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Économie Publié le jeudi 11 octobre 2012 | Le Patriote

Non-respect du prix d’achat du cacao à 725 FCFA/kg : prison, retrait d’agrément et expulsions du pays prévus

Le Gouvernement ivoirien a décidé d’octroyer un prix rémunérateur aux producteurs. Car le revenu du producteur C’est dans ce cadre qu’il a fixé à 725 FCFA le kilogramme du cacao. Soit 60% du prix caf comme initialement prévu par le président Alassane Ouattara qui en avait fait la promesse s’il accédait à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire. Hier, à l’auditorium de la Caistab au Plateau, a eu lieu la cérémonie officielle d’ouverture de commercialisation de la campagne café-cacao. « Il s’agit de garantir des revenus plus stables et plus élevés aux producteurs. Le paysan est celui qui crée la richesse.

Il ne sera plus celui à qui on réserve le prix résiduel car c’est lui qui crée la richesse. (…). La présente réforme sous administration Ouattara n’est ni l’ancien système ni le système de libéralisation mais il tire son expérience de ces deux réformes en leur empruntant ce qui est bien », a indiqué le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly. Avant de préciser que le prix minimum garanti bord champ obligatoire est fixé à 725FCFA/kg sur toute l’étendue du territoire national, pour la campagne 2012-2013. Un cacao bien fermenté, bien séché et bien trié. Pour le ministre, ce prix est bien différent du prix indicatif de l’année dernière. « Il est vrai, le prix du kilogramme du cacao était de 1000 Fcfa, mais c’était un prix indicatif et le cacao s’achetait à 600 FCFA/kg voire 500 FCFA ou 400 FCFA.

Le prix fixé n’était jamais respecté. Cette fois c’est bien différent car c’est un prix garanti. Le prix a même augmenté de 25 à 30%. Et tout achat en dessous de ce prix est formellement interdit », a expliqué Sangafowa Coulibaly. Ajoutant que ce prix, certes stable, est ‘‘le reflet du marché’’. Aussi a-t-il évoqué les sanctions qui seront prises à l’endroit des contrevenants. Elles partent du pénal (emprisonnement) au retrait d’agrément, à l’expulsion des transformateurs ou exportateurs de la Côte d’Ivoire, etc. Pour mieux aider les producteurs à bénéficier de ce prix, l’Etat a accepté de perdre 45 milliards de FCFA au niveau de la fiscalité et de la parafiscalité.

Il a été également décidé, pour la campagne 2012-2013, de l’application d’un taux unique et identique du Dus (Droit unique de sortie) pour les fèves et pour les produits transformés conformément aux résultats d’une étude commanditée par le Conseil du café-cacao (CCC). Peu avant son intervention, Massandjé Touré-Litse, Directeur général du Conseil café-cacao a expliqué que pour cette campagne, le principe novateur est celui des reversements et des soutiens. En début de chaque période de commercialisation, les reversements et les soutiens issus des contrats de déblocage feront l’objet d’une compensation pour chaque opérateur.

Le taux moyen tiré de cette compensation sera celui qui servira pour l’ensemble des opérations de l’opérateur sur la période. Au titre de la commercialisation intérieure, un dispositif de contrôle auprès des producteurs, des acheteurs et des coopératives est mis en place pour veiller au respect du prix garanti bord champ et au respect de la qualité. Ce sont 368 agents du CCC appuyés par 500 agents de l’Anader qui sont chargés d’assurer le contrôle du prix et de la qualité à travers 13 délégations régionales. « Tout opérateur qui ne respectera pas le paiement effectif du prix bord champ se verra purement et simplement retiré son agrément », a averti Touré-Litsé. En ce qui concerne la qualité, tout chargement qui arrivera avec un taux d’humidité supérieur à 9% sera systématiquement refoulé. Au sujet du racket, de la sécurité des acteurs et de la fuite du cacao des dispositions ont été prises.

Le Pca du CCC, Lambert Kouassi Konan, il a salué le travail abattu et demandé aux producteurs de ne pas se laisser gruger. Pour faire respecter le prix et démasquer les acheteurs véreux, il est prévu un reçu d’achat pour suivre les transactions et déceler les endroits où elles ont eu lieu. Mieux, les informations sont confinées dans un registre de vente et contrôlées par système informatisé. Lors de la campagne écoulée, la production a atteint un niveau de 1.475.787 tonnes au 30 septembre 2012, contre 1.510.664T au 30 septembre 2011, soit une baisse de 2,31%. Au niveau des exportations, le cumul des tonnages embarqués du 1er octobre 2011 au 30 septembre 2012 s’élève à 1.431.976T contre 1.440.610T sur la même période de la campagne précédente, soit une baisse de 0,60%.

Jean Eric ADINGRA
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