La douleur des producteurs est grande, mais elle est muette. On a tous été surpris d’entendre un communiqué du conseil de ministres, qui a fixé le prix de 725F Cfa comme si le café et le cacao poussaient au bord de la lagune Ebrié. Les producteurs n’ont pas été associés à la décision qui a fixé ce prix. Le tout n’est pas de fixer un prix. Il faut aussi des mesures d’accompagnement. Même à 1000F Cfa, s’il n’y a pas de mesures d’accompagnement, on revient à la case départ." Boti Bi Zoua, président du Conseil d’administration de l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci), se prononçait ainsi sur la récente mesure gouvernementale prise sur le prix bord champ. C’était au cours d’un conseil d’administration de sa structure, tenue le 10 octobre dernier, au Cercle des rails, au Plateau. Visiblement remonté par cette mesure, le leader du mouvement paysan "Le plus représentatif, depuis 2001, des masses agricoles de Côte d’Ivoire, avec 1500 milliards d’actifs" s’en explique encore : "Il y a 3 millions de personnes qui vivent de ce secteur. Il faut qu’elles n’aient pas l’impression de s’être trompées de métier. C’est ce secteur qui tient l’économie du pays depuis 60 ans. Notre but est d’améliorer les conditions de vie des producteurs (…) L’Etat tire son profit sur les revenus du café-cacao. Il faut aussi que les producteurs en fassent autant", a-t-il dit. "Le problème est de savoir quel sort on réserve aux producteurs. Est-ce qu’ils sont un maillon essentiel du développement de ce pays ? Si tel est le cas, il faudrait qu’on révise les copies. Nous allons mettre à profit les deux semaines qui nous restent pour notre assemblée générale, pour reprendre langue avec l’autorité de régulation et le ministère de l’Agriculture, pour qu’ensemble on détermine le mode opératoire qu’il faut (...) Et nous disons que nous avons un programme qui garantit tout ça. Il faut, qu’une fois pour toutes, on nous écoute", a encore expliqué le président Boti Bi Zoua.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE