer l’école de leurs enfants, payer leurs loyers, se soigner et se nourrir. Et nous autres comment payer les prestataires de service ?». Pour le personnel, la consigne est claire. «Sans le payement des 4 mois d’arriérés de salaire, pas de travail. La situation a trop perduré et chaque fois, c’est la même chose. Nous exigeons la régularité dans le payement de nos salaires». Coulibaly Simon, secrétaire du Fsbcom de Wassakara, soutient, pour sa part, que s’il y a problème, c’est le fait du ministère de la Santé qui n’aurait pas encore déposé les états au trésor, «C’est ce qui explique cette situation». Le 21 Aout dernier, les syndicats et le patronat se sont retrouvés devant Coulibaly Bontou directrice de l’Inspection du travail. Malheureusement cette rencontre a accouché d’une souris. A cette occasion, le DAFF du ministère de la Santé Houraga Yves Didier avait soutenu que les mois d’avril et mai seraient payés intégralement et que le blocage qui existe pour le payement de certaines structures était lié au Trésor. Aujourd’hui, c’est 4 mois de salaire qui sont réclamés par les agents des Fscom. Pour rappel, c’est plus de 30 milliards que l’Etat a décaissés pourt la gratuité.
Jean Prisca