Monsieur Pierre MOSCOVICI Ministre de l`Economie et des Finances de la République française;
Mesdames et Messieurs les Ministres des Finances de la Zone franc ;
Messieurs les Gouverneurs des Banques Centrales de la Zone franc ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions financières ;
Messieurs les Directeurs Généraux du Trésor des pays membres de la zone franc ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais pour commencer exprimer aux Autorités françaises mes sincères remerciements pour m`avoir convié à la commémoration du 40ème anniversaire des accords de coopération monétaire de la Zone franc.
Il s’agit pour nous, à travers le thème retenu à savoir « regards croisés sur 40 ans de Zone franc », de passer brièvement en revue les réflexions que nous inspire la coopération monétaire à la fois historique, singulière et fructueuse au sein de notre Zone, à la lumière des évolutions économiques et financières mondiales.
Les accords de coopération monétaire entre la France et les Etats africains membres de la Zone franc, que nous commémorons aujourd’hui sont le symbole de la qualité et de la profondeur des liens économiques, culturels et politiques qui unissent l`Afrique à la France.
C`est au regard de ces relations privilégiées, qu`aux lendemains de leurs indépendances, les pays de la Zone franc ont fait le choix d`exercer en commun leur souveraineté monétaire, à travers la création de deux unions monétaires, l`une en Afrique centrale et l`autre en Afrique de l`Ouest, et également les Comores.
Les accords de coopérations signés le 23 novembre 1972 à Brazzaville en ce qui concerne les Etats de l`Afrique Centrale et le 4 décembre 1973 à Dakar, pour les pays membres de l`Union Monétaire Ouest Africaine, font partie intégrante de l`histoire de la France avec l`Afrique, forgée au fil des siècles et qui repose sur une vision partagée du monde et des valeurs communes.
Pour les pays membres de la zone franc, le choix d`un régime de parité fixe avec la France était justifié par l`architecture financière internationale des années 60 et 70, fondée sur le système de Bretton Woods et caractérisé par des régimes de changes fixes.
Ce choix était également en cohérence avec la prépondérance des flux commerciaux et financiers avec la France dans les échanges extérieurs de ces pays.
Enfin, pour les Etats africains, nouvellement indépendants, il matérialisait la volonté de mettre en place un régime de change et une monnaie, bénéficiant de la confiance et de la crédibilité requises auprès des investisseurs étrangers, en vue de soutenir une croissance économique forte, durable et créatrice d`emplois.
Dans son évolution, la Zone franc a su faire preuve d’ingéniosité et d’adaptation face aux défis découlant des mutations de l’économie mondiale.
Ainsi et à titre d’exemple, l’Union Monétaire Ouest Africaine, s’est transformée en Union économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), au lendemain de la Conférence des chefs d’Etat de l’UMOA, réunie à Dakar, le 10 janvier 1994.
Devant la gravité de la crise qui frappait alors l’ensemble de la zone FCFA, nous étions déterminés à amener les Etats membres à entreprendre des réformes économiques de grande ampleur, afin de susciter la relance de la croissance, avec pour objectif, à moyen terme, l’accélération du processus d’intégration économique.
Il fallait créer une nouvelle Union, qui soit plus en phase avec l’environnement régional et international, dans le cadre d’une politique commune d’intégration.
L’objectif de l’UEMOA était la réalisation d’une véritable Union douanière au sein de laquelle les personnes, les biens et les facteurs de production circuleraient sans droit et taxe à l’importation et sans la moindre restriction, avec un tarif extérieur commun en matière d’échanges avec les pays tiers.
C’est pourquoi, nous nous félicitions de la tenue de cette importante rencontre dont le thème est révélateur de l’appropriation par les responsables des institutions d’émission de la Zone franc, du principe de réflexion prospective.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Quarante ans après leur signature, nous pouvons affirmer que les accords de coopération ont atteint leurs objectifs. Ils ont, en effet, offert un cadre de stabilité macroéconomique aux pays africains membres de la Zone franc et ils ont constitué un atout indéniable pour la consolidation des acquis du développement.
J’en connais toute l`importance pour avoir été, en tant que Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest, l`un des acteurs privilégiés chargés de la mise en œuvre de ces accords. Aujourd`hui, j’en mesure davantage la portée, en ma qualité de Chef d`Etat, soucieux des aspirations et du bien-être des populations.
En matière de croissance économique, la plupart des pays de la Zone sont dans une dynamique d’accélération de la croissance, au moment où le monde connaît des difficultés, liées entre autres, à la crise de la dette en Europe, à la réduction des performances de certains pays émergents et à la faiblesse de la reprise aux Etats Unis.
Le taux de croissance du PIB dans la zone UEMOA devrait atteindre 7% en 2012, tiré notamment par le regain d’activités en Côte d’Ivoire suite à la crise postélectorale qu’elle a traversée. S’agissant de la Zone CEMAC, le taux de croissance est projeté à environ 6%, pour une croissance mondiale, revue à la baisse, par le Fonds Monétaire International, à hauteur de 3,5%. Les Comores ne sont pas en reste, au regard d’un regain de performance depuis 2008.
S’agissant de la stabilité des prix, la Zone franc se caractérise, depuis 40 ans, par des taux d’inflation moyen inférieur à 3%.
Cela a été possible grâce à l’arrimage à l’Euro et à la politique monétaire judicieuse conduite par nos Institutions d’émission. C’est le lieu de les féliciter pour la qualité du travail accompli.
Les accords de coopération monétaire ont également conféré au franc CFA une stabilité et une crédibilité avérée, réduisant ainsi les risques de spéculations et de volatilité excessive des termes de l`échange, qui ont parfois anéanti, au travers des crises de change, des décennies d`efforts de développement.
En outre, la Zone franc a montré une meilleure capacité d’atténuation de l’impact négatif des chocs exogènes et internes, qui ont affecté les économies des pays africains. J’en veux pour preuve, le constat que la Zone franc a été la région de l`Afrique où la chute de la croissance économique, du fait des conséquences de la crise financière internationale de 2008, a été la moins brutale.
C`est dire que les choix effectués par les pères fondateurs de la zone franc ont pleinement tenus leurs promesses et demeurent, aujourd`hui encore, parfaitement adaptés.
Je voudrais donc rendre hommage aux Chefs d’Etats Africains et Français successifs qui ont mis en place et supervisé la gestion de la Zone franc depuis 40 ans.
Afin que cette bonne dynamique s’inscrive dans la durée, nos Etats doivent rester engagés dans la poursuite de politiques budgétaires orientées vers l’impulsion de la croissance, tout en respectant les critères de convergence, dont le respect est gage de la stabilité macroéconomique et financière.
Je voudrais, à ce niveau, noter avec satisfaction que les problèmes structurels de viabilité des finances publiques, liés à l’endettement des pays de la Zone ont connu pour la plupart des solutions dans le cadre des mécanismes internationaux mis en place, notamment l’initiative d’allègement en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et l’Initiative d’Allègement Multilatérale (IADM).
S’agissant du cas particulier de la Côte d’Ivoire qui a atteint le point d’achèvement en juin dernier, la France a joué un rôle important, aussi bien au sein des instances internationales qu’au niveau bilatéral pour parvenir à ce résultat. Je voudrais donc profiter de cette tribune pour réitérer mes remerciements aux Autorités Françaises.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Les indicateurs de performance traduisent une bonne tenue des économies de notre Zone.
Cependant, la majorité des pays est confrontée à une pauvreté galopante et à une insuffisance d’infrastructures socioéconomiques de qualité. Cette situation est aggravée par l’impact de la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires et énergétiques.
C’est pourquoi, il est heureux que nos pays se soient engagés dans des politiques de promotion de la production locale, d’investissement public et d’incitation à l’initiative privée, pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, à se doter d’infrastructures de base solides, en vue de conforter la dynamique de croissance et de réduire significativement la pauvreté.
Dans ces conditions, l’enjeu immédiat et à moyen terme de l’action publique, est de créer les conditions permettant de transformer la perspective prometteuse de croissance, en une réalité économique et sociale, pour améliorer les conditions de vie des populations et créer des emplois pour les jeunes.
Pour ce faire, la cérémonie d’aujourd’hui nous offre l`opportunité de renforcer nos convictions quant à la pertinence de la vision des pères fondateurs des unions monétaires, en approfondissant les réflexions sur l’avenir de la Zone Franc, au regard d’un certain nombre de problématiques, notamment :
- l’accès au financement par les entreprises dans un contexte de promotion de l’investissement privé ;
- l’amélioration du climat des affaires, y compris la sécurisation des opérations financières ;
- la gestion optimale des liquidités des banques ;
- la forte dépendance des économies vis-à-vis des chocs extérieurs, des ressources naturelles non transformées et des productions agricoles ;
- le projet de monnaie unique africaine à l`horizon 2028 décidée par les instances de l`OUA dans le traité d`Abuja.
Aujourd’hui, la rude compétition à l’échelle planétaire commande que les pays de la Zone franc procèdent à une évaluation rigoureuse de la coopération monétaire, pour intégrer les nouvelles donnes dans les choix stratégiques en matière de prise de décisions.
Cela est d’autant plus important que les récentes crises financières internationales et l’actualité en Europe nous obligent à être proactif, à la fois, pour résister efficacement et solidairement à des éventuelles perturbations de l’environnement mais aussi et surtout, pour tirer profit des opportunités de notre appartenance à la Zone franc.
C’est pourquoi, nous devons capitaliser sur les acquis et développer des mécanismes novateurs, pour permettre une véritable impulsion de l’activité, basée sur des institutions d’émissions plus efficaces et un système financier qui joue pleinement son rôle dans le financement des économies.
De même, nous devons œuvrer à une meilleure coordination des mécanismes de surveillance, en tenant compte des spécificités de chaque sous-région.
Les perspectives économiques sont heureuses pour la zone franc au regard du potentiel insuffisamment valorisé.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
L’heure de l’Afrique a sonné parce qu’elle doit jouer un rôle majeur dans la transformation de la structure de l’économie mondiale. Les pays de la Zone franc ne peuvent rester en marge de cette dynamique, qui doit irréversiblement conduire nos Etats à atteindre l’émergence à brève échéance.
Il s’agit d’un pari à notre portée, si nous œuvrons solidairement à garantir la stabilité et la paix, à promouvoir les actions de développement dans un environnement de gouvernance assaini, transparent et rassurant, avec l’appui de nos partenaires tant bilatéraux, multilatéraux que privés.
Je reste convaincu que ce grand ensemble humain, économique et financier, constitue un atout, pour nous permettre de léguer aux jeunes générations, comme un héritage fait de dignité et de fierté.
C’est sur ces mots que je voudrais clore mon propos, en réitérant mes remerciements à tous et à toutes et en souhaitant des échanges fructueux.
Vive la zone Franc, vive le développement de nos Etats.
Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs les Ministres des Finances de la Zone franc ;
Messieurs les Gouverneurs des Banques Centrales de la Zone franc ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions financières ;
Messieurs les Directeurs Généraux du Trésor des pays membres de la zone franc ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais pour commencer exprimer aux Autorités françaises mes sincères remerciements pour m`avoir convié à la commémoration du 40ème anniversaire des accords de coopération monétaire de la Zone franc.
Il s’agit pour nous, à travers le thème retenu à savoir « regards croisés sur 40 ans de Zone franc », de passer brièvement en revue les réflexions que nous inspire la coopération monétaire à la fois historique, singulière et fructueuse au sein de notre Zone, à la lumière des évolutions économiques et financières mondiales.
Les accords de coopération monétaire entre la France et les Etats africains membres de la Zone franc, que nous commémorons aujourd’hui sont le symbole de la qualité et de la profondeur des liens économiques, culturels et politiques qui unissent l`Afrique à la France.
C`est au regard de ces relations privilégiées, qu`aux lendemains de leurs indépendances, les pays de la Zone franc ont fait le choix d`exercer en commun leur souveraineté monétaire, à travers la création de deux unions monétaires, l`une en Afrique centrale et l`autre en Afrique de l`Ouest, et également les Comores.
Les accords de coopérations signés le 23 novembre 1972 à Brazzaville en ce qui concerne les Etats de l`Afrique Centrale et le 4 décembre 1973 à Dakar, pour les pays membres de l`Union Monétaire Ouest Africaine, font partie intégrante de l`histoire de la France avec l`Afrique, forgée au fil des siècles et qui repose sur une vision partagée du monde et des valeurs communes.
Pour les pays membres de la zone franc, le choix d`un régime de parité fixe avec la France était justifié par l`architecture financière internationale des années 60 et 70, fondée sur le système de Bretton Woods et caractérisé par des régimes de changes fixes.
Ce choix était également en cohérence avec la prépondérance des flux commerciaux et financiers avec la France dans les échanges extérieurs de ces pays.
Enfin, pour les Etats africains, nouvellement indépendants, il matérialisait la volonté de mettre en place un régime de change et une monnaie, bénéficiant de la confiance et de la crédibilité requises auprès des investisseurs étrangers, en vue de soutenir une croissance économique forte, durable et créatrice d`emplois.
Dans son évolution, la Zone franc a su faire preuve d’ingéniosité et d’adaptation face aux défis découlant des mutations de l’économie mondiale.
Ainsi et à titre d’exemple, l’Union Monétaire Ouest Africaine, s’est transformée en Union économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), au lendemain de la Conférence des chefs d’Etat de l’UMOA, réunie à Dakar, le 10 janvier 1994.
Devant la gravité de la crise qui frappait alors l’ensemble de la zone FCFA, nous étions déterminés à amener les Etats membres à entreprendre des réformes économiques de grande ampleur, afin de susciter la relance de la croissance, avec pour objectif, à moyen terme, l’accélération du processus d’intégration économique.
Il fallait créer une nouvelle Union, qui soit plus en phase avec l’environnement régional et international, dans le cadre d’une politique commune d’intégration.
L’objectif de l’UEMOA était la réalisation d’une véritable Union douanière au sein de laquelle les personnes, les biens et les facteurs de production circuleraient sans droit et taxe à l’importation et sans la moindre restriction, avec un tarif extérieur commun en matière d’échanges avec les pays tiers.
C’est pourquoi, nous nous félicitions de la tenue de cette importante rencontre dont le thème est révélateur de l’appropriation par les responsables des institutions d’émission de la Zone franc, du principe de réflexion prospective.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Quarante ans après leur signature, nous pouvons affirmer que les accords de coopération ont atteint leurs objectifs. Ils ont, en effet, offert un cadre de stabilité macroéconomique aux pays africains membres de la Zone franc et ils ont constitué un atout indéniable pour la consolidation des acquis du développement.
J’en connais toute l`importance pour avoir été, en tant que Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest, l`un des acteurs privilégiés chargés de la mise en œuvre de ces accords. Aujourd`hui, j’en mesure davantage la portée, en ma qualité de Chef d`Etat, soucieux des aspirations et du bien-être des populations.
En matière de croissance économique, la plupart des pays de la Zone sont dans une dynamique d’accélération de la croissance, au moment où le monde connaît des difficultés, liées entre autres, à la crise de la dette en Europe, à la réduction des performances de certains pays émergents et à la faiblesse de la reprise aux Etats Unis.
Le taux de croissance du PIB dans la zone UEMOA devrait atteindre 7% en 2012, tiré notamment par le regain d’activités en Côte d’Ivoire suite à la crise postélectorale qu’elle a traversée. S’agissant de la Zone CEMAC, le taux de croissance est projeté à environ 6%, pour une croissance mondiale, revue à la baisse, par le Fonds Monétaire International, à hauteur de 3,5%. Les Comores ne sont pas en reste, au regard d’un regain de performance depuis 2008.
S’agissant de la stabilité des prix, la Zone franc se caractérise, depuis 40 ans, par des taux d’inflation moyen inférieur à 3%.
Cela a été possible grâce à l’arrimage à l’Euro et à la politique monétaire judicieuse conduite par nos Institutions d’émission. C’est le lieu de les féliciter pour la qualité du travail accompli.
Les accords de coopération monétaire ont également conféré au franc CFA une stabilité et une crédibilité avérée, réduisant ainsi les risques de spéculations et de volatilité excessive des termes de l`échange, qui ont parfois anéanti, au travers des crises de change, des décennies d`efforts de développement.
En outre, la Zone franc a montré une meilleure capacité d’atténuation de l’impact négatif des chocs exogènes et internes, qui ont affecté les économies des pays africains. J’en veux pour preuve, le constat que la Zone franc a été la région de l`Afrique où la chute de la croissance économique, du fait des conséquences de la crise financière internationale de 2008, a été la moins brutale.
C`est dire que les choix effectués par les pères fondateurs de la zone franc ont pleinement tenus leurs promesses et demeurent, aujourd`hui encore, parfaitement adaptés.
Je voudrais donc rendre hommage aux Chefs d’Etats Africains et Français successifs qui ont mis en place et supervisé la gestion de la Zone franc depuis 40 ans.
Afin que cette bonne dynamique s’inscrive dans la durée, nos Etats doivent rester engagés dans la poursuite de politiques budgétaires orientées vers l’impulsion de la croissance, tout en respectant les critères de convergence, dont le respect est gage de la stabilité macroéconomique et financière.
Je voudrais, à ce niveau, noter avec satisfaction que les problèmes structurels de viabilité des finances publiques, liés à l’endettement des pays de la Zone ont connu pour la plupart des solutions dans le cadre des mécanismes internationaux mis en place, notamment l’initiative d’allègement en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et l’Initiative d’Allègement Multilatérale (IADM).
S’agissant du cas particulier de la Côte d’Ivoire qui a atteint le point d’achèvement en juin dernier, la France a joué un rôle important, aussi bien au sein des instances internationales qu’au niveau bilatéral pour parvenir à ce résultat. Je voudrais donc profiter de cette tribune pour réitérer mes remerciements aux Autorités Françaises.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Les indicateurs de performance traduisent une bonne tenue des économies de notre Zone.
Cependant, la majorité des pays est confrontée à une pauvreté galopante et à une insuffisance d’infrastructures socioéconomiques de qualité. Cette situation est aggravée par l’impact de la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires et énergétiques.
C’est pourquoi, il est heureux que nos pays se soient engagés dans des politiques de promotion de la production locale, d’investissement public et d’incitation à l’initiative privée, pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, à se doter d’infrastructures de base solides, en vue de conforter la dynamique de croissance et de réduire significativement la pauvreté.
Dans ces conditions, l’enjeu immédiat et à moyen terme de l’action publique, est de créer les conditions permettant de transformer la perspective prometteuse de croissance, en une réalité économique et sociale, pour améliorer les conditions de vie des populations et créer des emplois pour les jeunes.
Pour ce faire, la cérémonie d’aujourd’hui nous offre l`opportunité de renforcer nos convictions quant à la pertinence de la vision des pères fondateurs des unions monétaires, en approfondissant les réflexions sur l’avenir de la Zone Franc, au regard d’un certain nombre de problématiques, notamment :
- l’accès au financement par les entreprises dans un contexte de promotion de l’investissement privé ;
- l’amélioration du climat des affaires, y compris la sécurisation des opérations financières ;
- la gestion optimale des liquidités des banques ;
- la forte dépendance des économies vis-à-vis des chocs extérieurs, des ressources naturelles non transformées et des productions agricoles ;
- le projet de monnaie unique africaine à l`horizon 2028 décidée par les instances de l`OUA dans le traité d`Abuja.
Aujourd’hui, la rude compétition à l’échelle planétaire commande que les pays de la Zone franc procèdent à une évaluation rigoureuse de la coopération monétaire, pour intégrer les nouvelles donnes dans les choix stratégiques en matière de prise de décisions.
Cela est d’autant plus important que les récentes crises financières internationales et l’actualité en Europe nous obligent à être proactif, à la fois, pour résister efficacement et solidairement à des éventuelles perturbations de l’environnement mais aussi et surtout, pour tirer profit des opportunités de notre appartenance à la Zone franc.
C’est pourquoi, nous devons capitaliser sur les acquis et développer des mécanismes novateurs, pour permettre une véritable impulsion de l’activité, basée sur des institutions d’émissions plus efficaces et un système financier qui joue pleinement son rôle dans le financement des économies.
De même, nous devons œuvrer à une meilleure coordination des mécanismes de surveillance, en tenant compte des spécificités de chaque sous-région.
Les perspectives économiques sont heureuses pour la zone franc au regard du potentiel insuffisamment valorisé.
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
L’heure de l’Afrique a sonné parce qu’elle doit jouer un rôle majeur dans la transformation de la structure de l’économie mondiale. Les pays de la Zone franc ne peuvent rester en marge de cette dynamique, qui doit irréversiblement conduire nos Etats à atteindre l’émergence à brève échéance.
Il s’agit d’un pari à notre portée, si nous œuvrons solidairement à garantir la stabilité et la paix, à promouvoir les actions de développement dans un environnement de gouvernance assaini, transparent et rassurant, avec l’appui de nos partenaires tant bilatéraux, multilatéraux que privés.
Je reste convaincu que ce grand ensemble humain, économique et financier, constitue un atout, pour nous permettre de léguer aux jeunes générations, comme un héritage fait de dignité et de fierté.
C’est sur ces mots que je voudrais clore mon propos, en réitérant mes remerciements à tous et à toutes et en souhaitant des échanges fructueux.
Vive la zone Franc, vive le développement de nos Etats.
Je vous remercie.